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Citations sur Une histoire populaire des USA pour les ados et les a.. (29)

p.31-2.
Près de soixante quinze millions d'Indiens vivaient en Amérique du Nord et en Amérique du Sud avant l'arrivée de Christophe Colomb. Les Amériques comptaient des centaines de cultures tribales, ainsi qu'environ deux mille langues différentes. Beaucoup de ces tribus étaient nomades : ces peuples ne cessaient de voyager et subsistaient grâce à la chasse et à la cueillette. Cependant, d'autres maîtrisaient parfaitement l'élevage et l'agriculture, et vivaient dans des communautés sédentaires, c'est-à-dire sans se déplacer. Pour les Iroquois, la tribu la plus puissante du nord-est de l'Amérique, la terre n'appartenait pas aux individus : elle appartenait à l'ensemble de la société. Ils se répartissaient les tâches de l'élevage, de l'agriculture et de la chasse, et partageaient la nourriture entre eux. Dans la société iroquoise, les femmes étaient respectées et occupaient une place importante : le pouvoir était partagé par les deux sexes. On enseignait aux enfants à être indépendants. Les Iroquois n'étaient pas seuls dans ce cas : d'autres tribus indiennes vivaient de façon similaire.
Ainsi, Christophe Colomb et les Européens qui lui succédèrent n'arrivèrent pas sur des terres sauvages et inhabitées. Ils arrivèrent dans un monde qui, à certains endroits, était aussi peuplé que l'Europe. Les Indiens avaient leur propre histoire, leurs propres lois et leur propre poésie. Ils respectaient le principe d'égalité, bien plus que les peuples européens. Le « progrès » était-il une raison suffisante pour éliminer leurs sociétés ? Le destin des Indiens nous montre bien que l'Histoire ne se résume pas qu'à l'histoire des conquérants et des chefs.
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p.41.
Jusqu'en 1800, entre dix et quinze millions d'Africains furent transportés jusqu'en Amérique. Au total, l'Afrique a dû perdre cinquante millions d'habitants, morts ou réduits en esclavage durant ces siècles que nous considérons comme les débuts de la civilisation moderne.
L'esclavage fut adopté dans les colonies américaines parce que les colons de Jamestown avaient désespérément besoin de main-d'oeuvre. Ils ne pouvaient pas recourir aux Indiens, et il leur aurait été difficile de faire appel à d'autres blancs. Mais le nombre de noirs disponibles ne cessait de croître, grâce aux trafiquants de chair humaine assoiffés de profit. De plus, les terribles traitements infligés aux Africains capturés rendaient la plupart très dociles. Ce sont toutes ces choses qui conduisirent à l'institution de l'esclavage des noirs.
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p.28.
On peut considérer les mots qui suivent comme l'expression de ce que pensait Powhatan en observant les hommes blancs s'installer sur son territoire :
«  Je connais la différence entre la paix et la guerre, mieux que n'importe quel homme de ma nation. Pourquoi voulez-vous prendre par la force ce que vous pourriez avoir simplement par amour ? Pourquoi vouloir nous détruire, nous qui vous fournissons votre nourriture ? Que pouvez-vous obtenir par la guerre ? Pourquoi êtes-vous si jaloux de nous ? Nous venons sans armes, et nous sommes prêts à vous donner ce que vous demandez à condition que vous veniez en amis, car nous sommes assez intelligents pour savoir qu'il vaut mieux manger de la bonne viande, dormir confortablement, vivre paisiblement avec nos femmes et nos enfants, rire et se réjouir en compagnie des Anglais, marchander avec eux leur cuivre et leurs haches, plutôt que de les fuir, pour se coucher sur la terre froide des forêts, se nourrir de glands, de racines et de pareilles horreurs, et d'être traqués si impitoyablement qu'il nous serait impossible de manger ou de dormir. »
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p.26.
Un historien se doit de collecter et de sélectionner des éléments dans un ensemble de faits. Il choisit ceux qu'il exposera dans son livre, ceux dont il ne parlera pas et ceux qu'il mettra au centre de son travail. Ses idées et ses croyances influencent la façon dont il écrit l'Histoire. En retour, la façon dont l'Histoire est écrite peut modifier les idées et les croyances des gens qui la lisent. La façon dont Morison voit l'Histoire, sa vision du passé dans laquelle Christophe Colomb et d'autres hommes tels que lui apparaissent comme de grands navigateurs et d'incroyables explorateurs, mais dans laquelle on ne dit presque rien au sujet du génocide dont ils furent responsables, cette version de l'Histoire semble dire que ce qu'on fait ces hommes était juste et bon.
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Dans les colonies américaines, une seule peur était plus grande que celle d'une révolte des noirs : celle de voir les blancs mécontents de l'ordre des choses s'allier aux noirs pour renverser le pouvoir en place. Dans les premières années de l'esclavage, alors que le racisme n'était pas encore bien implanté, certains serviteurs blancs étaient aussi mal traités que les esclaves. Ces deux groupes étaient susceptibles de s'unir pour agir ensemble.
