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Critique de Lamifranz


Vous avez peut-être vu le film d'André Hunebelle (1960) avec Jean Marais et Bourvil... Oubliez-le. Non pas que le film soit mauvais, il est même très bon, et suit assez fidèlement le roman. Mais il ne donne qu'une idée assez éloignée de ce dernier, tant celui-ci est dense, bourré de péripéties, flamboyant d'aventures épiques, de romance, de trahisons en tous genres, d'humour, de vie, quoi... Bon, comme d'habitude chez Zévaco, la réalité historique est quelque peu malmenée (comme chez Dumas ou Féval, d'ailleurs), mais c'est un peu la coutume dans les romans-feuilletons, et c'est toujours au profit du mouvement, du panache, bref de ce qu'attend le lecteur.
Adhémar de Capestang est une sorte de D'Artagnan ou de Pardaillan, un jeune homme qui a plus d'honneur que de fortune, qui n'hésite pas à venir au secours des pauvres et déshérités, surtout quand ils se présentent sous la forme d'une belle et jeune demoiselle au frais minois. En sauvant cette âme en détresse des mains de vils coquins, Capestang ne se doute pas qu'il met le pied dans une série d'aventures dramatiques ou cocasses qui l'amèneront à affronter jusqu'à Concini, le premier ministre, conseiller machiavélique de la reine... C'est ce dernier qui par dérision va affubler notre héros du surnom de "Capitan" en référence au personnage de la comedia del arte espèce de matamore, fier-à-bras ridicule et vantard. Ce n'est pas divulgacher que révéler qu'à la fin, les bons vont gagner et que les méchants vont l'avoir dans le ... dos.
Attention ! Zévaco n'est pas Dumas, ni Féval. Il ne prétend pas à être un auteur "littéraire". C'est un raconteur d'histoire. Son style, si particulier est souvent excessif, il y a autant de points d'exclamation que de coups d'épée (et ce n'est pas peu dire), les personnages sont souvent caricaturaux, les intrigues aussi emberlificotées que cousues de fil blanc, mais il faut se rappeler deux choses : la première c'est que c'est plus ou moins la loi du genre, le public de ces publications étant plutôt populaire, la seconde c'est que Zévaco insuffle ainsi à son oeuvre une vie et un panache qui fait tout son prix ... et son succès.
Le Capitan, les dix volumes des Pardaillan, Nostradamus et le diptyque le Pont des soupirs et Les Amants de Venise sont des ouvrages qu'il faut avoir lu au moins une fois dans sa vie. Pas pour l'intérêt littéraire (on l'a bien compris) mais pour le plaisir.
Car le plaisir, c'est bien le premier but de la lecture, n'est-ce-pas ? L'apport de connaissances, la réflexion, sont également importants, mais ce qui fait qu'on garde un livre ouvert ou qu'on le ferme, c'est le plaisir qu'on y trouve, non?
Que celui qui n'est pas d'accord vienne m'assommer avec l'intégrale de la Comédie Humaine de Balzac, il y a des chances pour qu'il se fatigue avant moi...
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