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Didier Leroy (Traducteur)Mike Barry (Auteur de la postface, du colophon, etc.)
EAN : 9782910490249
130 pages
L'inventaire (14/10/2000)
3.54/5   13 notes
Résumé :
L'Afghanistan, sous l'occupation soviétique, un monde immense mais, par endroits, tellement étriqué, que la vie en devient impossible.
A l'interdit politique qui pèse sur la parole et sur le livre, répond l'interdit religieux : l'ange de notre épaule gauche dans son Livre des actes consigne jusqu'à nos moindres pensées. Pourtant, Spôjmaï Zariâb nous fait entendre sa voix singulière, contestataire mais non désespérée. Dans une veine proche de Sâdeq Hedâyat, ma... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Spôjmaï Zariâb est une écrivaine afghane née en 1949 à Kaboul et exilée en France depuis 1991. Elle écrit en persan , surtout des nouvelles, forme d'expression très courante dans la littérature afghane. Elle a donc vécu à Kaboul sous l'occupation russe et a décidé de partir après l'arrivée des talibans. Imprégnée par les univers de Camus ,de Sartre et surtout par celui de Kafka elle nous décrit en quelques pages un monde clos où se débattent des individus affrontés à une hostilité permanente, à la peur continuelle qui essayent de survivre dans un monde où "Les murs ont des oreilles".
Textes, certes courts, mais pleins d'une force exceptionnelle ! Spôjmaï Zariâb et son univers , un monde différent à découvrir .
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Ce petit livre contient trois nouvelles de l'auteure afghane Spôjmaï Zariâb, reproduits dans le texte persan en fin d'ouvrage, ainsi qu'une très instructive et agréable postface par Michael Barry qui illustre à la fois la biographie de la nouvelliste, dans l'extraordinaire contexte historique et scolaire-universitaire des années 70 où elle a eu la chance de se former, et un bref aperçu de la littérature afghane d'expression persane depuis le Moyen Âge.
Les trois nouvelles expriment, de manières complémentaires, le même sentiment de suffocation. « La carte d'identité », le fait par le réalisme, en peignant la claustration d'un jeune homme, par sa mère qui tente de le protéger ainsi de la guerre ; « À la chasse aux anges », le fait par une subtile antithèse, en campant dans un intérieur idyllique le personnage d'une mère et sa petite fille émerveillée par la chute de flocons de neige, pour laisser filtrer en catimini l'angoisse (définitive et irréversible) provoquée par la transmission trans-générationnelle d'un récit religieux apparemment anodin ; « Ces murs qui nous écoutent », le fait par le symbolisme : cette nouvelle bâtie sur un double récit – celui de la narratrice et celui du collègue – fait référence presque explicitement aux univers kafkaïen et anti-utopiques (Ray Bradbury, Orwell...).
Par une expression très succincte, fortement poétique (certaines images sont répétées à l'identique à plusieurs reprises à différents moments du récit), une violence inouïe se dégage contre une oppression multiforme et étouffante qui parvient à ne jamais mentionner l'occupation soviétique ni les talibans ni même seulement la misogynie.
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Une belle plume pour un propos d'actualité.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
A la chasse aux anges- Cette fois, je la regarde avec le chagrin au cœur. Elle file dans la pièce voisine. Et moi, c'est vers le monde des peut-être que mes yeux se tournent avec chagrin, un monde dans lequel on peut souhaiter ce qu'on veut, penser à ce qu'on veut, dire tout ce qu'on veut. Dans ce monde, l'infini c'est demain, c'est aujourd'hui, c'est maintenant.Et les nombres restent des notions abstraites. Mon cœur se serre. P28-29
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« J'ai remis lentement, discrètement, le livre dans ma poche et je me suis dit, toute fière, que je venais de dérober quelque chose au Grand personnage. Notre collègue m'a fait un signe de la tête. Ça m'a décontenancée. Ma main s'est mise à trembler ; je l'ai posée sur la bosse qui saillait de ma poche pour la dissimuler aux regards des portraits. Je les sentais pleins de haine ; je voyais bien qu'ils essayaient de s'échapper de leurs cadres pour se ruer sur mon livre. » (pp. 35-36)
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« Elle ne peut terminer. Elle achève de moins en moins ce qu'elle veut dire, la mère. Encore une phrase qui, comme tant d'autres, restera inachevée. À chaque fois qu'elle aborde pareil sujet, c'est comme si les mots se brouillaient à l'intérieur d'elle-même ; ils se bousculent sur le seuil de sa bouche ; ils semblent former une sorte de corps consistant qui lui reste en travers de la gorge comme une bouffée de haine. Les mots ensuite se condensent en pleurs et de ses yeux déferlent des torrents de larmes qui vont se perdre dans les plis de son voile. » (p. 12)
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