Afin d'éviter cela, les chefs des colonies prirent des mesures. Ils offrirent de nouveaux droits et de nouveaux avantages aux blancs pauvres. Par exemple, en 1705, la Virginie édicta une loi selon laquelle les maîtres devaient donner un peu d'argent et de maïs à leurs serviteurs blancs lorsque leur service arrivait à son terme. Les serviteurs libérés de leurs obligations recevaient en outre des terres. Les blancs appartenant à la classe des serviteurs furent ainsi moins mécontents de leur position dans la société, et moins enclins à s'allier avec les esclaves noirs contre les maîtres blancs.
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p.191-2.
Les Églises, les écoles, le milieu des affaires et le gouvernement tâchaient de contrôler ce que pensait le peuple, en lui enseignant que tout allait pour le mieux dans la société. Selon le discours dominant, la pauvreté était un signe d'échec personnel. Les riches méritaient d'être riches. Le système capitaliste était juste et cohérent.
Tout le monde n'acceptait pas cette vision des choses. Certains exprimaient des critiques virulentes à l'encontre du système et imaginaient d'autres façons de vivre en société. Parmi ces gens se trouvait Henry George, un ouvrier de Philadelphie, autodidacte, qui devint éditeur et économiste. Dans le monde entier, on lut son livre Progrès et Pauvreté (Progress and Poverty), publié en 1879. George avançait qu'un impôt sur les terres, qu'il considérait comme la base de toute richesse, apporterait assez d'argent au gouvernement pour qu'il puisse résoudre le problème de la pauvreté. Un autre auteur, Edward Bellamy, un avocat, publia le Futur antérieur (Looking Backwards), un roman dont l'action se déroule en l'an 2000. Dans cette vision pleine d'espoir de l'avenir, la société suit un modèle socialiste. Tout le monde vit et travaille en coopération, et non comme des individus en concurrence avec les autres.
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p.186.
Sur la côte ouest, les immigrés chinois représentaient un dixième de la population de la Californie en 1880. Les nouveaux arrivants chinois et juifs devinrent les cibles d'agressions racistes, parfois menées par ceux qui avaient immigré aux États-Unis avant eux, comme les Irlandais.
Ces agressions à l'encontre des immigrés pouvaient aller jusqu'au meurtre. À Rock Springs, dans l'État du Wyoming, en 1885, des blancs tuèrent vingt-huit immigrés chinois. Avant ce terrible événement, l'écrivain Bret Harte écrivit ces mots à la mémoire de Wan Lee, un Chinois assassiné en Californie :
«  Mort, mes très chers amis, mort. Lapidé à mort dans les rues de San Francisco, en l'an de grâce 1869, par une foule de garçons à peine sortis de l'enfance et d'écoliers chrétiens. »
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p.161.
Des actes de violence perpétrés par des blancs sur des noirs éclatèrent dans le Sud dès la fin de la guerre. En mai 1866, à Memphis (État du Tennessee), des blancs assassinèrent quarante-six Américains noirs et brûlèrent plus d'une centaine de maisons, d'églises et d'écoles. Des groupes terroristes blancs tels que le Ku Klux Klan organisèrent des attaques surprises, des passages à tabac et des meurtres racistes appelés « lynchages ». L'État du Kentucky à lui seul totalisa cent seize actes de violence raciste entre 1867 et 1871.
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p.136-7.
Les Mexicains avaient tiré les premiers. Mais ce faisant, ils avaient répondu aux vœux du gouvenrment américain. Le colonel Ethan Allen Hitchcock le savait parfaitement. Avant même les attaques, il écrivit dans son journal :
« J'ai dit dès le début que les États-Unis étaient les véritables agresseurs. […] Nous n'avons pas le moindre droit d'être ici. […] Il semble que le gouvernement ait volontairement envoyé un petit détachement militaire pour provoquer une guerre, afin d'avoir un prétexte de conquérir la Californie, et autant de territoire possible. […] Je n'ai pas le cœur à tout ceci […] mais en tant que militaire, je suis contraint d'exécuter les ordres. »
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p.10-1.
De mon point de vue, le patriotisme n'est pas l'acceptation aveugle des décisions du gouvernement. Un tel comportement est tout sauf une caractéristique d'un régime démocratique. Quand j'étais enfant, on nous enseignait que lorsqu'un peuple ne remettait pas en question les actions de son gouvernement, c'était le signe qu'on avait affaire à un État totalitaire. Le fait de vivre dans un État démocratique suppose qu'on a le droit de critiquer la politique menée par son gouvernement.
Les principes essentiels de la démocratie sont exposés dans la Déclaration d'indépendance, qui fut adoptée en 1776 afin de signifier que les colonies américaines ne reconnaissaient plus la domination britannique. La Déclaration stipule clairement qu'aucun gouvernement n'est sacré, ou au-delà de toute critique, car tout gouvernement est une création artificielle, conçue par le peuple afin de garantir le droit de chacun à « la vie, à la liberté et à la recherche du bonheur ». Et lorsqu'un gouvernement ne remplit pas cette obligation, toujours selon la Déclaration, « il est du droit du peuple de modifier ou d'abolir le gouvernement ».
Et s'il est du droit du peuple «  de modifier ou d'abolir » le gouvernement, il est aussi de son droit, assurément, de le critiquer.
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