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EAN : 9782354085018
432 pages
Mnémos (19/08/2016)
3.79/5   21 notes
Résumé :
Bien que son corps soit celui d’un homme jeune, Francis Sandow est le doyen de l’espèce humaine. Il a exercé la fascinante profession d’astro-façonneur, devenant l’un des hommes les plus fortunés de la galaxie. Mais surtout, il est l’un des vingt-six Noms vivants, car en lui réside la personnalité du dieu Shimbo.
Sur un monde qu’il a façonné, Francis Sandow a édifié un étrange sanctuaire : l’Île des Morts. Depuis ce lieu, un inconnu rappelle à la vie plusieur... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Ce recueil est l'oeuvre de Timothée Rey, qui a ajouté une passionnante préface, des notes, un glossaire, ainsi qu'harmonisé les traductions. Sorte d « histoire du futur » conçue par Zelazny, il comporte deux romans, L'île des morts et le Sérum de la déesse bleue, et cinq nouvelles.

1) « En cet instant de la tempête »
Une terrible tempête ravage le monde où s'est installé le narrateur, Juss Holmes, qui a voyagé des siècles en animation suspendue (comme Francis Sandow). La fin de ce récit magnifiquement écrit est particulièrement dramatique. (5/5)
2) « Cette montagne mortelle » 
Jack le Fou entreprend de gravir « la plus haute montagne de l'univers connu », mais d'étranges apparitions s'opposent à son ascension. La fin réserve une belle surprise au lecteur ! (4/5)
3) « Lugubre lumière » 
Lugubre est un monde particulièrement inhospitalier, créé par Francis Sandow et qui sert de planète prison ; bien que Lugubre soit voué à la destruction, le narrateur refuse de partir… Pourquoi ? (3,5/5)
4) L'île des morts 
Un roman passionnant et essentiel dans l'oeuvre de Roger Zelazny :
- le premier roman où, après s'être inspiré de différentes mythologies (grecque, hindoue), il élabore une mythologie qui lui est personnelle, la religion pei'enne, une religion polythéiste et initiatique qui permet à certains de ses fidèles d'être investis par les divinités qui les ont choisis. le narrateur, Francis Sandow, est de ceux-là, en qui se manifeste à certains moments une inquiétante divinité, Shimbo de l'Arbre Noir, le Semeur de Tonnerre.
- un héros fascinant : doyen de l'espèce humaine, car il a passé de longues années en sommeil cryogénique au cours de différents voyages dans l'espace, il incarne en lui tous les aspects contradictoires du héros zelaznien ; disposant dès l'origine de pouvoirs surhumains (télépathie), investi ensuite d'un pouvoir quasiment divin qui lui permet de façonner des mondes, mais aussi marginal, solitaire, incapable de s'attacher et terrifié par la mort.Il va être amené à affronter un redoutable adversaire, un Péi'en investi par une divinité hostile à Shimbo de l'Arbre Noir, qui a enlevé plusieurs de ses amis et qui l'attend sur l'île des morts, ce lieu d'une sombre beauté que Francis Sandow a créé d'après le magnifique tableau d'Arnold Böcklin.
- une lecture addictive : l'action connaît un impressionnant crescendo jusqu'à un final grandiose.
- une écriture magnifique, métaphorique à souhait (ah, quelle belle métaphore du temps que cette évocation de la baie de Tokyo qui ouvre le roman !), avec ce ton unique que Zelazny a su donner à certains de ses narrateurs.
Magistral. (5/5)
5) le Sérum de la déesse bleue 
Un personnage, Heidel von Hymack, qui apporte à la fois une maladie mortelle ou sa guérison selon le moment de son cycle, est poursuivi par différents individus pour des raisons opposées. « Un récit choral un peu haché », comme dit Alfaric (voir son excellente critique). (3/5)
6) « Les Furies » 
Trois personnages, un spécialiste des mondes humains de la galaxie, un télépathe hypersensitif et un exécuteur sont chargés d'éliminer un « criminel » qui veut venger un peuple extraterrestre exterminé par l'humanité. (3,5/5)
7) « Clefs pour décembre » 
Jerry Dark et les membres de son espèce, qui vivent dans des froids extrêmes, entreprennent de transformer le monde où ils se sont installés ; au fur et à mesure que la température baisse, les créatures autochtones semblent évoluer : continuer le refroidissement, c'est les condamner et commettre ce qui pourrait s'apparenter à un génocide. Un texte magnifique. (5/5)

Dans sa préface, Timothée Rey met en lumière un certain nombre d'aspects des récits présentés : références à la mythologie et à l'art, notamment la peinture, caractère visuel de son écriture, isolement du héros qui lutte seul contre tous, thèmes récurrents de la vengeance, de la mort et de la divinité, autant d'aspects qu'on retrouve dans d'autres oeuvres majeures du grand Zelazny (Seigneur de lumière, Les neuf princes d'Ambre…).

