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3,21

sur 577 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est vraiment un régal de lire les romans d 'Alice Zeniter! Après "L'art de perdre", j'ai voulu essayer ce roman et je n'ai pas été déçu! J'ai été bluffé par cette histoire d'auteur écossais de romans policiers et j'avoue avoir recherché sur la toile de quel auteur il s'agissait!! bravo Alice! les références sont nombreuses et adroitement amenées, les citations abondent et cet événément que sont ces journées d'études sur cette petite île perdue des Hébrides, c'est brillant! Nous sommes bien dans la "réalité de la fiction".
Avec pour fond, l'histoire de ce couple en rupture, j'ai beaucoup aimé!
Les lycéens ont encore vu juste en récompensant ce récit bien amené par une autrice que je ne cesse de découvrir! Encore!!
Quel roman d'Alice me conseillerez vous de lire, vous qui la connaissez bien?
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Gros coup de coeur pour ce roman d'Alice Zeniter que j'ai trouvé carrément brillant. Dès les premières lignes, j'ai été conquise par le ton et le propos : « Franck avait la malchance de porter son prénom. Il le savait. Certains prénoms vous tuent à l'instant qu'ils vous nomment. Franck était persuadé, jusque dans ses moments de bonheur les plus intenses, qu'il aurait pu avoir une vie meilleure sous une autre identité. ». Je pense que, rarement, j'ai été autant accrochée – je suis incapable de dire pourquoi – par une telle entame.
Franck est un infirmier qui aime son métier et qui est réellement engagé auprès de ses patients. Il vit avec Emilie, une enseignante qui – lassée par sa profession – décide de débuter une thèse sur l'oeuvre de Galwin Donnel, un célèbre auteur de polar, disparu dans des circonstances inexpliquées. Franck, lui, aurait préféré faire un bébé…
Chargée d'organiser un séminaire sur Donnel, elle part quelques semaines sur l'île de Mirhalay où l'auteur vivait avant de disparaître. le roman débute alors que Franck la rejoint. Très amoureux, il espère faire évoluer leurs relations et la recentrer sur leur vie de couple.
Dès son arrivée, Franck a bien du mal à retrouver la complicité qu'il avait avec Emilie, leur intimité a pâti de l'éloignement et la jeune femme semble comme envoutée par l'oeuvre de Donnel. Il ne trouve sa place ni dans le groupe d'intellectuels, tous fans de l'auteur, ni auprès de sa compagne.
Mirhalay est un lieu retiré, où règne une étrange atmosphère à laquelle le gardien de l'île n'est pas étranger. Jock a toujours vécu là, mi ermite, mi philosophe, il porte un regard désabusé sur ses contemporains et ne comprend pas l'engouement de ceux-ci pour le romancier. C'est auprès de lui que Franck trouve refuge, partage ses sombres pensées et s'enivre pour oublier que son couple traverse des turbulences.
C'est magistralement écrit, l'ambiance est suffocante alors même que le climat est venteux et pluvieux, on éprouve une réelle empathie pour Franck et ses amours perdues. Mais la grande réussite d'Alice Zeniter c'est d'arriver à nous persuader que Galwin Donnel a vraiment existé – au point que je suis allée voir sur le net qui était cet auteur que je ne connaissais pas … Citations, notes de bas de pages, références à des articles de presse ou à des critiques, Zeniter crée une oeuvre fictive, construit la biographie d'un auteur plus vraie que nature et mêle la fiction à la fiction. Avec une atmosphère proche d'Agatha Christie dans Dix petits nègres mais aussi de David Lodge quand il dépeint le milieu universitaire, le roman s'approche par différentes entrées : le couple, la conquête de soi, la littérature et les processus créatifs, le rapport des critiques ou autres essayistes avec leur sujet d'études, etc. C'est juste passionnant et très réussi.
J'avais beaucoup aimé (c'est un euphémisme) L'art de perdre en septembre dernier. Je me dis avec cette seconde lecture qu'Alice Zeniter est un vraiment un auteur de grand talent.
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2015 -

Prix Renaudot des lycéens. Et avec raison ! J'ai adoré ce roman fait de la relation de Franck et d'Émilie, Émilie toute tournée vers Galwin Donnell, l'auteur légendaire de polars disparu mystérieusement. Il y a Mirhalay aussi, l'île où se joue le destin de ces trois personnages.

