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EAN : 9782021220438
304 pages
Seuil (18/08/2016)
3.09/5   29 notes
Résumé :
Dans une petite université de la Virginie, une jeune lesbienne idéaliste tombe amoureuse de son professeur de poésie, réputé pour ses frasques homosexuelles. Improbable mais pas impossible − nous sommes au milieu des années 1960. S’ensuivent quelques nuits d’amour torrides, une grossesse inattendue, un mariage à la va-vite, un deuxième enfant et un ressentiment qui tourne à la haine mutuelle. Alors Peggy plaque mari et fils pour disparaître avec sa fille de tr... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
"Une comédie des erreurs" de Nell Zink est un pari audacieux de la part de l'auteure. Cette dernière a choisi de parler de sujets sensibles qui ne manqueront pas de toucher le lecteur et de faire en sorte qu'il n'oublie plus jamais ce roman. L'auteure met le doigt à l'endroit exact où ça fais mal et ça en devient délectable ! Et rien que pour cette originalité déroutante et cette audace, il faut bien le dire, merci ! L'humour noir et grinçant est d'ailleurs présent tout au long de ce roman que l'on dévore en quelques jours ; au parfum d'interdit. C'est un régal, un délice, un pêché ! Ainsi, avec ce premier roman, Nell Zink entre directement dans la cour des grands et montre tout de suite qu'elle possède un indéniable talent pour l'écriture. Une mise en bouche qui nous donne envie de découvrir ses prochains ouvrages...

Tout d'abord, Nell Zink traite du sujet épineux de l'homosexualité, d'une manière singulière qui surprend dès le résumé et les premières lignes. Elle met en scène Peggy, une étudiante qui s'affirme dès le début lesbienne, alors qu'elle n'a jamais eu de relations avec des femmes et qu'elle n'éprouve pas non plus de l'aversion pour les hommes. En bref, nous sommes en 1960, sur le campus d'une petite université de Virginie et ça ne choque pas plus que ça. Mais l'auteure ne s'arrête pas là. Peggy Vaillaincourt - qui se dit donc lesbienne - entame une liaison torride avec son professeur de poésie... soi-disant homosexuel ! Or, il ne rechigne pas à avoir des relations sexuelles avec cette belle blonde plus jeune que lui !

Nous comprenons donc que Nell Zink aime à faire s'écrouler ce que nous croyons acquis et ce que nous pensons être. Une étudiante qui pense être attirée par les filles, alors qu'il est évident qu'elle aime les hommes et un professeur érudit et homosexuel qui pencherait plus vers la bisexualité. Ce drôle de couple épanouit dans le secret, donnera alors lieu à un mariage et naissance à deux enfants, une fille nommée Mireille et un garçon, Byrdie. Un semblant de vie normale et ordinaire, jusqu'à ce que tout vole en éclats...

C'est là que l'auteure met en scène la question du racisme. En effet, Peggy - qui deviendra Meg - et Mireille - qui deviendra Karen - va usurper l'identité d'une petite fille noire décédée et changer de vie ; direction le sud des Etats-Unis, dans une vieille maison abandonnée. Et le pire, c'est que ça marche ! Car même si elles sont toutes les deux blondes et blanches de peau, elles réussiront - avec une singulière facilité - à se faire passer pour des filles de couleur.

Une fois encore, Nell Zink met l'accent sur la bêtise des préjugés et déchire le voile des faux-semblants : une orientation sexuelle peut évoluer à tout moment et une seule goutte de sang noir dans un arbre généalogique suffit à poursuivre toute une famille... Meg saura alors faire profiter à Karen, des avantages d'être une petite fille noire dans un pays conservateur et raciste, où la "discrimination positive" leur fera économiser de l'argent et disparaître du paysage. Au final, une couleur de peau, pas plus qu'une orientation sexuelle, ne peut déterminer la personnalité d'un individu, ni sa capacité à réussir ses projets...

Mais Nell Zink va encore plus loin dans sa critique de la société américaine des années 60 - pas si lointaine de celle d'aujourd'hui. En ouvrant son roman sur la liaison entre une jeune étudiante et son charismatique professeur de poésie - objet de fantasme, alors qu'il est homosexuel... - , l'auteure met aussi l'accent sur l'élitisme universitaire qui ne rime parfois à rien. En effet, ce professeur intelligent qui ne manque pas de caractère, fait souvent l'objet de cliché, poursuivi par de jeunes étudiantes qui rêvent du grand frisson. Or, en mettant en scène un professeur homosexuel, Nell Zink effrite le mythe. de plus, elle fait de Peggy une femme de caractère, masculine, loin des jeunes filles frivoles et écervelées. Pour finir le tableau, on sent le poids de l'éducation de bonne famille qu'à reçu Peggy et dont elle veut se débarrasser. Tandis que Lee inflige un sentiment d'oppression à ses enfants, pédant, égoïste, presque un esthète fou, vivant reclus au milieu d'un lac nauséabond...