Une belle présentation (volume relié), un recueil de grande qualité.
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Depuis que j'ai lu Morwenna de Jo Walton, il y a toute une série d'auteur(e)s de SF que j'ai envie d'essayer. Roger Zelazny en fait partie. Je ne sais plus lequel était cité dans le roman de Walton, mais la question de savoir par lequel commencer s'est résolue d'elle-même en faisant un petit tour à la bibliothèque. L'édition intégrale de l'univers de L'île des morts se trouvait sur le présentoir des nouveautés (quelle belle invention ^_^).

L'intégrale comporte 5 nouvelles et 2 romans (qui ne se suivent pas dans l'ordre d'écriture) ainsi qu'une préface, un glossaire et des notes de Timothée Rey qui a, au passage, a harmonisé les traductions (dont une d'Alain Dorémieux qui n'a pas vraiment ma sympathie... cfr ma critique d'Orphée aux étoiles de Jean-Daniel Brèque).

Je ne sais pas du tout par où commencer... d'autant plus que je l'ai commencé il y a une dizaine de jours et que je n'ai pas pris de notes. Je vais donc procéder par ordre de préférence en me fiant à ma mémoire.

Les furies (Hunt down the Happy Wallaby, 1965) est la nouvelle que j'ai préféré. Sandor Sandor, Benedick Benedict et Lynks Links font équipe pour traquer le renégat Victor Corgo le commandant du Wallaby à l'aide de leurs dons paranormaux. (5 *)

En cet instant de tempête (This moment of the storm, 1966) relate une tempête qui a lieu sur Tierra del Cygnus. J'ai vraiment bien accroché au personnage de Juss et franchement j'ai regretté de ne pas le retrouver dans les autres histoires (c'est la première de l'intégrale). (5 *)

Le sérum de la déesse bleue (To die in Italbar, 1973) est le deuxième roman. Difficile de désigner un personnage principal car en fait l'histoire « présente » toute une série de personnages sans lien apparent mais qui vont se retrouver pour le final. Quoi qu'il en soit tout tourne, à mon sens, autour du personnage de H (que j'ai adoré). Celui-ci a le pouvoir de guérir mais il peut s'avérer extrêmement contagieux à certains moments (il est aussi très rancunier). Celui-ci a une relation particulière avec la déesse bleue : A ses trousses il y a d'un côté Malacar et sa bande (Shind, Jackara et Morwin) et de l'autre, Francis Sandow. Malacar et Sandow recherchent H pour des raisons diamétralement opposées. J'ai été un peu déçue par la fin (4,5*)

L'île des morts (Isle of the dead, 1969) est le premier roman. Celui-ci est centré sur le personnage de Francis Sandow. On y raconte plus ou moins son histoire de sa naissance (1965) jusqu'au 32ème siècle. Je vous donne un indice : il n'a pas voyagé dans le temps. Frank (pour les intimes) s'est fait un ennemi mortel en la personne de Vervair-Tharl. Celui-ci n'a pas trouvé mieux pour exécuter sa vengeance de ressusciter (entre-autres) le pire ennemi de Sandow : Mike Shandon. (4,5 *)

Clefs pour décembre (The keys to December, 1966) raconte l'histoire de deux féliformes, Jarry Dark et sa fiancée Sanza Barati, sur Décembre un monde qu'ils transforment. Comme cela va prendre plusieurs milliers d'années, sont régulièrement plongés en animation suspendue. Tout ne va pas se passer comme prévu. (4 *)

Dans Lugubre lumière (Dismal light, 1968) Sandow a créé une planète qui est utilisée comme prison. Un événement cosmique va obliger les autorités à évacuer la planète mais le narrateur refuse de partir. On apprendra pourquoi à la fin. Je m'attendais à un coup de théâtre mais cela n'a pas été le cas. (3 *)

