Paname Underground

Il est indiqué sur la 4ème de couverture "L'auteur expérimente une littérature radicale, marquée par un style oral".
Sur le principe, cela me va si cela sert le récit mais là j'ai abandonné au troisième chapitre. Ce n'est pas tant la vulgarité, réel, des propos mais l'incapacité à rentrer dans l'intrigue quand il faut déchiffrer tous les trois mots.
C'est presque trop voire une sorte de snobisme à se comprendre entre initié.
Ce n'est que mon avis mais cela ne m'a pas incité à vouloir suivre les personnages et l'intrigue annoncée.

N'est pas Virginie Despentes qui veut ! Il ne suffit pas de parler drogue, sexe et éventuellement rock & roll. Ce récit, qui se veut plus ou moins autobiographique, est écrit sans l'âme, sans le souffle, sans la poésie que l'on trouve dans l'oeuvre de Despentes. On s'y ennuie et on a juste la désagréable impression, en en lisant les pages, de se trouver trop souvent dans la peau d'un voyeur égrillard. La lecture est rendue d'autant plus pénible qu'à chaque ligne apparaît un mot argotique (la plupart du temps à base de verlan) qui arrive comme un cheveux sur la soupe. Ce systématisme manque complètement de naturel et frise même le ridicule (n'écrit pas comme Aya Nakamura qui veut).

J'aime les livres déjantés et hors de la norme mais ici tout est tellement caricatural , si peu réaliste que j'ai rapidement renoncé .

Cette lecture fut pour moi unes des plus pauvres de ces dernières années, heureusement qu'elle fut brève. Bien que sur le papier intéressant, découvertes des bas-fonds de Paris, le résultat est plus que décevant selon moi. Si la langue argotique et le style cash interpellent au début, on peut vite se lasser de ces enchainements; il semblait parfois que l'auteur cherchait parfois à caser le plus de mots de jargon par pages, en recherche d'une performance ou d'un étalage de connaissances. Si le style m'a rebuté, que dire de l'histoire en elle-même sans grand intérêt, enchainement d'anecdotes et avec une trame décousue (sans spoiler/divulgâchage, suite à une stagnation pendant ¾ de l'ouvrage, l'auteur précipite une fin peu crédible). Bref vous comprendrez, je ne suis pas tombé sous le charme de Paname Underground. Dommage car tandis que la banlieue parisienne a souvent étée très bien analysée ou imagée dans des films ou par la musique, l'underground parisien aurait pu avoir eu une meilleure bannière.