AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,87

sur 41 notes
5
2 avis
4
6 avis
3
5 avis
2
0 avis
1
0 avis
Le ton est donné, pour un premier Zola, on retrouve déjà la finesse dans le style du père des Rougon-Macquart, la force et la puissance de chaque mot, de chaque phrase, l'étourdissement des émotions, les pleurs d'une âme désorientée et par la vie, et par la nature, une poésie presque funèbre dont on frémit pour percer les silences d'un coeur en mal d'amour, une entrée fracassante de la jeunesse dans le monde de l'amour
Commenter  J’apprécie          370
Paru en 1865, ce livre est le deuxième livre de Zola, et son premier roman. La parution de ce livre a provoqué une enquête, demandée par le Garde de Sceaux au procureur général. Ce dernier juge que le livre n'est pas immoral, et ne doit donc pas être poursuivi à ce titre. Il note toutefois la crudité du langage, ce qu'il considère aussi comme du cynisme. Zola aura l'occasion, pendant toute sa carrière à faire face à ces accusations d'immoralité, à être perçu comme choquant et provocateur.

Le livre est écrit à la première personne. Claude est un jeune homme venu de province à Paris, pour se consacrer à la carrière littéraire, et qui survit tant bien que mal. Ce qui n'est pas sans évoquer le parcours de l'auteur lui-même. Un peu par hasard, il fait la rencontre d'une jeune femme, Laurence, qui vit dans le même immeuble que lui. Elle se prostitue, et mise à la porte de sa chambre, s'installe chez Claude. Très réticent sur cette liaison, qui lui semble avilir ses idéaux, il finit par tomber amoureux, alors qu'elle semble plutôt indifférente, installée dans cette liaison faute de mieux. Dans le même immeuble, Claude retrouve un ancien camarade, Jacques. Ce dernier à l'opposé de Claude, est très pratique : il fait consciencieusement ses études, qui vont pouvoir lui assurer une bonne position, tout en vivant avec une toute jeune femme, Marie, parce qu'il lui faut bien une maîtresse, qu'il n'aura aucun scrupule à abandonner, une fois qu'il passera à l'étape suivante de son existence. Lorsque Marie tombe malade, il la loge dans une autre chambre que la sienne, pour être tranquille. Claude s'attache à la malade, dont il pressent la fin prochaine, une intrigue semble se nouer entre Jacques et Laurence, qui fait connaître toutes les affres de la jalousie à Claude.

Malgré les aspects réalistes du roman ; Zola n'embellit pas la misère, et fait même le reproche de l'avoir fait à certains de ses prédécesseurs ; le roman garde un aspect romantique, en particulier dans l'écriture, dans une forme d'idéalisme aussi, des rapports sociaux, de l'amour etc. C'est visiblement le roman d'un jeune homme, sans doute lié eux expériences vraiment vécues par Zola, pendant la période qui a suivi son double échec au bac, les petits boulots, les premières tentatives d'écriture. C'est encore un peu univoque, les personnages féminins en particulier, et surtout Laurence sont tout d'une pièce, il y a encore un manque d'empathie du narrateur, qui voit les choses de son point de vue, avec sa sensibilité exacerbée centrée sur lui-même, et pas mal de jugement moral. Il manque un tableau social plus large, qui permettrait de mieux comprendre la situation et les partis pris des protagonistes.

Ce premier roman est surtout intéressant pour suivre le cheminement de Zola. Même si son écriture lyrique et poétique en fait une lecture agréable, l'auteur n'a pas encore vraiment trouvé sa voie propre dans cette tentative, sans doute sincère, mais encore un peu maladroite, et par moments un peu agaçante, en particulier dans ses jugements des « femmes perdues » quelques peu moralisateurs.
Commenter  J’apprécie          180
Lecture très mitigée.

On sent tout le génie de Zola dans ce premier roman : un style impeccable et puissant, les passions humaines décrites avec beaucoup de profondeur, des personnages dont la déchéance est due en grande partie à des faiblesses de caractère. Honnêtement, ne pas aimer un Zola c'est au-dessus de mes forces. Et pourtant...

Mais quel personnage insupportable ! Claude qui se confesse... Claude qui s'apitoie oui, ce pauvre imbécile, qui est persuadé d'avoir été le jouet impuissant d'une femme perfide alors qu'il s'est fait des films tout seul, comme un grand. Un grand malade, si vous voulez mon diagnostic de comptoir de buvette de village.
Pour une lectrice du XIXeme ça devait déjà être passablement casse-bonbon cette vision binaire de la femme : soit c'est une sainte, une vierge, une pure, soit c'est une catin, une moins-que-rien, une souillure.