Cette montagne mortelle (This mortal mountain, 1967) raconte l'histoire d'un homme (Jack Summers) qui fait l'ascension de la Soeur Grise (montagne haute de 60 km). J'ai trouvé cette nouvelle un peu ennuyeuse. (3 *)

Et voilà... en quelques mots de quoi il est question. J'ai beaucoup aimé l'écriture, les idées véhiculées et aussi les métaphores. C'est un univers original et bien construit. Cela étant dit, j'ai franchement un goût de trop peu... dans le sens que j'aurai eu envie de m'y attarder un peu plus et vivre d'autres aventures en compagnie de Francis Sandow et de quelques autres personnages.

Belle découverte. Mon sentiment final est que j'ai bien envie de relire le sérum de la déesse bleue...
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Je reste assez partagée à l'issue de cette lecture. Je vais commencer par ce qui m'a plu.
Zelazny est un maître en matière d'écriture, sa plume est particulièrement affutée pour narrer l'impossible, décrire des mondes et des idées qui n'existent nulle par ailleurs que dans un esprit fertile comme le sien. Il use avec maestria de la métaphore et sais nous embarquer dans ses descriptions passionnantes. L'histoire est un long crescendo, la fin est assez époustouflante.
Ce qui m'a le moins plu : un démarrage que j'ai trouvé un peu long, une mise en place pas très emballante et une histoire qui met du temps à devenir vraiment "addictive" - ce qu'elle est dans sa dernière partie. Par ailleurs je n'ai pas du tout accroché à ce personnage central, ce Francis Sandow mi homme mi dieu, qui a tout pour lui et qui au final, avec aussi peu de failles, provoque plutôt l'indifférence.
On ne peut pas tout avoir...
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L'oeuvre de Zelazny ne s'arrête pas aux Princes d'Ambre, en voici une belle démonstration

Je remercie madame Nathalie Weil, des éditions Mnemos, de m'avoir offert la possibilité de lire cette intégrale.

Comme les autres livres du même type parus chez Mnemos, cette intégrale est un fix-up de nouvelles et de novellas rassemblant les textes, prenant place dans un même univers, écrits par de prestigieux écrivains de science-fiction : Robert Silverberg, Philip José Farmer, et aujourd'hui Roger Zelazny. Cette intégrale propose une histoire du futur cohérente, s'étendant sur plusieurs millénaires, dans le même esprit (si ce n'est la lettre) que celle proposée par Robert Heinlein ou Cordwainer Smith. Elle a aussi le gros intérêt de faire connaître autre chose de Zelazny que son cycle des Princes d'Ambre qui, s'il est mondialement célébré, n'est pour autant pas vraiment représentatif de l'ensemble de l'oeuvre (considérable) de son auteur en science-fiction, et n'est (particulièrement pour le sous-cycle de Merlin) finalement qu'une oeuvre commerciale, tardive, et d'un intérêt assez relatif (même si, personnellement, j'ai adoré ces dix livres).

Si vous voulez découvrir l'aspect SF de l'oeuvre de Roger Zelazny, cette intégrale est un très bon départ. A part à la rigueur l'un d'entre eux, d'un intérêt un peu plus relatif, tous les autres textes (et particulièrement les deux romans courts) vont du très bon à l'excellent. Zelazny était un merveilleux conteur, aux textes riches mais pas pédants, capable, parfois, de transcender même une description pour en faire quelque chose d'intéressant et d'amusant pour le lecteur. Les riches thématiques développées (tournant essentiellement autour des dualités vie / mort et homme / plus-qu'humain), des personnages absolument formidables et des intrigues intéressantes font de ce livre un achat vraiment très recommandable, surtout compte tenu de la très grande qualité de l'édition (couverture rigide, papier, reliure, et surtout un épatant glossaire, comme on aimerait en voir plus souvent, tous éditeurs confondus).

Bref, ne vous arrêtez pas aux Princes d'Ambre, Zelazny est tellement, tellement plus que ça, et c'est à un bien beau voyage de (re-)découverte de l'auteur que les éditions Mnemos vous convient.

