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EAN : 9782812923395
Editions De Borée (11/10/2018)
3.5/5   6 notes
Résumé :
François de Vendôme, duc de Beaufort et petit-fils d’Henri IV, croupit dans la geôle froide et humide de la tour d’enbas de la forteresse de Pignerol. Il a été incarcéré au cours de l’été 1669, sans jugement, sans lettre de cachet et sans motif signifié. Un autre gentilhomme d’exception s’y trouve déjà depuis quatre ans : le surintendant Nicolas Fouquet. Peu de temps après, un troisième personnage les rejoint : le comte de Lauzun. Tous trois ne rêvent que d’évasion.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Pardon, très cher Jean-François, pour le temps que j'ai pu mettre à lire votre livre et, surtout, à en faire la critique. Je tenais cependant à le lire à tête reposée car c'est toujours un véritable enchantement pour moi de me transposer, grâce à vous, dans ce XVIIe siècle que vous aimez tant et que vous nous présentez de telle façon qu'on aurait aimé le connaître avant.

Comme beaucoup, je me suis posée des questions sur l'identité du fameux Masque de fer. Alors lorsque j'ai vu que ce nouveau roman était sur ce thème, j'étais en joie. Cependant, ne nous y trompons pas, il s'agit bien d'un roman, donc Jean-François Zimmermann a choisi dans l'Histoire le personnage qui, je pense, pourrait être le plus probable pour lui. Car notre romancier a effectué un lourd travail de recherches avant de laisser sa plume courir sur le papier. Ce Roi des Halles n'est autre que François de Vendôme, petit-fils d'Henri IV et cousin de Louis XIV. Il est ici en prison à Pignerol, de même que Nicolas Fouquet et Antonin Nompar de Caumont, duc de Lauzun. François de Vendôme intrigue car on ne connait pas son identité, et pour cause… celui-ci porte un masque. Fouquet n'aura de cesse d'en savoir un peu plus sur le mystérieux prisonnier de la tour d'en-bas :

"– Monsieur Fouquet, nous sommes forts mécontents, et si j'insiste sur le « nous », vous devinez quelle personne j'associe à notre ressentiment, nous sommes fort mécontents, donc, que vous ne puissiez tenir bride à votre imagination, toujours aussi fertile, et surtout à votre langue. Les propos que vous tenez concernant le prisonnier de la tour d'en-bas sont dénués de tout fondement. Vous confiez à vos valets le fruit de vos élucubrations et ceux-ci s'empressent de les divulguer aux domestiques et aux soldats de la garnison qui, eux-mêmes, en font état dans la ville de Pignerol." (P59)

Comme d'habitude, je me suis régalée à la lecture de ce roman dont le poids (454 pages tout de même) est égal à la richesse de l'écriture. Se retrouver dans les pensées de ce fameux prisonnier que Jean-François Zimmermann fait vivre ici, est à la fois curieux et vivifiant. Lui faire rédiger ses mémoires – alors qu'on ne sait pas (le saura-t-on un jour ?) s'il s'agit vraiment de lui – tient du tour de force. Mais les connaissances de l'auteur, associées à son imagination sont toujours là pour faire de ses romans de véritables chefs-d'oeuvre.
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Je viens de lire « Le Roi des Halles », roman de Jean-François ZIMMERMANN et j'a j'ai ainsi pu découvrir la plume fluide et majestueuse de cet auteur.

La férue d'Histoire que je suis n'a pu qu'être attirée par la très belle couverture et le résumé fort alléchant de ce roman historique mettant en scène le mystérieux « Masque de fer », l'un des plus fameux prisonniers de l'Histoire de France...

Selon l'hypothèse retenue par l'auteur, le « Masque de Fer » serait le duc de Beaufort, cousin germain de Louis XIV, prince bouillonnant qui participa à plusieurs conspirations contre Richelieu et Mazarin, et qui fut l'un des chefs de la Fronde, avant de se réconcilier avec la monarchie.

