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3,13

sur 75 notes
Dès les premières phrases, j'ai été frappée par la beauté subtile de l'écriture d'Anna Zerbib, une des ces écritures qui vous enveloppent immédiatement et vous placent dans un cocon ouaté, entre bercement gracieux et rythme légèrement décalé. Une écriture de l'intime où deux histoires de deuil et d'adultère fournissent un terreau pour dire le secret d'une vie et sa quête d'identité tout en faisant ressurgir le désir de vie.

La très belle idée est ce choix d'une narratrice qui écrit. Ces carnets donnent de l'ampleur et de la profondeur à une histoire d'amour clandestine très flottante. Comme si la réécriture du réel donnait plus d'épaisseur aux événements vécus, laissant toute la place au déploiement de l'imaginaire, du fantasme, aux élucubrations et aux petits arrangements avec le réel.

C'est un roman éminemment sensoriel, sur les sensations quasi impalpables, scrutant l'humain au plus près, plaçant le lecteur dans une bulle introspective presque sans décor malgré l'omniprésence de la neige de Montréal qui semble au diapason des secrets recouverts.

Mais au mitan du roman, mon intérêt s'est délité, malgré le support de cette très belle écriture. Je me suis un peu lassée des atermoiements de la narratrice sans parvenir à être totalement touchée par son ressenti et sa mélancolie. Sans doute ne suis-je pas la lectrice idéale pour ce type de roman très contemplatif, mon appétence littéraire se nourrit souvent beaucoup plus de romanesque voire de percussion. En fait, là où Anna Zerbib m'a le plus convaincue, sur la durée, c'est lorsqu'elle évoque le deuil de la mère, sans pathos mais avec une justesse incroyable.

Lu dans le cadre du collectif 68 Premières fois
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Résumons ! C'est donc l'histoire d'une française Lambda (non nommée) qui quitte le sud de la France pour s'expatrier au Québec, où elle s'installe avec Samuel, son compagnon dans un appartement à Montréal. Elle perd sa maman et devra faire un deuil, puis elle rencontre Noah, l'homme de sa vie, elle devra donc cacher cette liaison à Samuel. Par la suite, tout son récit sera consacré à Noah, avec quelques flashbacks vers sa mère, et d'autres qui racontent des moments de sa vie avec Samuel, avec Noah, ce qui rend le tout quelque peu confus.

J'ai trouvé cette histoire bien ennuyeuse, avec une héroïne dont les aventures ne m'ont aucunement intéressée, une héroïne qui enfermée dans une bouteille avec son Noah ne s'intéresse pas à autre chose qu'à sa personne.

L'ensemble m'a paru bien fade, cette jeune femme semblant mettre sur le même plan la plupart des événements qui surviennent, je n'ai pas ressenti l'expression de ses émotions. Ce roman ne me laissera pas un souvenir impérissable.
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«Je reviendrai à Montréal»
Dans son premier roman Anna Zerbib s'empare d'une histoire d'adultère pour en faire une fine analyse de la stratégie du secret. Entre son ami et son amant, elle va chercher jusqu'où sa double-vie peut la mener.

