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Critique de traversay


Le meilleur des mondes, version dictature aseptique, ça fait froid dans le dos, mais c'est plausible, vu les temps qui courent. Corpus delicti de Juli Zeh émarge à la catégorie SF, mais il est surtout à lire comme une extension possible et pas si éloignée, dans le temps, du monde d'aujourd'hui.
Le texte a d'abord été écrit pour être mis en scène et cela se sent. le livre a un côté théâtral, avec ses scènes de procès, qui alourdissent parfois le propos. le roman, au ton glacé, a en effet des allures de thèse ou de démonstration, qui pour être convaincantes, n'en sont pas moins théoriques, et plus scientifiques et littéraires.
Fort heureusement, Juli Zeh change de style dans ses dialogues, assez drôles, et dans le portrait de son héroïne, dont le libre arbitre évolue au fil des pages à mesure que les tenailles de la "Méthode" se resserrent. L'analyse du poids des médias, aux ordres, ne manque pas de sel, non plus.
A cette société sans microbes, où l'on dit Santé, en lieu et place de bonjour, où l'on boit de l'eau chaude, où la pratique du sport au quotidien est obligatoire, il existe évidemment une opposition représentée par le DAM (Droit à la maladie), organisation traitée de terroriste par les autorités, dont on ne saura presque rien et dont il est permis de douter de l'existence. Juli Zeh n'a pas jugé bon d'exploiter cette piste, on peut le regretter. C'est d'ailleurs ce qui différencie Corpus delicti du livre d'uchronie/utopie de Bernard Quiriny, Les assoiffées, plus ample et moins sec dans sa narration.
Conclusion : un sentiment ambivalent concernant ce livre. le même que pour les précédentes oeuvres de Juli Zeh. Une lecture loin d'être indigne d'intérêt, mais frustrante. Mérite cependant d'être acquittée au bénéfice du doute.
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