Nous sommes en 1669, déclaré mort en héros lors d'une bataille contre les Turcs, François de Vendôme, Duc de Beaufort, croupit en les murs de la Forteresse de Pignerol. Il entreprend alors d'écrire ses mémoires à l'intention de son neveu, Philippe de Vendôme.... Dans cette forteresse sont également enfermés le surintendant Nicolas Fouquet et le comte de Lauzun...

L'écriture est sublime et tellement agréable que l'on ne peut s'empêcher de tourner les pages sans même se rendre compte que le temps passe...

L'auteur décrit avec moult détails et une imagination débordante, les caractères tant physiques que psychologiques de ses personnages et au travers des mémoires du Masque de Fer, nous laisse imaginer quelle a été la vie de ce personnage avant son emprisonnement puis celle qu'il vécut pendant les trente-quatre années précédant sa mort...

J'ai beaucoup aimé ce roman historique fort intéressant, extrêmement bien documenté, quelque peu romancé certes mais fort agréable à lire, que j'ai dévoré en deux soirées tant j'avais hâte d'en connaître le dénouement.

Très bon moment de lecture.






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critiques presse (1)
Actualitte
14 août 2019
On retrouve dans Le Roi des Halles la belle écriture classique de Jean-François Zimmermann qui utilise à merveille les richesses et les nuances de la langue, sans rien qui ne pèse ni ne pose.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Pignerol, août 1669.

Une fiévreuse activité règne dans la forteresse autour du donjon. D’importants travaux d’aménagement d’un nouveau cachot, jusqu’alors inoccupé, sont entrepris. Il sera plus vaste et plus spacieux que l’ancien. « On n’en a pas autant fait pour moi ! », se plaint Nicolas Fouquet, détenu ici depuis quatre ans déjà. Saint-Mars, le gouverneur du donjon, ne manque pas de lui rappeler qu’il dispose de deux chambres et est servi par deux valets, dont La Rivière, qui s’est porté volontaire pour être enfermé à vie comme son maître !

Les travaux ont été confiés au sieur Poupart, commissaire des guerres, officier supérieur du Génie et proche collaborateur de Vauban.

— Peste ! s’est exclamé l’ex-surintendant. Qui attendez-vous donc, monsieur Saint-Mars ?

— Il m’est impossible de vous répondre.

— Serait-ce un maréchal, un président ? À moins qu’il ne s’agisse de monsieur d’Ormesson qui m’a sauvé la vie en faisant commuer ma peine de mort en emprisonnement ?

— Cette personne n’a rien de remarquable. Il ne s’agit que d’un valet.

Fouquet éclate de rire.

— Voyons, capitaine, vous mentez mal. Depuis que vous avez eu la bonté de dégarnir mes fenêtres de leurs hottes qui ne me laissaient entrevoir qu’un carré de ciel, je puis observer certains mouvements dans la forteresse. J’ai vu qu’on livrait des meubles neufs. Que d’attentions pour une personne de si modeste condition ! Quel crime a-t-elle bien pu commettre pour être séquestrée ici ? Ou quel danger représente-t-elle pour notre monarque ?

— Monsieur Fouquet, votre insatiable curiosité vous perdra. Brisons là, je vous prie.

Saint-Mars lui tourne brutalement le dos, sort et fait signe au porte-clefs de refermer la porte.
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Du haut des collines de Charonne, le jeune roi assistait au spectacle, déjà convaincu de la victoire de Turenne. Mazarin l'avait installé à la meilleure place pour qu'il prît bien conscience de la vilenie des Frondeurs. De la mémoire de Louis XIV ne s'effacera jamais l'image trompeuse d'un peuple dressé contre son monarque. A aucun moment il n'aura compris que ce peuple l'aimait, mais qu'il abhorrait son ministre, fâcheuse réminiscence de Richelieu et Concini. Louis saura pardonner aux princes qui l'auront trahi cent fois, mais jamais à ces gens simples qui l'acclamaient et le chérissaient.
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Pignerol, 31 août 1669

Champagne, un des deux valets de Fouquet, recueille les bruits, rumeurs et autres indiscrétions qui circulent dans le donjon et s’empresse de les rapporter à son maître.

