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EAN : 9782505013907
92 pages
Dargaud (28/09/2012)
3.94/5   102 notes
Résumé :
La guerre 14-18. Les tranchées. Des soldats sont confrontés à la souffrance et à la mort. Considérés comme de la chair à canon par leurs chefs, ils tentent de survivre. La guerre 14-18. Pour défier la mort, les soldats appellent leur compagnie "Les Folies Bergère" et se donnent à chacun un surnom. Dans les tranchées, ils se serrent les coudes. Plaisantent. Dessinent. Gardent espoir. Et se battent. Meurent dans d'atroces souffrances. Se suicident ou perdent la raison... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (36) Voir plus Ajouter une critique
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La guerre fait rage dans les tranchées. Les détonations incessantes des obus, l'odeur pestilentielle des corps laissés à l'abandon, la boue comme une seconde peau, les assauts du camp ennemi, la violence, la peur au ventre, la faim qui les tenaille... tel est le quotidien de ces soldats. Malgré tout cela, l'espoir survit dans ce brouhaha. Ils se sont promis d'aller aux Folies Bergère dès que la guerre sera finie, d'aller boire un coup tous ensemble et reluquer les belles gambettes. Mais, parmi tous ces hommes, trois d'entre eux risquent bien de ne pas fêter la victoire. Pour avoir déserté, fauté ou mal agi envers les siens, ils seront condamnés. Mais, lors de la fusillade, Rubinstein qui avait essayé par tous les moyens de s'enfuir de cet enfer, en sort miraculeusement indemne. Quant au capitaine, il reçoit la visite de son ami d'enfance devenu prêtre. Il lui parle alors de sa femme, Huguette, qui devrait bientôt accoucher. Il lui tarde de retrouver les siens...

La Grande Guerre vue des tranchées avec tout ce que cela comporte d'intimiste, de violent, parfois de surréalisme et de rêves aussi... Zidrou nous enferme avec ces soldats et l'on vit avec eux l'horreur. du capitaine désireux de rentrer chez lui pour retrouver sa femme et son enfant au prêtre décontenancé par cette vie malsaine, en passant par le soldat qui échappe par deux fois à l'exécution ou bien encore Poils-aux-dents ou Rembrandt, tous ces hommes de l'ombre en proie à un avenir meilleur sont remarquables de justesse.
Graphiquement, Francis Porcel a réussi un coup de maître. L'ambiance, la moiteur, l'oppression, la peur, la présence de la mort ou bien l'horreur sont exprimés si clairement avec ce sépia, tout en noir et blanc fuligineux et crayonneux, juste quelques couleurs pour souligner le sang dans les tranchées ou bien la vie à l'extérieur. D'un trait habile et expressif, jouant avec les ombres, il nous plonge dans les méandres de l'histoire avec talent.

Les Folies Bergère...Les folies guerrières...
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1918. Sur le front, la guerre des tranchées fait rage. Les deux camps sont positionnés face à face, terrés dans des tranchées boueuses, parfois à quelques dizaines de mètres les uns des autres. le conflit dure depuis maintenant quatre longues années et semblent ne jamais devoir finir. Ajoutés à cela, la faim, la fatigue, et l'odeur pestilentielle, l'odeur de la charogne, l'odeur de la mort, les coeurs sont meurtris, les nerfs sont à vifs.

Au coeur de toutes cette folie meurtrière, la violence et l'antisémitisme ne sont pas toujours là où on les attend, trois soldats vont d'ailleurs en faire les frais, comme de misérables traitres, trois soldats ou presque. Quand chaque minute vous confronte à l'insoutenable, la terreur, la mort, c'est parfois un petit rien qui vous fait disjoncter et commettre l'irréparable. le regard de vos enfants qui vous manque, le contact de la peau d'une femme, son odeur, son amour…