L'écriture est originale, poétique par moments, et l'on a droit à de nombreux clins d'oeil : ceux adressés aux cliques littéraires et aux conférences savantes sur les auteurs. Cela m'a fait sourire et m'a plu. C'est avec les yeux de Franck que nous vivons toute l'aventure et, au fil des pages, le personnage devient fort sympathique malgré sa complexité. le dénouement, profond, lyrique même, ne peut que nous rendre nostalgique de toute cette aventure. J'ai cru à tout, j'y ai cru comme une enfant qui écoute une histoire le soir avant de s'endormir...



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Le talent d'Alice Zeniter est remarquable : tout comme dans « Sombre dimanche », elle réussit en quelques pages à installer l'ambiance d'une histoire.

Dans « Juste avant l'Oubli », des universitaires spécialistes du plus grand écrivain de polar depuis Conan Doyle, Galwin Donnell (pas besoin de savoir ce qu'il a écrit pour entrer dans l'histoire …) se retrouvent pour un colloque sur l'île austère que Donnell habitait et où il a mystérieusement disparu quelques années plus tôt, laissant un roman inachevé …

Evidemment l'insularité et la géographie abrupte de l'endroit se prête parfaitement à l'atmosphère lourde et tendue de huis-clos. Les participants au colloque sont tous plus névrosés les uns que les autres, avec leur ego surdimensionné, leurs certitudes et leur jalousie pathétique. Seul Franck, le petit ami infirmier d'une thésarde, semble être « normal » et humain … D'ailleurs il est le seul à remarquer le gardien de cette île sanctuaire et à lui adresser la parole. Et, comme dans tout bon polar, il y a un cadavre et un rebondissement de dernière minute. Tous les ingrédients d'un bon suspens sont donc bien là. Et je dis « Chapeau, Madame Zeniter, vous êtes une toute grande auteure ».

Ce roman est aussi l'autopsie d'un amour moribond. Cette relation qui nait d'un douloureux besoin d'écoute, de reconnaissance de sa propre vie et de sa propre humanité, et très souvent basée sur des mensonges, petits ou grands.

Mais l'île s'éloigne déjà, les flots se referment, tout s'efface … et je vous laisse en excellente compagnie avec Alice Zeniter.
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Après le somptueux « L'art de perdre » grâce auquel Alice Zeniter a reçu une pluie de prix, après l'essai corrosif et plein d'humour « Je suis une fille sans histoire », je voulais continuer de découvrir cette belle auteure.
*

Et avec ce roman, comme un conte mystérieux, j'ai été toujours autant séduit par l'écriture limpide, touchante et poétique d'Alice. J'aime beaucoup son style gracieux !
Elle m'a tout de suite, par la description du paysage, par la profondeur des personnages, transporté sur cette île étrange nommée « l'île de Mirhalay » et dans son atmosphère particulière.
Une île et ses rares habitants comme Joke, un solitaire philosophe qui est né et mourra dans ce lieu singulier.
*

C'est sur cette île que Galwin Donnel a vécu plusieurs années, mais qui a aussi disparu dans des circonstances non éclaircies.
Le grand et réputé Galwin Donnel était un auteur de polar à succès. Et tout un culte s'est établi petit à petit sur l'ile où son âme maudite hante encore cet îlot de terre, de rochers, son village et cimetière.

Mais cet auteur avait aussi ses détracteurs, Galwin Donnel avait créé Adrian Dickson Carr, le héros et détective de ses polars.
Mais un détective très glauque et immoral, car il était addict au sexe et couchait avec toutes les femmes et les très jeunes filles qui consentaient le faire.

Beaucoup se posaient la question qui était vraiment Galwin Donnel.
Un auteur névrosé ? Un obsédé ?
Ou voulait-il seulement choquer son public avec son personnage pas recommandable et qui sentait terriblement le souffre ?
Ou voulait-il se rendre par son oeuvre, énigmatique ?
*

Avec cette popularité, des « journées d'études » sont organisées tous les trois ans. Sont invités des professeurs, des psychiatres, des criminologues et des étudiants.es universitaires, qui ont tous un point commun, celui d'avoir étudié et analysé les écrits et la vie de l'auteur disparu.