Quand elle rencontre Noah à Montréal, la narratrice lui explique avant même de donner son prénom qu'elle a «déjà quelqu'un». Ce qui ne va pas l'empêcher d'entrer dans cette histoire amour comme si elle en avait été longtemps sur le bord: «Je n'ai eu qu'à me laisser glisser, le mouvement fut à peine perceptible pour moi, invisible, je pense, de l'extérieur. Très vite, j'y ai été tout entière et le bord m'a semblé loin (...) Tout ce qui m'arrivait m'arrivait comme du passé. de cette sorte de temps d'avant la naissance et d'après la mort, hors du temps des horloges: cela arrivait dans le temps du récit.»
C'était lors de son second hiver à Montréal. Elle avait quitté le sud de la France pour le Canada après la mort de sa mère. Elle voulait fuir son chagrin. Samuel, son compagnon, avait décider de la rejoindre. C'est au hasard de la ville, qu'elle avait croisé le chemin de Noah. Lui venait de de perdre son père. C'est sans doute ce qui les a rapprochés, lui l'anglophone venu de l'Alberta et elle, la Française venue de Marseille. Une banale histoire d'adultère? Non. Il ne s'agit pas de raconter «une histoire d'amour. Ni deux. Ce n'est pas un texte sur Noah, ni sur Samuel. Ce n'est pas un texte sur moi, sur nous. C'est à propos de la vie secrète. Je voudrais écrire ce mouvement: faire, en somme, l'histoire d'un passage secret.»
Le roman bascule alors dans le récit de cette double vie, où il faut se dissimuler, inventer des stratagèmes – enregistrer Nora comme contact sur son téléphone au lieu de Noah – et construire des scénarios pour cacher à l'autre la relation «coupable». Ce qu'Anna Zerbib réussit très bien dans son roman, c'est ce cheminement de la pensée entre le passé, les pensées qui la font revenir vers sa mère, ses relations et ses ambitions, sur les chemins pris, les amitiés nouÉes et la réflexion sur un Lavenir possible, sur la direction à suivre… ou pas.
Un temps de l'incertitude partagé avec son amie Claire qui, comme elle, s'est pris un amant. Un temps comme une parenthèse dans Les après-midi d'hiver qui finiront par disparaître comme la neige qui dissimule les traces avant de fondre et de laisser la place à la nouvelle saison.

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Alors qu'elle vient de perdre sa mère et de déménager dans un nouvel appartement avec son amoureux, l'héroïne rencontre Noah, un artiste sans attache, avec lequel elle débute une liaison... C'est un roman où la plume est belle, charmeuse, introspective, où les pages se tournent vite. C'est un texte intéressant où deuil, amour et création artistique sont intimement liés. C'est surtout le récit d'une passion, d'une mue, d'un hiver à Montréal. Une belle découverte.
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Si vous souhaitez lire un premier roman de saison, vous avez fait le bon choix.

Vous vous retrouverez sous les flocons de Montréal où vous entrerez dans l'intimité d'une jeune expatriée française.
Dans un style assez singulier mêlant présent et souvenirs mélancoliques du passé, l'héroïne nous livre petit à petit des bribes de son histoire personnelle.
Elle évoquera tour à tour son départ pour Montréal, sa vie de couple, le décès de sa mère, son amie Claire et surtout son plus gros secret, la rencontre et la relation qu'elle entretient avec passion avec Noah un jeune artiste.
Par ce récit, Anna ZEBIB nous fait traverser l'océan pour découvrir les sentiments et les obsessions d'une jeune femme en quête de recherche d'identité.

#68premieresfois
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Alors qu'elle vient de perdre sa mère, la jeune protagoniste de ce roman part à Montréal. Son amoureux va l'y rejoindre. Là, un, puis deux hivers lui seront nécessaires pour faire son deuil.
Elle rencontre Noah, un artiste solitaire. Ils deviennent amants. Elle va cultiver ce secret qui lui permet de vivre, être, aimer.

Elle nous entraîne dans ses pensées. Dans la relation ambiguë et compliquée qu'elle a eu avec cette mère à demi folle qui ne supportait pas de vivre et menaçait chaque hiver d'en finir avec cette vie qui l'épuisait. Avec le père meurtri mais mutique, qui l'attend sans s'expliquer, sans espérer, sans se révolter. Avec Samuel l'amoureux indispensable dont elle se lasse, Samuel qui attend qu'elle dise enfin ce qui ne va plus.
Peu à peu la relation avec Noah prend toute la place. le secret, le silence, les rendez-vous, les messages vite effacés, les souvenirs engrangés pour éclaircir les jours trop gris, Noah qui fuit la relation à deux et se veut éternellement célibataire. Car elle le sait, de lui je n'aurai rien de plus que son absence, et il faudra bien que cela lui suffise.
C'est un premier roman assez étonnant. le lecteur entre dans son coeur, dans sa tête, à petit pas, tout doucement sans faire de bruit, comme si elle ne nous y avait pas invités mais qu'elle entrouvrait malgré tout la porte.
Elle mêle habilement le chagrin et la perte de la mère, l'incompréhension puis l'acceptation de sa différence, le besoin de s'éloigner pour enfin revivre après les épreuves. Mais aussi la fin d'un amour et la découverte d'un autre, le goût du secret, le bonheur de n'être que deux à savoir. Enfin, la présence de l'art, sa beauté, son langage, grâce à Noah. Et toujours ces carnets qu'elle noircit...