Pour surmonter l'horreur du quotidien dans ce cloaque, les soldats se sont inventés une échappatoire. Ils s'imaginent aux Folies Bergère, nom duquel ils ont rebaptisé leur compagnie, dansent même parfois avec un mannequin de fortune mais surtout pensent à l'après-guerre, quand ils s'y retrouveront tous ensemble, à regarder virevolter les jupons froufroutants dévoilant des cuisses forcément légères. Quand tout ce carnage ne sera plus qu'un lointain souvenir... Un peu de la même manière, quand vient l'heure du repas, on imagine des repas de fêtes, histoire d'arriver à faire passer l'immonde magma nauséabond qui tient lieu de repas. Essayer de ne pas perdre pied en s'accrochant au passé, à sa vie d'avant et à sa vie d'après qu'on fantasme forcément. Fantasmes et réalité finissent parfois par se mêler, s'entremêler, jusqu'à se confondre, tout se mélange, tout s'assombrit, jusqu'à la folie…

Du gris, du brun, du noir, un peu de rouge, forcément, un album sombre, noir, aux couleurs de la boue, aux couleurs des ténèbres, aux couleurs du sang, aux couleurs de la mort, aux couleurs de la guerre… Paradoxalement, dans toute cette noirceur, les quelques respirations bienvenues sont apportées par Monet, peintre de la couleur mais surtout de la lumière…

Une plongée suffocante dans le quotidien infernal des soldats de la 17ème compagnie d'infanterie dont on ne peut assurément pas ressortir indemne. C'est violent, c'est cru, c'est réaliste, c'est la vie et c'est aussi et surtout la mort.

Folies Bergères, un album magistral aux couleurs de l'enfer !

Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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Ne vous attendez pas à trouver dans cet album l'histoire de ce cabaret. Par ailleurs, la couverture vous donne un indice… Nous sommes pendant la 1ère guerre mondiale. Une compagnie d'infanterie a décidé d'appeler ainsi sa tranchée. Les soldats ont besoin de rêver pendant cette sale période et quoi de mieux que la pensée des jolies petites femmes pour leur remonter le moral ? On pourra voir dans cet album la solidarité entre ces hommes, leurs angoisses, la mort. Ils s'accrochent à un hypothétique avenir : un enfant qui doit montrer le bout de son nez ou une promesse : se retrouver aux Folies Bergère lorsque la guerre sera finie.

En parallèle, nous trouverons l'histoire de Monet peignant ses « Nymphéas« . Bizarre, me direz-vous, mais cela fonctionne plutôt bien et rend un bel hommage à nos Poilus. Mon seul bémol sera sur certaines scènes fantastiques ou peu crédibles. Je ne pense pas que cela apporte quoi que ce soit au scénario et, surtout, n'a que peu de liens avec les horreurs de la guerre. C'était peut-être un moyen de se démarquer de ce qui a déjà été fait mais je trouve que cela n'était pas utile. Ceci dit, cela ne concerne que quelques pages et n'enlève rien au plaisir de lire cet album.
Lien : https://promenadesculturelle..
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Les folies bergères, c'est le nom que s'est donnée la 17ème compagnie d'infanterie, du moins le trou qui lui sert de logis dans les tranchées. Pire encore que les taupes que l'un des poilus attrapait gamin pour gagner un sou!
Alors, si quelques rires retentissent parfois, ce sont des rires grivois,amers,cyniques. Des rires macabres. Il y a bien de l'humour pour se donner l'illusion qu'on peut se moquer de la mort,et même de l'humour enfantin...poil au popotin! Mais personne n'est dupe. Ici c'est le règne de la peur,du sang,de l'horreur. Et comme si l'ennemi ne pouvait se résumer "aux boches" , il vient aussi de l'intérieur, de ces chefs qui condamnent à la fusillade, pour l'exemple,pour asseoir un pouvoir imbécile.
On pourrait croire au miracle quand dans ce carnage, on entend un homme pleurer en appelant sa mère, plus encore quand un fusillé revient vivant ,portant seulement les stigmates des balles! Et quand une fillette apparaît dans toute son innocence entre les deux camps, en cherchant son père c'est le miracle de l'humanité encore possible! Mais entre miracle et mirage,il y a peu d'espace dans les tranchées !
Porcel et Zidrou ,avec génie ou sadisme, mêlent les souvenirs des hommes, la vie au delà des tranchées et la détresse de la survie cauchemardesque des poilus pour mieux nous faire vivre l'indicible carnage des guerres.
Le passage où Satan et Dieu dialoguent ensemble avec un cynisme d'enfer sur le sort des soldats est inoubliable ! Leur prière est glaçante et resume à elle seule l'album:
Je vous salue patrie!
Vous êtes bénie entre toutes les nations ,
Et tant pis si on y laisse nos entrailles!
Sainte patrie,chimère de Dieu,
Riez de nous,
Pauvres pêcheurs,
Maintenant et à l'heure de notre mort!
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Un album sur la Grande Guerre qui dégage un souffle égal à celui du premier volume de Tardi sur cette période. S'il est question aussi de soldats fusillés (pour l'exemple ou pas) par leurs compatriotes, la dimension réaliste du récit semble s'imbriquer avec les pensées obsédantes du capitaine de la compagnie et les capacités artistiques et narratives (fruit d'une imagination partant d'un vécu) d'un jeune soldat dont les qualités comme dessinateur ont entraîné pour lui l'attribution du surnom de Rembrandt.

