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EAN : 9782290336977
130 pages
J'ai lu (01/10/2003)
  Existe en édition audio
3.81/5   439 notes
Résumé :
Résumé :
La mort d'Olivier Bécaille « C'est un samedi, à six heures du matin, que je suis mort après trois jours de maladie ». Olivier Bécaille est-il mort ? C'est le diagnostic que le médecin, convoqué par sa femme, prononce au-dessus du corps inanimé. Le cadavre n'en a pourtant que l'apparence : emmuré dans son corps, l'homme continue de percevoir le monde autour de lui. Et si, trompé par sa torpeur, on l'enterrait vivant ? Satiriques et scabreuses, ces qua... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (55) Voir plus Ajouter une critique
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Une nouvelle très dense émotion! Quel récit à la fois effrayant, attristant, bouleversant et hallucinant!!! Je parle uniquement de la mort d'Olivier Bécaille que j'ai beaucoup aimée! Elle nous offre un terrible voyage vers la mort! Le plus curieux est qu'après cette courte lecture, l'histoire nous hante encore quelque peu. Non pas parce qu'il s'agit de la mort mais c'est l'ingéniosité de Zola qui a su nous faire frissonner, nous faire frémir au même moment que notre héros. Un héros tout frêle, gringalet, lymphatique depuis son enfance, maladif languide mais qui va avoir cette force de sortir du cercueil alors qu'il est mis sous terre. Ca nous fait penser à La métamorphose de Franz Kafka, où l'on sympathise avec Gregor qui , transformé en un insecte, tout impuissant, voit le monde s'agiter autour de lui. De même, Olivier voit sa femme et ses voisins le prendre pour un mort, alors qu'il est cloué par une crise de catalepsie, il voit tout, entend tout mais il est sans force de réaction...
Une plume exquise!
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Quatre nouvelles assez intéressantes pour leur côté dramatique, en passant par "la mort d'Olivier Bécaille" qui est juste considéré comme mort par ses proches mais qui en fait se trouvait dans un état de catalepsie... "Nantas", plutôt un ambitieux professionnel pour lequel une simple vie de couple n'arrivait pas au niveau de son élévation au travail."L'inondation" la meilleure à mon goût, qui est une descente aux enfers d'une grande famille qui subit les ravages de la Garonne qui s'est mise à déborder dans un village et enfin "les coquillages de Mr Chabre" ce pauvre homme marié et sa femme, ces derniers voulant à tout prix avoir un enfant.
Tout un panel de personnages différents mais le point en commun de ce recueil de nouvelles réside plus au niveau de l'angoisse grandissante qui se dégage des situations ou encore de celle des personnages qui subissent des déboires personnels.
Une écriture toujours aussi juste et descriptive pour laquelle je ne me lasse pas...
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Voici un recueil de trois nouvelles sur le thème de la mort.


La première, Un mariage d'amour est la préfiguration de Thérèse Raquin. Deux amants se débarrassent du mari pour pouvoir s'épouser après le délai de deuil. Une fois tué, le mort se révèle plus présent que de son vivant.


Le seconde, la nouvelle titre est assez angoissante. Bécaille, meurt après quelques jours de maladie. C'est un d'être hanté par l'idée de la mort avec laquelle il aime jouer. Mais ô surprise, bien que mort et ne pouvant ni parler, ni bouger, il voit et entend tout ce qui l'entoure.
D'abord calme, il s'angoisse peu à peu à l'idée d'être enterré vivant. D'ailleurs le convoi est prévu pour le lendemain.


Dans Jacques D'amour, un couple d'ouvriers connait plusieurs années de bonheur. Mais vient la guerre de 1870 puis la Commune. Entraîné par un de ces hommes qui savent pousser les autres à l'héroïsme tout en restant à l'abri, il s'oppose aux soldats, est condamné et envoyé à Nouméa. Il s'évade, est présumé mort et la nouvelle transmise à son épouse. Après l'amnistie il part à la recherche de sa famille.
Mais comme dans le colonel Chabert, le mort à été remplacé.




Dans ces trois nouvelles, le mort sort de sa tombe, symboliquement ou réellement pour reprendre ses droits. Mais il n'est pas si facile de retrouver sa place.


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Emile Zola, l'auteur du "J'accuse" et de Germinal entre autres publications archiconnues, s'est aussi essayé au genre de la nouvelle, et avec un certain succès finalement. Autant le dire tout de suite, les "autres nouvelles" sont très réduites et beaucoup moins alléchantes que celle qui tient la tête d'affiche: Olivier Bécaille, lui, a vraiment quelque chose à nous dire, à nous raconter, car son expérience sort vraiment de l'ordinaire...