Chronique complète à lire sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2021/02/12/les-apres-midi-dhiver-anna-zerbib/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Une jeune Française à Montréal vit une histoire d'amour le temps d'une saison, tout en évoquant le deuil de sa mère. Partagée entre ses deux amants, entre deux cultures et deux pays.
Une histoire qui se passe entre le présent et le passé, le réel et le fictif.
L'auteure parvient à nous raconter à la fois le délitement d'un amour et, dans le même temps, la fougue et la passion d'une liaison naissante. Éloignée de ses attaches, de sa meilleure amie, et de ses souvenirs restés en France et même si l'amour semble avoir la part belle, il n'est en réalité que le prétexte pour évoquer la mort de sa mère. Ces trois histoires finissent par se croiser et se mêler.
Une plume sensible et délicate pour parler de désirs, de mensonges, de neige et d'après-midi où le temps est suspendu.
Merci aux 68 premières fois et aux Éditions Gallimard de m'avoir permis de découvrir ce premier roman.
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Il arrive que vous ouvriez un livre, certes précédé d'une rumeur flatteuse mais qu'il vous surprenne dès les premiers mots. Sans trop savoir à quoi cela tient. Un ton, un angle, un léger décalage, une mélodie... un peu de tout ça en fait. C'est un premier roman, et vous avez beau en avoir lu un certain nombre, quand vous sentez que votre rythme s'apaise, que votre attention se focalise, que vous vous laissez porter par le texte, il y a toujours un petit pincement de plaisir. Pas si fréquent en fait. Alors bien sûr, ce roman n'est pas parfait, il y a d'ailleurs un moment, dans la deuxième moitié où vous vous êtes surprise à soupirer parce que trop d'atermoiements sur un sujet qui vous lasse, mais quand même. Cette musique. Cette écriture souvent empreinte de grâce. Ces mots qui sauvent de l'anéantissement. Qui fouillent au plus profond des émotions. Qui trouvent un incroyable écho. Lorsqu'il est question de secret, de ces choses que l'on tait aux autres et qui, de fait n'ont ainsi aucune existence tangible pour eux.

"Peut-être écrit-on pour dire qu'un jour, en plus de soi, quelqu'un, quelque chose était là. Souvent, ça n'y est plus et on y est encore".

La plume d'Anna Zerbib nous livre quelques mois d'une existence en équilibre, entre deux continents et deux absences. Dans un décor dépeint à petite touches, ce Montréal un peu ouateux, aux couleurs pâles, loin de ses attaches, de sa meilleure amie, et de ses souvenirs restés en France. Ceux de sa mère, récemment morte. Installée avec Samuel mais obsédée par Noah, rencontré par hasard et avec lequel elle entame une relation secrète. Et c'est cet état de flottement, ce passage incessant entre réel et irréel initié par le secret, que la romancière parvient à faire ressentir de façon très singulière. Très troublante pour qui l'a déjà expérimenté.

Il y a de très jolies choses dans ce roman, sur le pouvoir de l'écriture, son rôle de catalyseur d'émotions. Et l'on se surprend à se laisser envelopper par ces après-midi d'hiver en se disant que pour une fois, le printemps n'est peut-être pas nécessaire, qu'il peut prendre son temps et nous laisser là, entre ciel et terre.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Je lis & écoute "Tombe la neige.. Et mon coeur s'habille de noir"

C'est cette mémoire si prolixe qu'à transcrit Anna Zerbib, ces souvenirs nés d'instants chers, de tournants dans une vie, ceux qui électrisent les corps & imprègnent les chairs jusqu'au bout des doigts d'où jaillit une encre les rendant éternels !