Alors Claude, sache-le, tu m'as brisée. Pas le coeur hein, les pieds, pour être polie. Faible, puéril, égoïste et égocentrique, dépourvu de finesse d'esprit, de coeur, paresseux et bouffi d'orgueil tout en restant innocent comme un bambin... Quel prodige.
Commenter  J’apprécie          140
Depuis le temps qu'il était introuvable, l'annonce de sa réédition en poche fut une grande nouvelle.
Grâce à la diligence de ma libraire préférée j'ai pu voir enfin de près ce que valait ce "premier Zola" hors des articles forcément frustrants des dictionnaires littéraires et spécialisés.
Eh bien à la lecture des premières pages je me suis dit: "encore le même ton que le contes à Ninon" qui ne m'ont jamais vraiment passionné, et puis la surprise de trouver une histoire forte, des personnages bien campés, un style déjà sûr.
Claude, provincial de 20 ans qui monte à Paris chercher fortune par sa plume recueille Laurence une fille des rues, ils joignent leurs misères dans une modeste et nue chambre. Il cherche à la sauver, puis renonce et la suit dans l'abîme.
Jacques, un "pays" qui vit dans les étages inférieurs (donc un peu mieux loti), étudiant sérieux tente de lui montrer la vraie nature de Laurence, mais Claude est tombé amoureux et seule la jalousie pourra provoquer le choc salvateur.
Et puis il y a Marie, la maîtresse poitrinaire de Jacques que celui-ci éloigne vers une chambre voisine de celle de Claude pour préserver le calme nécessaire à ses études. Enfin Paquerette l'ancienne courtisane, épave carrée dans un vieux fauteuil, garde-malade improvisée de Marie, qui mange les côtelettes destinées à la jeune fille.
A l'opposé d'un Musset, Zola s'applique à démystifier "la bohème", on a froid sous les toits, on s'y ennuie, on dort pour oublier qu'on a faim.
C'est du Zola pur sucre, déjà en 1865.
Commenter  J’apprécie          120
Cela faisait quelques mois que j'avais envie de découvrir le premier roman de Zola et je ne suis pas déçue. Certes, ce n'est peut-être pas le meilleur de Zola, mais c'est le roman des origines, paru peu de temps après les Contes à Ninon (un an environ), une oeuvre de jeunesse d'inspiration autobiographique qui n'est pas sans intérêt.

J'ai d'abord été surprise par la forme épistolaire du roman (et par conséquent de l'utilisation du « je » tout au long du récit), plutôt inattendue chez Zola, et devenue rare au XIXe siècle. Mais on comprend très vite la nécessité de cette forme, puisqu'en réalité, le personnage de Claude, bien que fictif, est apparenté à Zola lui-même, et que les lettres qui constituent le récit, écrites par Claude à ses « frères », se réfèrent à une correspondance réelle entre Zola et ses deux amis à qui ce roman est dédié (P. Cézanne et J.-B. Baille).

Même si La confession de Claude n'a pas l'envergure d'un roman de la série des Rougon-Macquart, l'écriture est tout aussi belle ; une poésie bien à lui envahit malgré tout le pessimisme qui se dégage du texte, et on y trouve déjà la passion du futur maître du naturalisme pour la psychologie de ses personnages et son attirance vers les aspects les plus sombres de la condition humaine. À travers ce texte et le personnage de Claude se profile un jeune Zola idéaliste, plutôt naïf, que l'on ne soupçonne pas tant dans les oeuvres postérieures.

Ce roman n'avait pas été réédité depuis des années, et cette édition avec dossier, enrichie de notes utiles et d'une introduction très intéressante, est bien pensée.
Lien : http://excalibri.blogspot.fr..
Commenter  J’apprécie          110
Emile Zola amoureux, je n'aurai jamais cru lire cela !

Oui, vous allez dire que je suis une coquine et que je me moque de ce grand monsieur. Mais c'est un des premiers romans d'Emile Zola. Et pour une fois, cela se passe presque bien. Et c'est rare. Je vous rassure, ce n'est pas super gai non plus. Une dame meurt et avant de trépasser confie l'avenir de sa fille à un de ses protégés. Mais elle oublie de lui donner les moyens légaux et financier pour cela.

