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sur 74 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je lis & écoute "Tombe la neige.. Et mon coeur s'habille de noir"

C'est cette mémoire si prolixe qu'à transcrit Anna Zerbib, ces souvenirs nés d'instants chers, de tournants dans une vie, ceux qui électrisent les corps & imprègnent les chairs jusqu'au bout des doigts d'où jaillit une encre les rendant éternels !

C'est une histoire d'un secret, de neige, d'une saison, de silences, de murmures, d'élans, d'envie & de désirs !
L'histoire de deux corps noués telle une arabesque qui dense ..
C'est l'histoire d'une femme qui croise Noah, alors qu'elle a déjà Samuel dans sa vie. Une histoire d'amour où les vêtements gênent bien plus que les principes !
L'histoire d'une nana qui écrit, dans ses carnets, sur ses feuilles, s'inspirant de ses silences à lui, si souvent perdue dans ses pensées, elle le veut plus léger, moins taciturne, mais l'aimerait-elle autant ?!

C'est l'histoire aussi sur la difficulté de faire le deuil & de se reconstruire, une histoire sur les choses qui tiedissent, qui finissent & qui fondent.
Une histoire sur les départs & la difficulté à revenir.
Voyez ces fameuses histoires sur les êtres qui pénètrent dans nos vies, mettent des petits bouts d'eux en nous & puis finissent par partir en les emportant avec eux...
Ces histoires où on se retrouve comme avec des petits trous, des espaces vides, où, ce n'est pas forcément très visible mais ça fait mal quand même. Voyez un peu !?

L'écriture est travaillée, très belle, véhicule de façon mélancolique les petites fêlures, l'éclat du froid mais aussi le torrent de la passion & le mal du manque, bref le ressenti transcende la compréhension, une très belle lecture de ce mois de juillet, quand l'hiver est loin derrière & que l'été est bien installé sans y être invité !

Et puis ette terrible révélation: fiction cette vie que l'on mène, fiction ce monde dans lequel on mène nos vies... Alors entre deux mensonges, aimez comme vous respirez pardi !
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C'était tout ce dont j'avais envie, une histoire d'amour, une histoire d'hiver, l'histoire d'une obsession logeant les réminiscences d'une disparition. Coup de coeur !
Elle dit qu'elle passe ses après-midi à écrire alors qu'elle les passe à aimer. Elle est à Montréal, elle est venue avec Samuel mais entre temps elle a rencontré Noah. Il a 40 ans et son coeur, comme elle, est fêlé. Il vient de perdre son père, elle a perdu sa mère. C'est le deuxième hiver sans elle. Une mère mélancolique, trop vivante l'été et trop perdue l'hiver. Instable, disaient-ils.
Il y a Claire aussi, cette amie dont elle partage le même secret. Il y a ces gens qui gravitent autour d'elle et qui sont devenus transparents.
Un jour, elle échange un secret contre un autre. La solitude flirte avec la folie et laisse la place pour un chagrin aussi grand que son obsession.
Je n'ai rien corné car j'aurais tout corné. C'est une longue poésie, c'est grand, c'est sublime, c'est durassien, c'est le genre de texte que l'on voudrait tous écrire. Magnifique premier roman.
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There's a certain Slant of light,
Winter Afternoons –
That oppresses, like the Heft
Of Cathedral Tunes –

Heavenly Hurt, it gives us –
We can find no scar,
But internal difference –
Where the Meanings, are –

None may teach it – Any –
'Tis the seal Despair –
An imperial affliction
Sent us of the Air –

When it comes, the Landscape listens –
Shadows – hold their breath –
When it goes, 'tis like the Distance
On the look of Death –
****
Certaine clarté Oblique
L'Après-Midi d'Hiver –
Oppresse comme la Houle
Des Hymnes Liturgiques –

Céleste Blessure, elle ne laisse
Aucune cicatrice
Mais une intime différence
Là où résident les Sens –

Nul ne peut l'enseigner – Non –
C'est le Sceau du Désespoir –
Une impériale affliction
Que des Airs on nous envoie –

Elle vient, le Paysage écoute –
Les Ombres – retiennent leur souffle –
Elle s'en va, on dirait la Distance
Sur la face de la Mort
Emily Dickinson (258), traduction de Claire Malroux, éd. José Corti, 1998