Emilie, qui fait une thèse sur cet auteur, a "lâché" momentanément son ami Franck. Elle voue aussi une admiration sans borne, un grand amour à Galwin Donnel, ce qui rend Franck jaloux.
Emilie est venue sur l'île pour organiser cette année, ces journées spéciales.
*

Franck n'aime pas son prénom. Je peux facilement le comprendre car je n'ai jamais aimé le mien. J'aurais voulu m'appeler par mon deuxième prénom.
Mais comme Franck je me suis construit autour d'un prénom que je n'appréciais guère. Il était plus temps, plus tard à l'âge adulte d'en changer.

Franck est surtout un homme amoureux fou de sa brune Emilie. Il ne peut pas concevoir sa vie sans elle, il en mourrait.
Il rêve d'avoir un enfant et de fonder une famille avec elle.
Il la rejoint donc que l'île de Mirhalay, décidé à la retenir, de lui renouveler ses déclarations. Et lui dire qu'il éprouve toujours pour elle des ardents désirs.


Mais les retrouvailles ne se passent pas tout à fait comme Franck l'amoureux l'avait envisagé.
Le couple va-t-il aussi résister aux décisions que prendra Emilie.
*

Tout semble très vrai dans le roman d'Alice ; cette belle et triste histoire d'amour, cet écrivain sulfureux disparu, si adulé, cette île perdue.
Tout semble si vrai et pourtant !...

Alice Zeniter a poussé dans l'extrême et le minutieux. Elle a creusé dans le moindre détail celui de lister scrupuleusement des notes trouvées sur Wikipédia concernant Galwin Donnel, en bas des pages de son propre roman.
Elle cite en tête de chacun de ses chapitres, des phrases, des citations glanées dans les livres de ce même écrivain.

L'auteure se paie même le luxe de recopier la définition d'un mot qu'elle aurait trouvé sur Wikipédia. Un mot qui parait si vrai, mais qui est inventé de toute pièce par l'auteure elle-même. Superbe !
Tous les personnages fictifs du roman d'Alice sont des plus convaincants et des plus réels.
*

C'est pour moi une véritable prouesse littéraire, un roman qui sort complétement des sentiers battus. Où la fiction prend souvent le pas sur le réel. Alice Zeniter m'a montré un fois de plus, son énorme talent d'écriture.

Je reste encore sous le charme et l'envoutement du roman, même après avoir refermé le livre. Une vraie réussite !
Merci Alice.
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De mes lectures de la rentrée littéraire, voici mon chouchou.
(...)
Alice Zeniter nous offre un magnifique roman sur le couple, le temps qui passe, et la littérature. le tout dans un écrin d'un univers qu'elle a parfaitement crée.

Pour découvrir ma critique en entier, promenez-vous par là:

Lien : http://110livres.blogspot.fr..
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Franck aime Emilie depuis 8 ans. Il a envie de passer à la vitesse supérieure avec elle, l'épouser, lui faire un enfant. Pourtant, Emilie choisit de reporter ces projets à plus tard. Elle souhaite se consacrer à une thèse sur Galwin Donnell, un auteur de polars à succès, disparu mystérieusement en mer quelques années auparavant.
Pour mener à bien son projet, elle se rend sur l'île, Mirhalay, où vivait l'auteur. Cette île est gardée par un gardien roux, très bizarre et antipathique.
Après plusieurs semaines de séparation, Franck rejoint enfin son Emilie en pleine préparation d'un colloque autour de Donnell.
Rien ne va se passer comme prévu...

