Vous souvenez vous de Zita, cette petite fille de treize ans qui se bat depuis neuf ans contre une leucémie, et que nous avons rencontrée l'an dernier, alors même que depuis quelque temps son coeur lui jouait aussi des tours ? Sa maison, c'est l'hôpital " la gaufre " et son surnom c'est Boule à zéro, eut égard à son petit crane malmené par les séances de chimiothérapie qu'elle préfère raser complètement. Et si nous allions la retrouver pour de nouvelles aventures ? Il faut dire qu'aujourd'hui, comme tous les vendredis, c'est le jour du conte. Mama Kigali est à l'hôpital et raconte une vieille légende africaine selon laquelle une personne gravement malade serait guérie instantanément si elle parvenait à toucher la queue d'un crocodile... et ça, elle le fait comme personne, alors, on ne peut s'empêcher d'y croire, un peu...
Mon avis : Je tiens tout d'abord à remercier la dernière édition de Masse Critique et les éditions Bamboo pour cette belle découverte que je partage avec vous aujourd'hui. Bien sûr, je m'étais portée volontaire pour recevoir cet album, « le gang des crocodiles » et le chroniquer, d'autant plus que j'avais déjà eu la chance de me voir attribuer le premier volume de cette série : « Petit coeur chômeur » il y a près d'un an. Cette bande dessinée, qui traite d'un sujet délicat et douloureux s'il en est, est empreinte d'émotions sans jamais tomber dans le piège du larmoyant, grâce à l'humour, la tendresse et l'espoir... Peut-être est-ce dû au fait qu'elle utilise le regard d'un enfant, sur lui-même, les autres et les événements. Elle est comme un message s'adressant à tous les malades mais aussi à leurs familles que la maladie n'épargne pas non plus et qui se retrouvent souvent bien dépourvues et impuissantes... Comme le précédent, même s'il est indéniablement moins fort, cet album fait preuve de beaucoup de simplicité et de fraîcheur et il emploie des mots justes pour parler des maladies graves. Ici, l'intervention de la conteuse est primordiale puisqu'elle sert d'élément déclencheur du reste de l'histoire. Mais elle permet aussi d'introduire des couleurs plus chaudes et contrastées que dans le numéro précédent, et de sortir un peu des teintes pastel témoignant du milieu aseptisé qu'est l'hôpital. Les dessins sont assez classiques mais rendent cependant des personnages très expressifs. A noter, un découpage des planches en vignettes également classique, avec en haut les pensées de Zita qui s'adresse à la mort ou tout simplement au lecteur. Il y a quelques clins d'oeil au premier opus mais rien n'empêche de commencer la découverte de la série par celui-ci.
Avant de mettre un point final à ma chronique, et parce que certaines causes me tiennent particulièrement à coeur, je tiens à partager avec vous une information qui figure discrètement au verso de la page titre :
« 2000 BD POUR LES ENFANTS ATTEINTS DU CANCER »
En janvier 2011, en vue de préparer sa documentation pour l'album Boule à zéro,
Serge Ernst a l'autorisation de visiter le service oncologique de l'hôpital des enfants du CHU de Toulouse.
En voyant ces enfants atteints de cancer, de leucémie, il a l'idée de faire offrir la BD aux 2000 enfants hospitalisés en France et en Belgique touchés par ces maladies.
Bomboo édition, partenaire de l'opération, s'engage pour chaque BD offerte à en offrir une supplémentaire. Plusieurs associations répondent présentes pour monter ce projet et de nombreux donateurs privés se joignent à l'opération qui, finalement, est un succès avec plus de 2000 BD distribuées.
C'est pourquoi
Serge Ernst entame déjà les démarches pour renouveler cette opération avec le tome 2.
Si vous voulez en savoir plus, ou si vous souhaitez participer à cette opération, rendez-vous sur
www.2000BD.org
Public : Bande dessinée jeunesse qui ne manquera pas d'interpeler également les adultes.
Si vous voulez vous rendre sur le blog de l'auteur,
Serge Ernst, vous pouvez suivre cette adresse :
http://ernst-serge.blogspot.fr/
Vous y trouverez d'ailleurs un lien pour vous rendre sur son site.