Pour finir, l'auteure nous offre une fin en demie-teinte, faussement heureuse, à l'image de tout le reste du roman. Car c'est bien d'une "comédie des erreurs" qu'il s'agit. Un livre drôle, à l'humour noir crissant, qui met en scène des personnages loin d'être ce qu'ils veulent bien nous faire croire. D'ailleurs, eux-mêmes finissent par se perdre et par ne plus savoir qui ils sont. Ils accumulent tous, chacun à leur manière, des erreurs aux conséquences plus ou moins dramatiques, dans ce théâtre qu'est la vie : faire semblant d'être hétérosexuel, faire bonne figure face à sa famille rigide, faire semblant d'être une étudiante et un professeur comme les autres, faire semblant d'être Noir. Mais aussi et surtout, faire semblant que tout va bien, et ce, malgré les démons qui reviennent en courant, les histoires d'amour atypiques, mais qui veulent tenir la route et cette pénibilité à renier les liens pourtant solides de cette famille dysfonctionnelle...
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Parmi les découvertes de la rentrée 2016, le premier roman traduit en français de Nell Zink occupe une place à part. Une comédie des erreurs (titre original : Mislaid) est le second roman de cette femme qui a grandi en Virginie (elle y situe l'action durant les années soixante) avant de se lancer dans la musique et l'écriture en publiant «Animal Review».Ce fanzine tomba entre les mains d'un musicologue israélien qu'elle épousera et accompagnera à Tel Aviv où elle continuera à écrire ses petites histoires. Activité qu'elle poursuivra en Allemagne où elle vit aujourd'hui. Encouragée par Jonathan Franzen, avec lequel a entretient une correspondance régulière, elle publiera un premier roman, The Wallcreeper, qui se déroule dans la mouvance écologiste allemande et qui sera salué par la critique qui l'a d'emblée placée au rang d'un John Irving.
Si ces compliments méritent encore confirmation, il est vrai que l'on retrouve dans Une comédie des erreurs des situations et une manière très imagée de retracer les événements qui nous rapproche du monde selon Garp et plus encore de L'oeuvre de Dieu, la part du diable.
Peggy Vaillaincourt est le personnage principal de cette histoire qui nous replonge dans l'Amérique profonde (nous sommes en Virginie) des années 1960. Après une enfance et une adolescence peu propice aux excentricités – son père est prêtre épiscopalien et aumônier dans un pensionnat de jeunes filles, sa mère fait office de psychologue pour les brebis égarées – elle choisit de poursuivre des études à l'université de Stillwater. Dans ce «repaire de lesbiennes», elle va parfaire sa formation auprès de Lee Fleming, un professeur de poésie homosexuel.
Cette liaison improbable ne va pas tarder à porter ses fruits : « « C'était la première fois que Peggy voyait un gynéco et cela ne lui plut pas. Il était censé lui poser un diaphragme. Au lieu de ça il jeta un coup d'oeil à son col de l'utérus et dit : « Mademoiselle Vaillaincourt, vous êtes enceinte et je dirais que vous en êtes à un stade où vous devriez saisir la première occasion pour vous marier. » Elle dit qu'elle ne voulait pas d'un bébé, et il répéta sa sentence mot pour mot sur un ton parfaitement identique, telle une machine. »
S'il répond à un souci de respectabilité, surtout à cette époque, le mariage ne résout pas les problèmes. Et si un second enfant naîtra après leur union, la conception qu'ils ont de leurs rôles respectifs va faire voler en éclat le couple. Peggy n‘entend pas jouer les mères au foyer et entend s'engager dans une carrière littéraire, Lee veut conserver sa liberté, quitte à faire interner son épouse récalcitrante et par trop fantasque.
C'est le moment que choisit Peggy pour prendre la poudre d'escampette et se réfugier avec sa fille Mireille dans une bâtisse laissée à l'abandon dans une zone de marécages. Afin d'effacer toute trace de son identité, elle prennent le nom d'une famille noire: Meg et Karen Brown. Ce subterfuge va parfaitement fonctionner, ne suscitant guère d'interrogations parmi le voisinage. Mieux même, il crédibilise les conditions de vie précaires imposées par cette fuite. Dans cette Amérique qui se bat pour les droits civiques, il est normal que les noirs soient pauvres.
Du roman de formation, on passe insensiblement à une étude sur les droits des femmes, puis à une réflexion sur le racisme et les droits civiques pour finir sur une réflexion désenchantée sur les principes d'éducation et le rôle de la famille.
Lee va effet essayer de retrouver sa femme pendant bien des années avec son fils à ses côtés. Peggy va elle tenter de s'extirper des marais qui l'entourent avec, cette fois sa fille à ses côtés. Nell Zink se place en narratrice omnisciente qui observe cette mêlée et sonde les contradictions et l'égocentrisme des uns et les autres. Avec beaucoup de subtilité, elle nous livres– quelquefois sur la même page – les arguments des uns et des autres. C'est ce que donne aussi au récit tout son sel. La comédie prend des accents joyeux et les erreurs se révèlent quelquefois des choix très lucides. Auteur à suivre !