Ce jeune homme va donc passer sa vie dans l'ombre, à oeuvrer discrètement pour le bonheur de cette jeune fille, jusqu'à en tomber amoureux. Mais sa vie de sacrifice ne s'arrêtera pas là, car sa vie ne sera en rien personnelle, je dirai. Elle restera une vie de servitude.


En bref, dans ce court roman, vous retrouverez le talent d'un jeune auteur (à l'époque), romantique à souhait, ce qui en fin de compte le caractérisera toute sa vie. On ne peut cacher en effet la sensibilité d'Emile Zola que l'on voit dans ses descriptions, notamment. C'est juste qu'il voit tout d'une manière très négative. C'est un peu son défaut, en fait. A vouloir être naturaliste, donc juste observer la nature et écrire, il en devient trop pessimiste. Trop noir. Car je ne pense pas que les gens soient comme ceci enfin de compte. Il n'est pas si objectif que cela.
Lien : http://labibliodekoko.blogsp..
Commenter  J’apprécie          92
Quand je découvre un auteur, je me précipite vers sa première publication. Parfois, c'est la meilleure, parfois, ce n'est qu'un début prometteur avant une carrière éblouissante. C'est ce qui m'a fait découvrir le premier roman d'Emile Zola, publié en 1865.

A 25 ans, Zola tente difficilement de vivre de sa plume. C'est peu dire qu'il « bouffe de la vache enragée » à Paris où il vit depuis 1858. Ayant échoué deux fois au baccalauréat, il n'a ni diplôme ni situation stable.
En 1852, il est manutentionnaire chez Hachette, une expérience qui lui servira plus tard … En 1863, son premier livre « Les contes à Ninon » a été publié à 1500 exemplaires chez Hetzel. Il habite alors avec sa mère, 142 boulevard Montparnasse.

Ce premier roman, écrit à la première personne, serait largement autobiographique. Il y décrit la première expérience amoureuse – douloureuse – d'un jeune intellectuel de vingt ans, pétri de remords, d'aspiration à la pureté, obsédé par la virginité et la duplicité des femmes vénales.

Laurence s'est imposée chez Claude parce qu'elle n'avait nulle part où aller. Il l'a recueillie dans l'espoir de la relever, de lui montrer qu'on peut gagner la rédemption en travaillant honnêtement. Laurence n'en a cure. Il commence à la haïr, mais il est trop pauvre pour la payer afin qu'elle s'en aille. Il reste pétri de ses illusions de jeune provençal isolé à Paris :

« Ce monde est poignant, l'étude en est âpre, pleine de vertige. Je voudrais pénétrer dans les coeurs et dans les âmes ; je suis attiré par ces femmes et ces hommes qui vivent autour de moi ; peut-être, au fond, ne trouverais-je que de la fange, mais j'aimerais à fouiller au fond. Ils vivent une vie si étrange, que je crois toujours être sur le point de découvrir en eux des vérités nouvelles. »

Le paradoxe est qu'il va tomber follement amoureux de cette femme meurtrie, vénale, laide et sèche. Et en devient jaloux à en mourir. Cette liaison fatale se dénouera après la mort d'une jeune phtisique, Marie, l'ancienne maîtresse de son condisciple Jacques, qui lui le trompe avec Laurence.

Certains diront qu'il s'agit d'un infâme mélo, mais le style est déjà là, entre idéalisme et cruauté, entre l'élévation naïve vers Dieu et la fange du ruisseau. « je vous parlais de la femme ; j'aurais voulu qu'elle naquît pareille aux fleurs sauvages, en plein vent, en pleine rosée, qu'elle fût plante des eaux, qu'un éternel courant lavât son coeur et sa chair. Je vous jurais de n'aimer qu'une vierge, une vierge enfant, plus blanche que la neige, plus limpide que l'eau de source, plus profonde et plus immense en pureté que le ciel et la mer. »

Trente courts chapitres, un ouvrage qui suscita jadis une enquête de moralité sans lendemain … Tout Zola avant les Rougon-Macquart.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
Commenter  J’apprécie          80
Une esquisse du style de Zola

Emile Zola est un grand naturaliste. Et on le connaît beaucoup grâce à sa saga des Rougon Macquart. Emile Zola fait peur, le plus souvent, aux jeunes lecteur et pour cause, il est effrayant dans ses descriptions, il est noir dans ses histoires et surtout, il a tendance à vous remuer le couteau dans la plaie, vous montrant une humanité quasiment sans espoir. Et il écrit à foisons ! Un livre de Zola, il faut savoir le tringballer dans son sac, il pèse un peu tout de même.