Un roman incroyable. Très documenté, on a l'impression que Galwin Donnell a vraiment existé, or tout est créé de toutes pièces. C'est un roman surprenant, sorte de thriller psychologique dont aucun personnage ne ressort indemne. C'est prenant, avec une atmosphère pesante, mystérieuse. le personnage du gardien est assez déroutant, tout comme celui de Franck. Chacun a ses névroses, semble suspect de quelque chose.
Alice Zéniter a une écriture habile. On rentre immédiatement dans le roman, on a qu'une envie, c'est de comprendre, avancer, découvrir. J'ai adoré l'ambiance qui se dégage du roman. C'est fait en finesse, chaque chapitre s'ouvre sur une citation, un extrait d'un supposé roman de Donnell. On participe au colloque, le lecteur devient témoin, devient presque un personnage à part entière du roman.
Un vrai coup de coeur!!!
Lien : http://parfumsdelivres.blogs..
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Franck, infirmier qui n'aime pas son prénom, aime en revanche Emilie, sa compagne. Lorsqu'il la rejoint sur Mirhalay, une île des Hébrides uniquement habitée par un énigmatique gardien, il est décidé à lui demander de passer le reste de sa vie avec lui. Mais Emilie est plongée dans sa thèse sur Galwin Donnell, l'illustre écrivain de romans policiers, qui a vécu en ermite sur Mirhalay avant de disparaître au large, dans des circonstances jamais élucidées. le colloque d'études, qu'elle organise sur cet auteur adulé, réunit des universitaires, spécialistes de l'oeuvre donnellienne, des étudiants, l'éditrice qui a refusé son premier roman... tout un petit monde perclus d'admiration obsessionnelle pour leur auteur favori. Franck se sent un peu perdu, un peu délaissé, un peu seul.

Le massacre peut commencer.

Non, il ne s'agit pas d'une réécriture des "Dix petits nègres"... quoique. D'ailleurs, il ne s'agit pas d'un roman policier... enfin, si un peu. Alice Zeniter nous entraîne avec une virtuosité époustouflante dans une intrigue où tout fait sens, échos, résonances, réminiscences. Elle tisse un réseau serré de références littéraires, complètement fondues dans l'intrigue, et engage un jeu stimulant avec le lecteur ravi. de ce roman, dont la première strate raconte un amour qui prend fin, elle fait une réflexion amusée sur la littérature, sur le pouvoir de la fiction et ses effets sur le réel. Au passage, elle esquisse une typologie hilarante du monde littéraire en faisant des participants au colloque des "types", qui nous renvoient - une nouvelle fois - au monde réel, dans un éblouissant jeu de miroirs. La lecture nous emmène toujours plus loin jusqu'à la question de la place de la littérature dans la "vraie" vie, en particulier quand un amour prend fin.

La fluidité de l'écriture, son humour décalé, la construction signifiante, qui fait se répondre analyses littéraires de l'oeuvre de Donnell et péripéties vécues par les personnages, l'effet de réel inscrit jusque dans le nom du détective, personnage récurrent des romans de Donnell, donnent à ces vertigineuses mises en abymes une richesse inépuisable. Je suis sortie de ce roman à regret, certaine de n'avoir pas encore élucidé toutes les énigmes que l'auteur dispose savamment comme pour une chasse au trésor. "Juste avant l'oubli" est, pour moi, un roman de jubilation intense qui offre au lecteur les émotions et les multiples interprétations qu'il attend de la lecture.
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Les valeurs sûres : un Prix décerné par des lycéens et la signature d'Alice Zeniter.
Le tout donne un livre tendre, passionnant, étonnant. Alice Zeniter nous emmène sur les traces d'un écrivain inventé par elle et dont on ne doute jamais de l'existence. Quel travail ! avec des notes, des citations. Deux en un.
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Première et heureuse découverte d'Alice Zeniter, écrivaine de talent qui mêle ici une intrigue passionnante avec intelligence et subtilité, une grande richesse dans l'exploration des sentiments et un style souvent superbe. Je suis bien évidemment aussi séduit par l'imagination de l'auteure et sa parfaite maitrise dans la construction du récit. Alice Zeniter arrrive admirablement à imbriquer le héros fictif (dont j'ai, dans un premier temps, cherché les références sur Wikipedia...) avec la réalité. La fin du roman témoigne des qualités de l'écrivaine : une grande humanité, dans le respect de la personnalité attachante du héros, cette fois bien réel.
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