« L'année dernière j'ai fait quelque chose pour franchir l'hiver. Je n'ai pas eu d'idées, pas eu d'autre choix. C'est tout ce qui m'est venu pour creuser un tunnel. Je suis tombée amoureuse de Noah. [...] Je voudrais parler du tunnel, ce n'est pas ce que l'on croit. [...] Résister au désir de rentrer au pays se réfugier sous la cendre. Ne pas laisser l'absence prendre toute la place, ne pas s'effacer dans la pâleur du manque. C'est au sujet de s'engouffrer là où on pense que ça ne passera pas.
Je suis passée. »

Le 1er roman d'Anna Zerbib, Les après-midi d'hiver, est paru en mars dernier, moins d'une semaine avant le début du confinement. La narratrice lisant la poésie d'Emily Dickinson, je risque que le titre du roman soit peut-être inspiré du poème 258 qui m'est revenu à l'esprit et que j'ai décidé, bien qu'un peu longuet, de placer en exergue, avec la traduction de Claire Malroux en miroir.

Dans Les après-midi d'hiver, il est question du pouvoir de l'écriture. D'aimer et d'écrire. Les deux, indissociables, initient le mouvement oscillatoire du récit :

« Moi, c'est le temps de l'amour qui m'a donné le temps d'écrire, tout est arrivé ensemble. Sans l'histoire d'amour il n'y aurait pas eu de texte. J'aurais eu un hiver blanc. Sans ce texte, il n'y aurait pas eu d'amour. […] L'écriture ne console pas, ne rattrape rien, elle ne s'occupe que de ce qui est perdu d'avance. »

On sait que l'on entre dans un roman en noir et blanc, où la blancheur de l'hiver fait pendant à la noirceur de la cendre du deuil et de l'encre de l'écriture. Oscillatoire, encore.

Oscillatoires aussi, cet amour donné à Samuel venu habiter avec elle qui vit à Montréal depuis deux ans, et cet amour autre, l'amour tu, celui qui se donne à un autre que Samuel, à Noah, plus âgé, artiste aux fêlures si semblables aux siennes (elle a perdu sa mère ; lui, son père). L'amour des après-midi d'hiver, le clandestin, qu'elle-même ne s'explique pas

« Cet amour né au croisement de deux saisons a d'emblée porté en lui quelque chose de lointain. […] C'était l'hiver après celui de la mort de ma mère, c'est-à-dire mon deuxième hiver à Montréal. J'ai rencontré Noah et j'ai eu ce secret. Tout s'est produit pour moi hors du temps réglementaire de la perte de sens. […] Les événements se sont déroulés dans cet ordre, de cela je suis sûre. Pour le secret, je ne suis pas certaine, il était peut-être là avant, un secret sans personne dedans. »

Dès la première phrase, nous savons que nous pénétrons un monde où tout est déjà fini. La narratrice, jamais nommée, est revenue en France, la canicule du sud a chassé la neige québécoise.

« J'écris depuis l'endroit où ça n'est pas arrivé […] C'est arrivé de l'autre côté de l'Atlantique, à l'étranger, ailleurs. Je ne voudrais pas en faire toute une histoire, je voudrais raconter la trace violette laissée par ce que j'ai attendu et qui ne s'est pas produit. »

Dès le début de la lecture, l'oeil repère à l'instinct les mots primordiaux, ceux qui habitent cette histoire : amour, écriture, (entre-)deux, trace, autre... que l'on trouve parfois rassemblés dans un très court passage :

« L'amour physique est immédiatement écriture : gravure. On peut toujours écrire, après, un autre texte que celui qui s'inscrit dans la chair, mais cela ne sera jamais que le deuxième ».

Il en est d'autres : pâleur, manque, tunnel, traverser, décalage, passer, passage...