Lien : https://collectiondelivres.w..
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Adoubée par Jonathan Franzen, comparée à Tartt, Roth, Wolfe et Irving par The Daily Telegraph, Nell Zink a fait une entrée tonitruante dans les lettres américaines, à 50 ans passés. Une comédie des erreurs, son deuxième roman, offre une intrigue passablement échevelée avec une héroïne lesbienne, qui fuit avec sa fille loin de son mari gay, en se faisant passer pour une femme noire (c'est possible en en ayant quelques gouttes de sang dans sa lignée) au coeur de la Virginie des années 60 à 80. Original, excentrique, brillant, cocasse et subversif : le livre est tout cela avec une succession de péripéties étranges et des commentaires, comme une voix off, d'une auteure en roue libre qui n'a peur de rien et surtout pas de choquer. C'est ici que se situent les limites d'un roman qui s'éloigne assez vite de tout réalisme et dont la fantaisie, pour agréable qu'elle soit malgré son systématisme, sert un discours faussement innocent qui n'a d'autre but que de faire admirer un style trop consciemment élaboré pour faire illusion. Les grands thèmes en filigrane : quête d'identité (y compris sexuelle) et racisme ne s'imposent jamais vaincus par une écriture qui semble surtout éprise d'elle-même. La mécanique d'Une comédie des erreurs est séduisante mais elle tourne un peu à vide.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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3.75/5 : Une comédie des erreurs est le premier roman de Nell Zink traduit en France, un roman qui réussit -en à peine 300 pages- à toucher de nombreuses thématiques et raconter l'histoire d'une famille très atypique.

Elle est étudiante, persuadée d'être lesbienne, lui est professeur avec des frasques homosexuelles. Pourtant le désir s'amène au rendez-vous, Lee et Peggy se laissent emporter au risque de le regretter des années plus tard voire quelques semaines après : un bébé naît et voilà que les deux sont obligés de se marier pour convenir aux bonnes moeurs de l'époque. L'influence malsaine et hégémonique De Lee sur son ancienne étudiante ne peut qu'amener cette féministe affirmée à se révolter et à quitter mari et enfant. Elle emporte sa petite fille née ultérieurement et laisse son aîné entre les mains d'un mari volage. Se faisant passer pour une noire à la peau blanche, elle va vivre le racisme implicite...

Ce livre est réellement très curieux, alors que tout va très vite, que les années passent à la vitesse de la lumière, je n'ai jamais eu l'impression que cela restait en surface. Les situations sont inattendues, parfois complètement surréelles mais je n'ai jamais eu la sensation que cela était burlesque ou improbable. L'auteure est toujours sur le fil et maîtrise le funambulisme littéraire. En racontant le vieux Sud, en nous contant la vision raciste de cette époque et de cet Etat, Nell Zink explore un sujet essentiel et intrinsèque aux USA.

Les conséquences du départ de Peggy sur ses enfants vont se sentir au travers des mois qui passent : le fils tente de s'en sortir malgré l'absence de la figure maternelle et la vie débauchée de son père; la fille qui n'a aucun souvenir, est persuadée d'être une jeune fille de couleur. le lecteur se demandera jusqu'au bout si les routes se croiseront, si les destins se noueront ou si les secrets seront enterrés dans la tombe. Franzen défend l'originalité de cette auteure et il a bien raison : Nell Zink décrit la réalité et pourtant j'ai eu l'impression d'être dans une dimension parallèle !

