Lors de cette lecture, je suis passée par différents états : malaise, dégoût, répulsion, désespérance, révolte : non, cela ne peut pas être la vie; non, l'amour n'est pas ce qu'il décrit, c'est lui-même qu'il aime...avant d'arriver à cette phrase : "J'avais toujours senti que j'étais à la recherche de quelqu'un de très précis, jusqu'au jour où j'avais découvert que c'était de moi-même. J'avais découvert l'amour; c'était l'amour-propre."
Et puis j'ai pensé qu'il était bon de se connaître soi-même dans ses beautés et ses laideurs, de s'accepter tel que l'on est et que c'est à cela qu'aboutissait notre héros. Les tortures qu'il vivait tout au long de son histoire et que je ressentais étaient avec nuances et degrés divers l'histoire de tous, beaucoup plus ressenties dans une société où l'on s'imagine être libre. Mais la liberté n'est qu'un leurre. Tout le chemin pour échapper aux conditionnements de l'homme et à la répétition de l'Histoire est à faire.
Ensuite il y a ces deux passages : celui du petit garçon et de sa maman, celui sur le pont des Arts et la rencontre avec
l'autre, celui qu'il a été, avec toute sa pureté et ces adultes qui mentent, le dupent et ne le préparent pas à la vie parce qu'eux-mêmes ne l'ont pas été (et l'histoire se répète...). Et cela m'a fait passer par différents états : émotion, tendresse, compréhension, espoir, sourire : oui, c'est cela la vie; oui, les souvenirs emprisonnent, c'est cela qui te fait mal...avant d'arriver à cette phrase : "...et, comme pour la fin d'un mauvais roman, on ne les a plus jamais vues."
Quel espoir! Ne plus les voir et voir ce qui est, rien que ce qui est, beautés et laideurs.