C'est une histoire d'un secret, de neige, d'une saison, de silences, de murmures, d'élans, d'envie & de désirs !
L'histoire de deux corps noués telle une arabesque qui dense ..
C'est l'histoire d'une femme qui croise Noah, alors qu'elle a déjà Samuel dans sa vie. Une histoire d'amour où les vêtements gênent bien plus que les principes !
L'histoire d'une nana qui écrit, dans ses carnets, sur ses feuilles, s'inspirant de ses silences à lui, si souvent perdue dans ses pensées, elle le veut plus léger, moins taciturne, mais l'aimerait-elle autant ?!

C'est l'histoire aussi sur la difficulté de faire le deuil & de se reconstruire, une histoire sur les choses qui tiedissent, qui finissent & qui fondent.
Une histoire sur les départs & la difficulté à revenir.
Voyez ces fameuses histoires sur les êtres qui pénètrent dans nos vies, mettent des petits bouts d'eux en nous & puis finissent par partir en les emportant avec eux...
Ces histoires où on se retrouve comme avec des petits trous, des espaces vides, où, ce n'est pas forcément très visible mais ça fait mal quand même. Voyez un peu !?

L'écriture est travaillée, très belle, véhicule de façon mélancolique les petites fêlures, l'éclat du froid mais aussi le torrent de la passion & le mal du manque, bref le ressenti transcende la compréhension, une très belle lecture de ce mois de juillet, quand l'hiver est loin derrière & que l'été est bien installé sans y être invité !

Et puis ette terrible révélation: fiction cette vie que l'on mène, fiction ce monde dans lequel on mène nos vies... Alors entre deux mensonges, aimez comme vous respirez pardi !
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« Je voulais un secret pour avoir une peau. »
Le lecteur sera happé par la musicalité de cette prose.
Un état de vertige, la narratrice écrit des carnets, de retour en France après un séjour au Canada. Séjour pendant lequel sa maman est morte et où elle a aimé en secret Noah, une obsession.
« Ici, je ne peux pas croire que la seule vision de son vélo me suffisait les jours où je ne pouvais avoir accès à lui. »
Le lecteur doit accepter de se laisser bercer par ce mouvement imprimé par l'auteur à son récit. C'est particulier, mais en même temps une latence familière à ceux qui l'ont vécu.
« Ce n'est pas un texte sur moi, sur nous. C'est à propos de la vie secrète. Je voudrais écrire ce mouvement ; faire, en somme, l'histoire d'un passage secret. »
Samuel, son compagnon l'a rejoint au Canada, il est bien présent. Elle fait le deuil de sa mère. Cette jeune femme devrait être comblée d'avancer dans sa vie c'est elle qui a souhaité ce séjour au Canada.
Ecrire comme un repli pour exister.
Ecrire pour dire une histoire qui dans ses carnets a plus de place que dans la vraie vie.
Ecrire pour lutter contre la disparition des autres, mais aussi de soi-même, quand ceux qui nous entourent disparaissent c'est un peu de nous qui s'en va…
Elle évolue dans de la ouate et sans laisser de trace.
Car dans cette atmosphère l'auteur nous parle aussi de l'éveil, de la conscience d'être au-delà de l'image que l'on renvoie, c'est apprivoiser cet être aussi familier qu'inconnu qui est nous-même.
C'est ce voyage qui vous est proposé dans ce premier roman, qui parfois présente des maladresses ou des redites.
Mais j'ai aimé cette voix pour marcher sur sa voie.
Habituellement on parle du fil invisible qui relie deux personnes destinées à être ensemble, là l'originalité d'Anna Zerbib est de faire naître le fil invisible qui nous sous-tend, nous tient à être nous.
A suivre Anna Zerbib dans ce qu'elle nous proposera après.
©Chantal Lafon

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