— Voici les dernières nouvelles. L’homme en question n’est certainement pas négligeable. Personne n’a encore entendu le son de sa voix ni vu son visage, et pour cause ! Il lui est interdit d’adresser la parole à quiconque, si ce n’est à monsieur Saint-Mars. Quant à sa physionomie, elle est cachée par un masque.

— Comment est-il vêtu ?

— Sobrement, mais richement. Ses repas lui sont livrés par monsieur Saint-Mars lui-même, accompagné du porte-clefs, monsieur Rû. Il dîne dans de la vaisselle d’argent. Monsieur Saint-Mars lui a apporté un livre de prières ainsi que d’autres ouvrages.

— Un valet qui sait lire, voilà qui est rare ! s’esclaffe Fouquet.

— Je puis aussi vous dire qu’il a été inscrit sous le nom d’Eustache Danger.

— Il porte un masque, m’as-tu dit ?

— Oui, un masque de velours noir. Ah ! j’oubliais ! il n’est pas seul dans sa cellule. Il dispose d’un domestique pour le servir.

— Un domestique qui serait arrivé en même temps que lui. Ils étaient donc deux.

— Non point. Il était bien seul à son arrivée. Ce valet lui a été octroyé un peu plus tard. Il s’agirait d’un paysan de la campagne des environs de Pignerol. Bien mal dégrossi à ce qu’il paraît !
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Pignerol, 22 août 1669

Hier, l’arrivée du mystérieux prisonnier n’est pas passée inaperçue. Dans une prison, que ce soit à la Bastille, à Vincennes, à la Conciergerie ou ici, à Pignerol, tout finit par se savoir… ou presque. Monsieur de Piennes est le gouverneur de la forteresse. Il dispose de six cents hommes pour en assurer la défense. Monsieur Saint-Mars, qui est sous ses ordres, ne gouverne que le donjon. En ce qui concerne l’affaire de ce nouvel arrivant, Louvois a indiqué à de Piennes qu’il devrait se ranger aux avis de Saint-Mars qui lui a demandé de tenir sa troupe en alerte car une intervention de la Savoie était à craindre. De Piennes, marquis de vieille souche, lieutenant général, gouverneur en titre depuis 1651, a dû ravaler sa bile. Être contraint d’obéir à un roturier, simple capitaine, ne passe pas.

Fouquet n’a pas manqué un seul instant de cette arrivée. Le mystérieux inconnu est arrivé de nuit dans une litière fermée, escorté par six mousquetaires. Cette arrivée qui se voulait la plus discrète possible ne l’a pas été car la lune dispensait une généreuse clarté.
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Le silence et l’obscurité de ma réclusion rendent possibles les hypothèses les plus folles. Reconstructions inutiles, mais baume salvateur pour supporter cet état imposé. Si ma grand-mère, Gabrielle d’Estrées, la maîtresse de mon grand-père, n’était morte si jeune, leur fils aîné, mon propre père, eût été roi car mon grand-père était fermement déterminé à épouser l’amour de sa vie. Il en était profondément épris et prêt à braver tous les médisants pour que César, mon père, portât la couronne après lui. N’avait-il pas confié au graveur Guillaume Dupré le soin de frapper une médaille où figuraient déjà leurs deux profils ? Il lui fallait tout d’abord se démarier de Marguerite de Valois. Le souverain pontife n’était pas opposé au divorce, mais il n’aurait jamais consenti au remariage du roi avec sa maîtresse. Mon grand-père était prêt à se passer de son autorisation.
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