Le récit tourne en grande partie autour de la décision de condamnation d'un militaire israélite pour s'être vengé de manière spectaculaire et particulièrement bien en lien avec des propos systématiquement antisémites de son sergent. de plus celui-ci lui refusait, une fois de plus, au dernier moment la permission qui lui avait été attribuée. Cela nous vaut, en rapport avec ce soldat juif, l'arrivée de sa jeune fille sur le front et une immunité temporaire aux balles françaises. Il est à noter que le scénariste n'a pas voulu isoler l'antisémitisme de certains gradés d'autres rejets et le futur fusillé juif est accompagné d'un noir et d'un homosexuel. de grasses plaisanteries autour de ce dernier sont présentes mais elles n'ont pas à être isolées d'autres toujours de dimension sexuelle quand elles n'ont pas de connotation scatologique. Remarquons par ailleurs que c'est durant la Grande Guerre qu'un ministre de la Guerre appelé Lyautey ne cachait pas son homosexualité (même s'il venait de se marier à 59 ans).

La famille de celui qui est surnommé Rembrandt réside à Giverny et le cadet a l'occasion de nouer une relation privilégiée avec le peintre Monet très pris dans sa tâche de réaliser une oeuvre qui est aujourd'hui visible au musée de l'Orangerie. le regard critique que le jeune garçon porte sur les Nymphéas est prétexte à un running gag, autour de l'absence de grenouilles dans le tableau. de ces maints jeux de mots, se dégage l'un d'eux fruit d'un échange entre Clemenceau et Monet. le comique pouvant difficilement être de situation dans cet album, il se réfugie dans les plaisanteries langagières et les réflexions acides.

Toutefois les soldats s'amusent avec un mannequin de leur composition pour par exemple danser avec lui, le proposer aux tirs d'une fine gâchette allemande sur nommé le “karibinenmeister“. Ces jeux sont un peu à l'initiative d'un des soldats de cette 17e compagnie qui travaillait comme machiniste aux Folies Bergère aussi les survivants s'y donneront rendez-vous après la guerre. Les trois derniers pages, de ce copieux album qui en compte quatre-vingt-douze, se déroulent dans ce lieu de plaisirs où fait très exceptionnel on peut voir fin 1919 la soutane d'un curé, ami du capitaine de cette compagnie dès l'avant-guerre et camarade de tranchées de ce dernier.