Ainsi, tout ceci fait peur, mais heureusement, on trouve encore de petits livres des débuts de l'auteur. Et la Confession de Claude est exactement ce qu'il vous faut pour tâter du maître naturaliste. Vous aurez quasiment tous les ingrédients de la famille des Rougon Macquart. La pensée de Zola est déjà bien formé et son style commence à se roder. Vous aurez des descriptions poignantes, qui ont cette petite touche de l'auteur qui compare régulièrement les paysages aux humains. Et vous aurez une vision à nu de la vie des héros.


La Confession de Claude, une vision noire de la femme.

Nous prenons un jeune homme, Claude, qui monte à Paris. Il est un peu Bohême dans l'âme. Il est jeune et innocent et écrit dans sa mansarde, heureux de créer. Mais voilà, Claude rencontre une jeune femme, une de ses voisines. Et une liaison s'installera entre eux. de cette liaison, Emile Zola nous montrera toutes ses terreurs par rapport à la femme. La Femme ici est une espèce de sangsue qui va empêcher notre jeune auteur de créer et de vivre, jusqu'à ce qu'elle le quitte, quand il n'a plus rien.

Le bilan est réellement pessimiste et la leçon que nous donne Emile Zola est sans appel. La femme est là pour distraire l'homme de son travail, de son ascension. Il faut être claire, selon Zola, la femme est un boulet fini, quand elle ne se prostitue pas pour le plaisir. Et le pire, c'est que l'amante, ici, dès qu'elle a un attrait sexuel est laide, vide, elle est passive. Alors que la seule femme qui a de l'esprit est... Une mourante aux allures virginale alors que bon, la petite se prostituait elle aussi depuis longtemps.

En bref, une nouvelle à lire si vous voulez tester l'auteur. L'histoire en est noire, et le héros est toujours aussi passif. Cela dit, cela m'a fait plaisir de retrouver cette plume caractéristique, ce petit filet de descriptions qui caractérise l'auteur.
Lien : http://labibliodekoko.blogsp..
Commenter  J’apprécie          80
Ayant lu la série complète des Rougon-Maquart j' ai eu le plaisir avec ce livre-ci de découvrir le premier roman d'Emile Zola. Comme on le sait dans sa vie personnelle il avait quitté Aix-en-Provence pour s'établir à Paris jeune homme encore.
Le roman raconte en lettres à ses amis ses premiers parcours amoureux qui ont été plutôt décevants. le livre a choqué la presse à l'époque en 1865 lors de sa sortie.
Commenter  J’apprécie          50
Paris est un cloaque qui pervertit et qui engloutit tout. Pour le jeune et naïf Claude, que sa Provence du temps de son adolescence était belle, illuminée de soleil, peuplée de paysannes réelles et de princesses imaginaires, embellie aussi par le souvenir et la chaleur de l'amitié.
Paris est gris, froid et sombre, les femmes sont vieillies et enlaidies prématurément, les rêves de gloire littéraires s'effondrent, et même les amis ne sont pas dignes de confiance.
Si Claude est sentimentaliste et geignard dans la première partie, il devient intéressant ensuite, lorsqu'il rencontre Laurence, dont il tombe progressivement amoureux alors qu'elle est laide, pleine de défauts, et surtout qu'elle n'est pas la vierge éthérée dont il rêvait...
Ce texte de jeunesse de Zola - peut-être en partie autobiographique - annonce les thématiques de certaines de ses grandes oeuvres, même s'il manque une réflexion globale plus large. Un peu de mal néanmoins avec le fait que les personnages féminins soient si peu caractérisés, Laurence et Marie n'ont pas de personnalité propre. Et puis pour une lectrice du XXIème siècle, les rêveries sur les femmes qui devraient garder leur virginité pour leur mari, qui lui peut faire ce qu'il veut avant, je ne supporte plus...
Commenter  J’apprécie          40




Lecteurs (162) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages des Rougon Macquart

Dans l'assommoir, quelle est l'infirmité qui touche Gervaise dès la naissance

Elle est alcoolique
Elle boîte
Elle est myope
Elle est dépensière

7 questions
592 lecteurs ont répondu
Thème : Émile ZolaCréer un quiz sur ce livre

{* *}