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Critique de kikenbook


A l'heure où les coups de coeur pleuvent sur Les Refuges comme des postillons de lubrifiants sur la bonne ville de Rouen, je décidai de me tourner vers un auteur qui m'était jusqu'alors inconnu. Tout excité par la description du monsieur qui met en avant sa fonction de capitaine de police et sa qualité d'auteur de thrillers, j'espérais enfin pouvoir dire du mal d'un flic.
Non, c'est vrai quoi, je glorifie déjà un Norek, je ne vais pas me faire avoir une deuxième fois ! Alors voilà, il n'y a pas de raison qu'une horde noir fluo s'octroie le monopole de la haine, ma personne n'est pas sacrée mais tant pis, j'allais vers ce "Jeu d'ombres" avec l'espoir chevillé au corps que j'allais enfin pouvoir cracher sur un flic.
Raté.
Je suis dégouté.
J'espérais du cliché banlieusard, que dalle ! Me voilà transporté aux States dans une double enquête.
Oui, il faut le dire, Zinberg voit double.
Un oeil à Portland où Paul, un flic aussi attaché à sa flasque de whisky qu'un parlementaire à son immunité, doit retrouver l'assassin, rapidement identifié mais bien planqué, d'un peintre gothique, fondateur d'un mouvement apocalyptique. Il a dans son ombre, une psychiatre qui connait le meurtrier.
Un oeil à Seattle où Flemming, flic lui aussi qui serait à la sveltesse ce qu'un chef insoumis serait à la circonspection , Flemming, donc, se trouve confronté au meurtre d'un prof chercheur dans le sous-sol de l'université. Il a dans son ombre, un étudiant, petit génie geek capables de connaitre les moindres secrets de la fac.
Evidemment, le strabisme se réduit, les deux affaires finissent par n'en faire qu'une et le flic alcoolique rejoint le flic obèse dans une chasse à l'homme intelligemment menée sur fond de maladie mentale qu'on ne trouvera pas dans "Le manuel de psychopathologie criminelle à l'usage des polarophiles", puisqu'elle n'existe pas : elle sort tout droit de l'imagination de Zinberg (enfin, il me semble !).
Alors oui, il y a des dialogues de récapitulation qui peuvent paraitre répétitifs ; oui le flic alcoolique qui a perdu femme et enfant dans des conditions tragiques parait déjà vu ; oui, on peut voir venir le ou la coupable d'assez loin, mais, nom de D***, tout cela n'est pas suffisant pour dire du mal !
Le rythme est soutenu, l'écriture claire, sans fioriture, l'intérêt constant, les révélations assez subtilement amenées, les derniers chapitres vous tiennent en haleine et Zinberg malmène ses personnages pour notre plus grand plaisir de vicelards.
Bref, force est de constater que tapis au sein de la police, il y a des êtres malfaisants qui dégainent sans vergogne leurs Livres Diaboliquement Bons (LDB dans la jargon) et nous en rendent accro tels des petits black blocs irrésistiblement attirés par les canons des LBD. Il n'y a pas que de la force de l'ordre dans Zinberg, il y a aussi de la force de lettres.
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