Effectivement, l'histoire d'Oliver Bécaille et de sa mort, qu'il nous raconte d'ailleurs lui-même, vaut la peine d'être narrée dans les détails. Assistant impuissant à sa propre mort donc, Olivier Bécaille voit défiler ses proches devant son cadavre sans pouvoir parler ni interagir avec eux, mais peut voir et entendre tout ce qui se passe. Enchaînant la veillée, la procession et l'enterrement, le pauvre Olivier Bécaille conte son malheur et ses angoisses surtout. Car finalement, sans dévoiler la fin devantage, c'est l'angoisse de la mort qui est mise en lumière dans cette nouvelle d'importance. Comment la voir arriver ? Comment l'embrasser ? Comment la surpasser ? Des thèmes métaphysiques un peu trop gros pour une nouvelle au premier abord, mais parfaitement organisés et synthétisés avec La Mort d'Olivier Bécaille.

Ce recueil met donc parfaitement en lumière la nouvelle phare, mais pêche fortement par les autres qui l'accompagnent, qui ne m'ont ni marqué, ni intéressé. Dommage donc : autant seulement publier la première tout seule... mais c'est l'intérêt de ce genre de petit recueil de nouvelles : publier une belle oeuvre et l'augmenter d'autres beaucoup moins connues pour les faire découvrir, mais franchement ici, le fait qu'elles soient désignées par "autres nouvelles" montre bien l'intérêt à leur accorder...
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La lecture de ces quatre nouvelles de Zola sont aux Rougon Macquart ce que les huiles essentielles sont au parfum : un concentré riche et capiteux de littérature, dont chacune est enivrante à sa façon, et qui m'ont toutes quatre puissamment régalée.

La première, qui donne son nom au recueil, vient fouiller au plus profond de nos terreurs en faisant parler un homme, Olivier Bécaille qui tombé en catatonie tout en restant conscient, sait qu'on le croit mort et vit avec horreur sa mise en bière, son enterrement et… il ne vous reste qu'à la lire pour sortir de ce cauchemar et découvrir au passage une incroyable mise en abyme dans cette histoire quand Olivier rêve qu'il est enseveli.

« L'inondation » est tout aussi saisissante de sauvagerie quand elle évoque dans un cadre champêtre ravagé par la montée brutale de la Garonne, emportant les débris et les morts, les images épouvantables du tsunami sur les côtes de Fukushima.

On retrouve dans « Nantas » un peu d'Eugène Rougon dans son ascension sociale fulgurante, dont la base contractuelle s'avérera délétère quand son coeur viendra contre toute attente prendre le pas sur sa raison et faire vaciller sa force pour l'amour d'une femme.

« Les coquillages de Mr Chabre » vient clore par une note d'humour et une ode à la puissance vitale de la nature ce recueil marqué jusque là par de sombres interrogations sur la fragilité de l'élan vital, avec un gras et inodore Mr Chabre qui, trop occupé à engouffrer des crustacés pour dynamiser sa fécondité défaillante, ne sait voir comment sa jeune et vivace épouse trouve le moyen de résoudre ses problèmes de descendance, emportée par la sensualité d'un paysage de mer normand et les bras vigoureux d'un voisin fort serviable.