« J'adore dormir dans ce lieu de passage, dans ce divan. La pièce n'est pas close, il y a des portes, des fenêtres, des courants d'air. Ce n'est pas une vraie chambre et c'est ce que j'aime. »

Ils parsèment les pages et leurs répétitions, peut-être pour éviter d'avoir à souffrir de ne pas assez les dire, imprègnent le texte du brouillard envoûtant et presque irréel qu'affectionne tant la narratrice et qui émane de la prose d'Anna Zerbib, cette « brume [qui] aide. Grâce à elle […], il n'y a pas assez d'étés pour le nombre d'automnes. »

L'amour s'est invité à l'improviste, compagnon de traversée de ce tunnel hivernal du deuil, il est passé et a fondu comme elle ressortait, neuve, dans la lumière printanière.

« Je suis entrée dans cet amour comme si j'en avais été longtemps sur le bord. Je n'ai eu qu'à le laisser glisser, le mouvement fut à peine perceptible pour moi, invisible, je pense de l'extérieur. [...] C'était une histoire de souffle court, de souffle coupé. »

Elle est terriblement nostalgique, presque élégiaque cette écriture qui tente de saisir ce qui a été, ce qui se dérobe et qui n'est plus. Trouver, perdre, retrouver, perdre encore. Oscillatoire, toujours. Est-il dérisoire de vouloir écrire, à défaut de les combler, ces creux laissés par un amour défunt ou par la perte d'un être familier ? L'écriture pour sauver du manque malgré tout, même si elle ne console pas.

Le secret permanent, la clandestinité intermittente, « Je venais de plonger dans le versant doux de l'absence ; dans la distraction », la bascule de ces après-midi hors des bruits et de l'agitation quotidiens sont tous trois clairement assumés « "J'ai quelqu'un", mais lui ne souhaitait pas "s'attacher", alors elle l'avait revu, s'abandonnant à la clandestinité par ennui. »

Avec un secret comme expédient à la distraction pour tromper l'ennui, il lui faut tricher. Tricher avec les deux. À Samuel, elle ne dit rien de ses après-midi d'hiver auxquels il restera étranger. Sans rien en dire à Noah, elle écrit ou cuisine pour meubler les heures qu'elle passe dans l'attente de son prochain rendez-vous avec lui, dans l'attente de prendre stricto sensu « la tangente », - ça ne s'invente pas ! - « la ligne bleue [...] perpendiculaire à la orange ». Claire est la seule amie dépositaire de son secret, celle avec qui elle ne triche pas ; il faut dire que Claire a elle aussi un secret.

Cette prose, qui conjecture directement sur la page, en plus de dévoiler l'intime en disant l'entre-deux, quel qu'il soit - continents, pays, langues, amours... -

« Mon secret me donnait le pouvoir d'être dehors et dedans à la fois. Grâce à lui j'avais un soudain don d'ubiquité qui me soulageait : partout où j'étais, je n'étais pas vraiment. C'était une clé des champs. »

compose une partition qui donne son rythme de berceuse à l'histoire, feutré et lent comme la neige qui tombe au dehors blanchit le paysage, effaçant les traces en un bruit sourd et enveloppant : le temps s'étire comme pour magnifier ces moments volés, en sursis, puisque l'on sait, depuis les premières phrases, que le compte à rebours est lancé.

« On n'arrête pas ce qui file, mais on peut retarder la déchirure. »

C'est le temps d'un amour qui se défait, sans fracas ni désastre, mais avec acceptation. C'est le temps d'un amour qui se fane, paradoxalement à la saison où la sève revient :

« J'ai senti très vite que nous ne connaîtrions pas le printemps, l'heure d'été, le grand jour. J'écoutais Septembre de Barbara, "quel joli temps pour se dire au revoir", et je trouvais que la fin de l'hiver serait aussi une belle période pour les adieux, comme la fin de l'été, deux saisons couperets. Aux beaux jours, nous serions à découvert, ça deviendrait glauque […] »

De l'amour tranquille de Samuel, elle s'est échappée sans trop savoir « qui a quitté qui », mais a-t-elle vraiment aimé Noah dont elle parlait si peu et si mal la langue, faisant de lui un être proche et étranger tout à la fois, une énigme ? Et si c'était là leur séduction ultime : être l'un pour l'autre un amour qui dépayse ?

