AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de bdelhausse


On ne présente plus Roger Zelazny et ses Princes d'Ambre. Mais quand on a un tel succès avec une saga, il n'est pas rare que le reste de la production littéraire soit quelque peu oublié, même si elle est de qualité. Il y a d'autres cas comme Moorcock ou Farmer.

Ici, le titre français fait largement penser à Shakespeare, mais le titre anglais ne participe pas de ce rapprochement, puisqu'il est tiré d'un poème d'E.A. Poe, lequel est clairement une référence pour Zelazny.

Zelazny déroule davantage une évocation tout à fait personnelle du mythe de Chtulhu... sous la forme d'une comédie (de moeurs, bien souvent). Le tout est fait avec un humour également très personnel, qui n'est pas sans rappeler certaines joutes oratoires des Neuf Princes d'Ambre. Le ton est enjoué le plus souvent, mais l'auteur sait y faire pour distiller l'horreur et le suspense.

La pleine lune va coïncider avec Halloween... quelle belle occasion pour les Ouvreurs de se réunir afin d'ouvrir un portail pour inviter les Grands Anciens à revenir sur terre. Les Fermeurs se doivent d'empêcher cela. Et Zelazny nous déroule une belle bande de personnages peu recommandables, de Jack l'Eventreur à Larry "Wolfman" Talbot, en passant par Dracula (appelé le Comte)... ou le Bon Docteur (Frankensetin, of course). Vient également à passer par là le célèbre détective de Baker Street qui va multiplier les déguisements les plus invraisemblables. Il y a de clairs hommages à la littérature victorienne gothique, avec Shelley, Stoker... Mais, à mon sens, le personage de Talbot fait clairement pencher la balance vers les références cinématographiques. On imagine clairement le Comte ressemblant à Bela Lugosi, ou la créature de Frankenstein sous les traits de Boris Karloff. Hommage appuyé au cinéma noir et blanc de la Hammer ou des films de série B qui ont bercé mon adolescence.

Le tout est raconté par Snuff, un vieux chien qui en a vu d'autres et largement pourvus de pouvoirs magiques. Dont celui de deviner où se déroulera le rituel d'ouverture de portail. Chaque intervenant possède son familier, comme il se doit.

Et Zelazny, en très grand auteur, en remet une couche... Il y a Cthulhu, une comédie... et une enquête, un suspense... pour savoir qui est Ouvreur et Fermeur et qui dézingue à tout vat les protagonistes. le mélange des genres est tout àfait convaincant.

Au final, un divertissement, une parenthèse, un vent frais très agréable qui revisite pas mal de clichés et d'univers et qui se laisse lire. J'aurais aimé une fin un peu plus longue et moins précipitée, mais ce n'est qu'un détail.
Commenter  J’apprécie          90



Ont apprécié cette critique (9)voir plus




{* *}