Un régal je vous dis, moi qui ressors de cette lecture comme d'une table gastronomique à laquelle je recommande vivement de s'attabler au plus vite !
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Citations et extraits (65) Voir plus Ajouter une citation
La lampe était allumée, lorsqu’on frappa.
- Ah ! voici le médecin, dit la vieille femme.
C’était le médecin, en effet. Il ne s’excusa même pas de venir si tard. Sans doute, il avait eu bien des étages à monter, dans la journée. Comme la lampe éclairait très faiblement la chambre, il demanda :
- Le corps est ici ?
- Oui, monsieur, répondit Simoneau.
Marguerite s’était levée, frissonnante. Mme Gabin avait mis Dédé sur le palier, parce qu’un enfant n’a pas besoin d’assister à ça; et elle s’efforçait d’entraîner ma femme vers la fenêtre, afin de lui épargner un tel spectacle.
Pourtant, le médecin venait de s’approcher d’un pas rapide. Je le devinais fatigué, pressé, impatienté. M’avait-il touché la main ? Avait-il posé la sienne sur mon coeur ? Je ne saurais le dire. Mais il me sembla qu’il s’était simplement penché d’un air indifférent.
- Voulez-vous que je prenne la lampe pour vous éclairer ? offrit Simoneau avec obligeance.
- Non, inutile, dit le médecin tranquillement.
Comment ! inutile ! Cet homme avait ma vie entre les mains, il jugeait inutile de procéder à un examen attentif. Mais je n’étais pas mort ! j’aurais voulu crier que je n’étais pas mort !
- A quelle heure est-il mort ? reprit-il.
- A six heures du matin, répondit Simoneau.
Une furieuse révolte montait en moi, dans les liens terribles qui me liaient. Oh ! ne pouvoir parler, ne pouvoir remuer un membre !
Le médecin ajouta :
- Ce temps lourd est mauvais … Rien n’est fatiguant comme ces premières journées de printemps.
Et il s’éloigna. C’était ma vie qui s’en allait. Des cris, des larmes, des injures m’étouffaient, déchiraient ma gorge convulsée, où ne passait qu’un souffle. Ah ! le misérable, dont l’habitude professionnelle avait fait une machine, et qui venait au lit des morts avec l’idée d’une simple formalité à remplir ! Il ne savait donc rien, cet homme ! Toute sa science était donc menteuse, puisqu’il ne pouvait d’un coup d’oeil distinguer la vie de la mort ! Et il s’en allait, et il s’en allait !
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Tout petit, j'avais déjà peur de mourir. (...) je pensais constamment que je ne vivrais pas, qu'on m'enterrerait de bonne heure. Et cette pensée de la terre me causait une épouvante, à laquelle je ne pouvais m'habituer, bien qu'elle me hantât nuit et jour. En grandissant, j'avais gardé cette idée fixe. Parfois, après des journées de réflexion, je croyais avoir vaincu ma peur. Eh bien ! On mourait, c'était fini ; tout le monde mourait un jour ; rien ne devait être plus commode ni meilleur. J'arrivais presque à être gai, je regardais la mort en face. Puis, un frisson brusque me glaçait, me rendait à mon vertige, comme si une main géante m'eût balancé au-dessus d'un gouffre noir. C'était la pensée de la terre qui revenait et emportait mes raisonnements. Que de fois, la nuit, je me suis réveillé en sursaut, ne sachant quel souffle avait passé sur mon sommeil, joignant les mains avec désespoir, balbutiant : "Mon Dieu ! mon Dieu ! il faut mourir !" Une anxiété me serrait la poitrine, la nécessité de la mort me paraissait plus abominable dans l'étourdissement du réveil. Je ne me rendormais qu'avec peine, le sommeil m'inquiétait, tellement il ressemblait à la mort. Si j'allais dormir pour toujours ! Si je fermais les yeux pour ne les rouvrir jamais !
J'ignore si d'autres ont souffert ce tourment. Il a désolé ma vie.
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(...) le néant m'avait terrifié, depuis mon enfance. Je ne m'imaginais pas la disparition de mon être, la suppression totale de ce que j'étais ; et cela pour toujours, pendant des siècles et des siècles encore, sans que jamais mon existence pût recommencer. Je frissonnais parfois, lorsque je trouvais dans un journal une date future du siècle prochain : je ne vivrais certainement plus à cette date, et cette année d'un avenir que je ne verrais pas, où je ne serais pas, m'emplissait d'angoisse. N'étais-je pas le monde, et tout ne croulerait-il pas, lorsque je m'en irais ?
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Pourtant, le médecin venait de s'approcher d'un pas rapide.
Je le devinais fatigué, pressé, impatienté. M'avait-il touché la
main ? Avait-il posé la sienne sur mon cœur ? Je ne saurais le
dire. Mais il me sembla qu'il s'était simplement penché d'un air
indifférent.
– Voulez-vous que je prenne la lampe pour vous éclairer ?
offrit Simoneau avec obligeance.
– Non, inutile, dit le médecin tranquillement.
Comment ! inutile ! Cet homme avait ma vie entre les mains,
et il jugeait inutile de procéder à un examen attentif. Mais je
n'étais pas mort ! j'aurais voulu crier que je n'étais pas mort !
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La mort n'étais donc pas le néant, puisque j'entendais et que je raisonnais. Seul, le néant m'avait terrifié, depuis mon enfance. Je ne m'imaginais pas la disparition de mon être, la suppression totale de ce que j'étais ; et cela pour toujours, pendant des siècles et des siècles encore, sans que jamais mon existence pût recommencer. Je frissonnais parfois, lorsque je trouvais dans un journal une date future du siècle prochain : je ne vivrais certainement plus à cette date, et cette année d'un avenir que je ne verrais pas, ou je ne serais pas, m'emplissait d'angoisse. N'étais-je pas le monde, et tout ne croulerait-il pas, lorsque je m'en irais ?
Rêver de la vie dans la mort, tel avait toujours était mon espoir.

[La mort d'Olivier Bécaille]
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