En définitive, une lecture atypique, très intéressante qui dépeint avec originalité les moeurs d'une époque et le destin d'une étrange famille...
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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L'histoire que nous raconte Neil Zink est à la fois totalement absurde et parfaitement maitrisée, sa narration est ultra particulière, tenter de l'expliquer est d'une grande difficulté. C'est l'histoire d'une famille, en Virginie, des années 60 aux années 80. La voix qui raconte se tient à distance, s'attarde sur des moments précis curieusement choisis, avance à grand pas ou fait du surplace, et est toujours d'un sérieux inébranlable. Dans le même temps, ce qui se passe est improbable, extrêmement empli d'érudition, et d'un humour percutant. C'est loin d'être facile à lire – parfois j'ai dû relire même, bien que les mots soient simples ils sont agencés de telle façon que le sens se dérobe (enfin, pour moi en tout cas !). Mais de ce fait c'est intrigant, intéressant, et on a toujours envie d'en savoir plus. Les Fleming m'ont rivée à leurs démêlés et j'ai terminé en riant toute seule devant ce monument de scène qu'est le repas des retrouvailles. Un roman intelligent !
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Peggy Vaillaincourt, née en 1948 à Port Royal, au nord de Richmond, était fille unique. Ses parents avaient des moyens mais menaient une vie modeste et dévouée à leur paroisse. Son père était prêtre épiscopalien et aumônier dans un pensionnat de jeunes filles. Sa mère était la femme de son père – un sacerdoce à plein temps. L’ère des psychologues et des thérapeutes n’était pas encore advenue, ainsi lorsqu’une fille perdait l’appétit ou qu’une femme se sentait coupable après un curetage, elle allait voir Mme Vaillaincourt, ce qui donnait à celle- ci un sentiment d’importance. Le révérend Vaillaincourt, lui, se sentait important tout le temps, car il descendait d’une famille qui avait caché John Wilkes Booth, l’assassin de Lincoln.. (p. 13)
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Autrefois le domaine était une plantation. Après la guerre de Sécession, il avait été transformé en école pour filles, et par la suite en centre de formation des professeurs, et dans les années 1930 en université pour femmes. Dans les années 1960, c’était devenue la mecque du lesbianisme, où des filles en short fumaient au milieu des roseaux, décollaient d'une pichenette les petites sangsues noires, et risquaient le renvoi pour leurs cigarettes et leurs baignades
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Une quantité de Noirs étaient tombés pour des histoires de crack tandis que les étudiants continuaient à s'envoyer des produits luxueux sans être inquiétés. Toutes sortes de drogues dures s'écoulaient sur le campus, presque toujours dans l'indifférence générale. Une odeur d'herbe pendant un concert à la fac, et les flics du campus faisaient les gros yeux. La même odeur devant une boîte noire en ville, et c'étaient des condamnations et des vies foutues en l'air. Il était grand temps, de l'avis des gauchistes comme des poulets, de foutre des vies en l'air dans l'autre camp.
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Car les gens ne s'habituent jamais aux mensonges. Soit ils y croient, soit ils n'y croient pas. Et un gros mensonge n'est jamais pardonné. Celui qui l'a raconté cesse d'exister pour être remplacé par un paradoxe : le menteur fiable. Celui qui vous mentira à tous les coups car il l'a déjà fait et avoué. Et jamais, plus jamais vous ne le croirez
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Elle lui offrit un cigarillo. Elle s'assit sur le bord de son bureau pour le lui allumer, se pencha avec grâce en abritant l'allumette au creux de ses mains, elle avait dix-sept ans, elle souriait et avait des bouclettes comme des ressorts, et il s'aperçut qu'il bandait.
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Video de Nell Zink (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nell Zink
Une comédie des erreurs - Nell Zink [Rentrée Littéraire 2016] .Dans une petite université de la Virginie, une jeune lesbienne idéaliste tombe amoureuse de son professeur de poésie, réputé pour ses frasques homosexuelles. Improbable mais pas impossible ? nous sommes au milieu des années 1960. S?ensuivent quelques nuits d?amour torrides, une grossesse inattendue, un mariage à la va-vite, un deuxième enfant et un ressentiment qui tourne à la haine mutuelle. Alors Peggy plaque mari et fils pour disparaître avec sa fille de trois ans dans une cambrousse du sud des États-Unis. Elles squattent une bicoque délabrée et vivotent sous les identités usurpées d?une femme noire et de sa fille. Pour Peggy, recherchée par son mari, c?est la planque idéale. Mais échappe-t-on jamais à ses origines ? Les hasards du destin rapprocheront les membres de cette famille ô combien dysfonctionnelle, pour le meilleur et pour le pire. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Charles Recoursé http://www.seuil.com/ouvrage/une-comedie-des-erreurs-nell-zink/9782021220438
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