L'histoire se déroule dans les années trente dans une petite ville, dans l'impasse Baron van Dyck, rebaptisée impasse du bébé à moustaches, à cause d'une publicité pour du savon, le bébé présenté ayant une magnifique moustache ajoutée.
Camille, jeune fille un peu simple d'esprit, va accoucher d'une petite morte née,
Lydie. Comment va t'elle supporter ce deuil ? Toute l'histoire nous est racontée par une petite Madonne à l'enfant perdu, située sur une maison de l'impasse.
Camille ne va pas faire ce deuil, elle va ressusciter sa fille, dire que les anges lui ont ramené et faire comme si ce bébé était vivant. elle s'en occupe, fait les courses avec elle, la prend dans ses bras et retrouve le bonheur de vivre. Camille s'invente ce bébé et retrouve le goût à la vie. C'est déjà extraordinaire Mais le plus beau, c'est que tout le voisinage va jouer le jeu et faire comme s'ils voyaient
Lydie pour le plus grand bonheur de Camille. Même le médecin et la maîtresse d'école vont jouer le jeu, mais est-ce vraiment un jeu ? Même le curé va y participer, au nom des simples d'esprit.
C'est une véritable histoire d'amour : l'amour de Camille pour
Lydie, de Camille pour son père, de son père pour Camille, des voisins pour Camille et sa fille rêvée. Tout est décrit avec douceur et poésie même les drames. Tout sauf l'attitude de 4 garçons plus que balourds. Cette folie rend Camille heureuse et personne n'a l'intention de briser le bonheur de cette jeune femme pas comme les autres.
Les deux auteurs abordent un sujet difficile par le biais de la poésie et du conte. Les dessins de
Jordi Lafèbre sont raccords avec l'époque (les années 30), idem pour les couleurs. Ils nous amènent à croire à cette histoire. Où comment une rue peut permettre à une personne différente de vivre presque normalement ?
Une vraie bouffée d'air frais dans un monde de brut où le r
êve n'a parfois plus sa place.