« Je me disais qu'avec lui il n'y aurait jamais le danger de la confusion, je serais, pour toujours, d'un autre pays, il était, serait toujours, d'un autre âge, d'une autre culture, d'une autre histoire. Il n'aurait pas connu ni ma mère ni sa mort, seulement la trace blanche des larmes qui en découlent. Il ne pourrait pas lire mes carnets, à cause de la graphie, mais aussi de la syntaxe. La distance entre lui et moi serait irréductible. »

Le secret encore et toujours, ce qu'elle tait à Samuel et ce qu'elle dissimule à Noah. D'ailleurs, Noah n'a-t-il été autre chose qu'un homme qui l'a aidée à porter le poids du deuil d'une mère dépressive au point de cesser de vivre dès l'automne pour renaître aux beaux jours ? un homme qui a partagé sa souffrance pour traverser l'hiver du coeur au coeur de l'hiver ? Pourquoi a-t-elle noirci des carnets ? Est-ce parce qu'écrire aide à se souvenir de cet amour-là, douloureux et beau, car il est celui du poids du silence et du secret ?

« Peut-être écrit-on pour dire qu'un jour, en plus de soi, quelqu'un, quelque chose, était là. Souvent, ça n'y est plus et on y est encore. »

Le roman d'Anna Zerbib est l'exemple même du texte dont le ton contemplatif et rêveur, la prose poétique et le cours sinueux offrent une expérience de lecture faite de moments oscillatoires, atemporels et suspendus, des moments de toute beauté et de fulgurante irréalité. C'est un cheminement sur l'insignifiance des tourments humains, qui ravira certains lecteurs et en perdra d'autres, peu friands de l'écriture de l'intime. Pour ma part, mon souffle de lectrice s'est accroché à chaque page, j'ai été emportée dès les premiers mots. Je sais avoir abusé de citations, tant il m'était impensable d'écrire ce billet sans donner à entendre la sensibilité fine et poétique de l'autrice, le bercement léger de son écriture. Les après-midi d'hiver est un roman à l'écriture flottante, aiguë, au cantabile durassien. Je me suis demandé quel film Claude Sautet en ferait, s'il était toujours en vie. En s'attachant au détail infime et si juste, aux petits riens sublimés par l'écriture, ce roman rare, raffiné, traversé du voile de la mélancolie douce, raconte le désordre des choses de la vie quand les êtres ne savent pas où ils en sont.

« J'ai quelque chose en moi qui ne vit pas. Je n'arrive pas…
Je suis en retard depuis si longtemps. »
Claude Sautet, Un coeur en hiver

Troublant.
1er roman, lu pour la session 2021 des #68premieresfois
Lien : https://www.calliope-petrich..
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❄️ Nous avons tous des moments de nos vies que nous pourrions appeler des hivers... des manteaux blancs qui recouvrent tout, des pansements qui soignent ou des couvertures qui étouffent, on les sent sur nous, petit à petit, on s'en amuse tout d'abord, puis ils se font plus lourds, ils nous immobilisent d'abord, puis nous engouffrent, sans que nous puissions en comprendre la nature, ni le pourquoi. L'hiver, c'est l'absence. Plus violente, plus cruelle que la présence. L'absence, c'est savoir que ce qui a été ne sera plus. Plus jamais.

❄️ Il y a d'abord la mort, et puis le deuil. Les au revoir qui sont des adieu, la fois de plus qui est la fois de trop. le départ qui est une fuite. Après cela, il y a le quotidien, poreux, instable, insatisfaisant, qu'on tente tant bien que mal de rafistoler, de réparer, on y met des rustines, du scotch, on cloue et on visse. Mais les fondations sont foutues. Et le navire s'écroule. Alors vient le secret, l'espoir, l'échappatoire, le miroir de la vie telle qu'on la voudrait. Cet autre qui fait renaître l'envie, le désir et l'amour, cette vie parallèle qui devient le pansement nécessaire pour continuer. L'alternative salvatrice. Mais si ce miroir n'était qu'une illusion ?