Cet album en tons de sépia, gris, noir et blanc voit ponctuellement la couleur présente pour figurer les situations dramatiques ou oniriques. le dessin, assez torturé, porte remarquablement bien l'ambiance.
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critiques presse (6)
BDSelection
05 février 2013
Face à ces Folies Bergère, on a davantage l'impression de faire un cauchemar que de lire une bande dessinée.
Lire la critique sur le site : BDSelection
Bedeo
14 janvier 2013
C’est un récit poignant sur le quotidien de ces poilus, ces héros anonymes envoyés à la mort pour la patrie. Ce one shot nous parle d’avenir alors même que ces hommes défient le présent jour après jour. La galerie de personnages rend le récit d’autant plus fort.
Lire la critique sur le site : Bedeo
Telerama
19 décembre 2012
L'Espagnol Francis Porcel dessine l'horreur d'un beau trait habité, entre noir et blanc sobre et sépia nostalgique, ajoutant des touches de couleur pour souligner la boucherie guerrière ou un moment de rêverie.
Lire la critique sur le site : Telerama
BoDoi
01 octobre 2012
Scénariste prolifique, qui explore des terrains inattendus et éclectiques [...], Zidrou bouleverse avec ces Folies Bergère. Il y livre une vision résolument tragique de la Première Guerre mondiale, mais manie aussi admirablement les nuances.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BDGest
01 octobre 2012
Avec cet album prenant et subtil, Benoit Drousie, ne cesse de surprendre. [...] Avec Les Folies Bergère, il confirme son talent dans un one-shot des plus saisissants, magistralement dessiné par Francis Porcel.
Lire la critique sur le site : BDGest
Sceneario
21 septembre 2012
Zidrou ne se lance pas franchement dans un récit dénonciateur ni polémique, il focalise sur les hommes, sur leur vie. C'est très fin ! […] Les dessins de Porcel sont magnifiques, plein de matières et incroyablement vivants.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
- Les gravures, c'est comme les photos: ça ne transmet pas les odeurs. L'odeur des cadavres, celle de la peur...et cette odeur que vous dégagez quand vous défoncez à coups de crosse le crâne d'un pauvre allemand qui ne vous a rien fait, "un gamin, pas même 20 ans", et que ça vous fait...que ça vous fait bander.
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La patrie a tout un assortiment de médailles à titre posthume. Laquelle préférez-vous? La croix de guerre? La médaille du cocu patriotique? Celle du grand mutilé reconnaissant? A moins que vous ne préfériez être élevé au rang de chevalier de la légion d'horreur?
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- Reste à savoir ce que l'ami Jules Verne aurait pensé de cette guerre [14-18]... "La science comme levier du progrès" ! Tu fabules, Jules, tu balivernes, Verne ! Pauvre petit écrivain ! Les canons à longue distance ne servent pas à envoyer les hommes sur la lune comme tu l'as rêvé, mais ad patres.
(p. 16)
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- Le grand beau qui porte bien...lui avait tendance à couvrir d'un peu trop près les arrières des plus jeunes de ses camarades de bataillon...si tu vois ce que je veux dire !

- Peuchère ! Il y a des choses plus agréables à se prendre dans le cul qu'un obus !
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Qu'elle revienne !
Qu'elle vous arrache à vos trompeuses certitudes, à vos rêves médiocres, à vos vies par procuration !
Qu'elle vous enseigne la douleur et la peur !
Qu'elle profane le beau et célèbre la laideur !
Qu'elle jette vos âmes peureuses dans les jupes de mère religion, la castratrice aux mille poitrines...
Qu'elle arrache un par un leurs rires à vos enfants !
Qu'elle reprenne parmi les arts le rang qui est le sien: le premier ! Je vous vois douter!
Oh! Mon Dieu ! Elle, ici ?
Mais ! ... Pourquoi ? Comment ?
Qu'importe la raison !?! Une haine en vaut une autre, un profit mesquin, un autre.
Elle reviendra. Et vous, je vous connais: vous vous prosternerez à ses pieds !
Vous lui dédierez des musées, des monuments, des jours fériés, des poèmes poignants dans lesquels vous ferez rimer son nom avec "Colère", avec "Enfer"...
Avec "Dans nos coeurs, dans nos chairs"
Alors, vous perdrez tout ce que j'ai perdu. Vous souffrirez ce que j'ai souffert. Vous pleurerez tous ceux que j'ai pleurés.
Et moi...
...je tiendrais enfin ma revanche.
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