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Critique de Butylphenyl


Après des décennies passées à bouder Zola (mauvais souvenirs d'école), la propagande booktube/bookstagram a finalement eu raison de moi et, à la faveur d'un prêt, je me suis laissée tenter par Thérèse Raquin.

Ce roman nous plonge dans la tête de 2 amants (Thérèse et Laurent) qui entreprennent de tuer celui qui se met en travers de leur bonheur : le mari de Thérèse. Je craignais que mes retrouvailles avec Emile Zola ne soient un échec ; je m'imaginais déjà affronter 42p pour décrire une ruelle à Paris (au temps pour moi, ça c'est Balzac). Au final, malgré quelques petites longueurs, je n'ai pas boudé mon plaisir et été complètement happée par ce récit d'une grande noirceur.

Zola réalise en fait une dissection d'états d'âmes ou comme il le dit si bien lui-même une “étude du tempérament [Laurent étant de nature sanguine, Thérèse, nerveuse] et des modifications profondes de l'organisme sous la pression des milieux et des circonstances”, comprendre ici, d'un meurtre. La psychologie des personnages est donc particulièrement soignée et sublimée par la plume de l'auteur comme ici par exemple : "Thérèse, vivant dans une ombre humide, dans un silence morne et écrasant, voyait la vie s'étendre devant elle, toute nue, amenant chaque soir la même couche froide et chaque matin la même journée vide." C'est beau hein ?

J'ai adoré son analyse méticuleuse des réactions qui découlent de l'assassinat et notamment de la culpabilité respective des personnages. Bien qu'aujourd'hui ce texte fasse plutôt l'unanimité, il faut savoir que Thérèse Raquin a profondément choqué les critique de l'époque du fait, précisément, de ce regard clinique, dénué de morale… et que s'appelerio naturalisme. Cela a contraint Zola à écrire une préface qui s'avère une addition passionnante au récit et permet de bien comprendre le courant littéraire tout en préfigurant les thématiques et le traitement de ses futurs romans (bref merci les haters ✌️). Et vive Zola !
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