❄️ Les après-midi d'hiver est un merveilleux premier roman tout en sensibilité qui, à de nombreux égards, fait écho à ma vie actuelle. Où en suis-je ? On erre, on espère, on attend, on exige des uns ce que les autres nous refusent ou ne nous donnent pas, on attend, on se donne un second rôle, pour ne pas choisir, pour ne pas blesser, pour quoi, en fait ? Pour ne pas oser vivre ? Je ne veux pas recevoir de mots d'amour épuisés de n'avoir jamais été dits, ou de l'avoir trop été, je voudrais que tout soit simple, je voudrais, telle cette chanson citée dans le roman être tout simplement des « Lovers at first sight... In love forever... It turned out so right... For strangers in the night »
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Les après-midi d'hiver

Tu participes, toi, aux 68 premières fois ? J'ai peur que ce soit contraignant, non ? t'a t'elle demandé.
Tu réponds que l'édition 2020 avait placé Une fille de passage sur ta route, cela seul suffisait à te convaincre de renouveler l'expérience.
Tu sais le soin qu'elles apportent à la selection (Tu dis elles même s'il y a un homme car il arrive que le féminin l'emporte)
Au fond de toi, tu espérais une nouvelle rencontre, cette allumette qui s'embrase, amoureuse de littérature comme on l'est de l'amour.
Même la chatte était d'accord pour rester sage plus longtemps que d'habitude et t'accompagner dans ta lecture.
Il faisait gris, pluvieux, froid dehors, c'était l'après-midi, deux après-midi. Les après-midi d'hiver.
❄️❄️❄️
Tu commences à lire et l'écriture aussitôt te soulève et t'emporte.
« Il n'y a pas assez d'étés pour le nombre d'automnes »
« Parce que j'étais venue dans sa langue pour lui dire mon amour, cela n'a pas tout de suite existé dans mon monde »
« C'est peut-être la seule chose que garantit l'écriture : le droit d'être seule »
Tu voudrais capturer chaque page, apprendre par coeur chaque mot de cette histoire qui se déroule sous tes yeux mais que tu vis de toutes tes tripes. Tu tombes amoureuse, veux vivre à Montréal, espères la neige derrière les rideaux tirés pour ne pas que le jour vienne voler toute la lumière de cette écriture. Tu fais l'amour avec ces pages, tu cajoles ce nouveau secret en toi. Tu le reconnais, tu lui avais fait une place avant qu'il n'arrive. Ce secret, c'est ce livre, cette rencontre avec les mots de l'auteure. Ce secret, tu veux aussitôt le crier à la face du monde et le garder au creux de toi et hurler aux vents ton amour et courir te cacher.
Cette lecture est une histoire d'amour, une histoire de deuil, une obsession. Cette lecture est un amour, ton amour. Tu sais que la rupture est proche. Tu vas devoir la refermer et la regarder repartir.
Tu laisseras la porte ouverte désormais en espérant qu'elle revienne.

Lien : https://www.instagram.com/p/..
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"C'était l'hiver après celui de la mort de ma mère, c'est-à-dire mon deuxième hiver à Montréal. J'ai rencontré Noah et j'ai eu ce secret. Tout s'est produit pour moi hors du temps réglementaire de la perte de sens. Longtemps après les premières phases critiques du deuil, que j'ai bien étudiées sur Internet. Les événements se sont déroulés dans cet ordre, de cela je suis sûre. Pour le secret, je ne suis pas certaine, il était peut-être là avant, un secret sans personne dedans." Dans ce roman vibrant d'émotion, Anna Zerbib fait l'autopsie d'une obsession amoureuse où le désir, les fantasmes et les petits arrangements avec le réel sont autant de ruses pour peupler l'absence, en attendant les beaux jours.

"L'anglais m'est devenue la langue intime de l'amour..."
Je découvre ce roman qui a remporté le prix des lecteurs 2022. Je suis surprise de cette lecture car je ne m'attendais pas du tout à ce genre de récit. Agréablement surprise par la plume de l'autrice, je me suis extasié devant la splendeur de ses mots. Sous la splendeur de Montréal, nous croisons la route de cette jeune française en couple avec Samuel. Cette dernière doit surmonter le deuil de sa mère. À son deuxième hiver, elle croise le chemin d'un artiste, Noah. Dans un récit très intimiste, nous pénétrons dans le secret de l'adultère d'une façon presque poétique. La passion dévorante que vit notre jeune inconnue est à la fois douce et cruelle. Elle se mélange subtilement à cet état de deuil. L'amour, la vie, l'attente, l'espoir...Les après-midi d'hiver est bouleversant et magnifiquement écrit !
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