Retrouvez la (très longue) version complète de cette critique sur mon blog.
Lien : https://lecultedapophis.word..
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Lecture compliquée avec cette Île des morts !

Dès les premières pages, le héros principal, Francis Sandow, m'a très peu intéressé : on en sait assez peu sur lui, mais on apprend qu'il est pratiquement immortel et a vécu des millénaires, qu'il est dans le top 100 des personnes les plus riches de l'Univers, et qu'un dieu s'est incarné en lui… Ça commence à faire beaucoup pour un seul homme ! Et ça affaiblit surtout toute l'intrigue : avec des hommes de main partout, de l'argent illimité et des pouvoirs exceptionnels, à aucun moment on ne tremble vraiment pour lui.

Et c'est bien dommage, car dans la seconde partie du livre, on aborde un univers assez créatif, avec une civilisation extraterrestre capable de modeler des mondes, et qui a atteint un rare niveau de sagesse dans l'univers. Pour le coup, j'aurais préféré passer complètement l'intrigue et vivre uniquement dans cette civilisation Pei'enne, qui m'a offert des moments d'émerveillement de touriste.

Ces moments étaient cependant trop peu nombreux pour retenir mon intérêt longtemps. À noter aussi que les (nombreux) dialogues m'ont paru d'une platitude à pleurer, sans savoir s'il faut incriminer l'auteur ou la traduction.
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Sur la plupart des mondes habités, il existe certains endroits assez agréables. Il y a des îlots protégés des rudes hivers, étés suffocants, des ouragans, de la grêle, des raz de marée, de terrifiants orages électriques, des moustiques, de la boue, de la glace, et de toutes ces autres petites choses qui ont amené les philosophes à concéder que la vie n’est pas exempte d’une certaine mesure de souffrances.
Tel n’était pas Lugubre.
Vous n’y auriez pratiquement jamais vu Beltégeuse, à cause de la couche de nuages ; et si vous l’aviez vue, vous auriez souhaité ne pas la voir, à cause de la chaleur. Déserts, champs de glace et de jungles, orages perpétuels, températures extrêmes et vents mauvais – vous rencontriez diverses combinaisons de tout cela, où que vous alliez sur Lugubre, et c’est la raison de son nom. Il n’y avait pas un havre de repos, pas un endroit qui fût agréable.
("Lugubre Lumière")
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Et, à propos de musique, je ne peux évidemment faire l'impasse sur le poème symphonique de Sergeï Rachmaninov (1909), dans lequel, écrit Zelazny, Sandow a puisé une partie de son inspiration. La mesure en 5/8 rendant à la fois le balancement des vagues et le geste du rameur, le leitmotiv citant le Dies Irae médiéval, le jeu solennel des cors, les passages plus clairs au hautbois, à la flûte, au violoncelle, sonnant comme un déchirant adieu à la vie, tout contribue à rendre cette pièce mémorable. (Préface)
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Les petites bibliothèques extraterrestre sont pleines de livres rares – des éditions originales de best-sellers que des voyageurs ont achetées avant de partir dans l’espace, et dont ensuite ils leur ont fait don. Tenant pour acquis que ces ouvrages sont tombés dans le domaine public lorsqu’ils nous parviennent, nous les rééditons et les diffusons. Aucun auteur ne nous a jamais intenté de procès, aucun éditeur n’a jamais été traîné en justice par les représentants, mandataires ou ayants droit d’un écrivain.
("En cet instant de la tempête")
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Cela n’avait duré qu’un instant mais cet instant m’avait suffi. J’avais trouvé la réponse à la question que je m’étais posée : quel artiste fût parvenu à fixer cette scène ? Ni le Greco ni Blake. Non : Bosch. Cela ne prêtait pas à discussion. Bosch, peintre des rues de l’enfer, Bosch, hanté de visions de cauchemar, était le seul qui eût pu rendre justice à cet instant de la tempête.
("En cet instant de la tempête")
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La population ne prête jamais attention aux bulletins météorologiques. Je crois que c’est là un facteur permanent de la psychologie humaine, ayant pour origine lointaine une méfiance tribale à l’égard du chamane. On veut qu’il se trompe. S’il a raison, c’est la preuve qu’il est d’une essence supérieure, ce qui est inconfortable. Encore plus que de se faire mouiller.
("En cet instant de la tempête")
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