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Les Quatre Evangiles tome 3 sur 3

Colette Becker (Éditeur scientifique)Véronique Lavielle (Éditeur scientifique)
EAN : 9782253098188
703 pages
Le Livre de Poche (01/02/1996)
3.86/5   29 notes
Résumé :
Dernière oeuvre de Zola, publiée au lendemain de sa mort, Vérité s'inscrit dans un cycle romanesque qui apparaît comme le véritable testament spirituel de l'écrivain.
A travers l'histoire de Simon, instituteur juif injustement accusé d'avoir violenté et tué un adolescent, c'est bien évidemment l'affaire Dreyfus qui transparaît, et le combat mené par Zola, qu'il paya peut-être de sa vie. Mais autour du mécanisme et des rouages de l'«erreur» judiciaire, démonté... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Dernier roman de Zola publié, Vérité est la transposition de l'affaire Dreyfus dans le monde de l'éducation. L'instituteur juif, Simon, accusé d'avoir violenté et tué un adolescent alors que le vrai coupable est protégé par sa congrégation.
Ce "dernier Zola" n'a pas bonne presse et cette édition est plus due au centenaire de "l'affaire" qu'à toute autre considération éditoriale.
Les deux autres tomes Fécondité et Travail dorment encore dans les tiroirs et il fallait des trésors de patience pour les trouver avant l'an 2000.
Les péripéties du roman se déroulent sur un très longue période, plus longue même que l'affaire Dreyfus. En lisant attentivement, on se rend compte que l'histoire court au bas mot jusqu'à 1940. Tout le talent et l'art de Zola a été de faire se mouvoir ses personnages dans un univers crédible et tout à fait cohérent. Ils prennent le train, un vélo, téléphonent, "voiture" peut tout aussi bien s'appliquer à une Dion-Bouton ou un fiacre.
Las! La Grande Guerre est évidemment omise, mais si on en fait abstraction tout s'enchaîne et reste cohérent.
Reste que la "manière" des Rougon-Macquart n'y est plus, déjà dans les Trois Villes Zola avait laissé aller les grandes envolées de bons sentiments optimistes, ici il reste concentré sur sa démonstration ce qui ne nous épargne pas certaines lourdeurs.
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Je termine cette trilogie toute émue. Ce sont les derniers romans d'Emile Zola. Il y avait un quatrième tome en préparation qui aurait dû s'appeler Justice, mais qui est resté à l'état de notes, Émile Zola étant décédé avant d'en achever l'écriture.
Il garde une plume tranchante et incisive, dénonçant la société. Dans ces trois romans, il imagine un monde, une société idéale tant en ce qui concerne la famille, le travail et ses méthodes, que son envie de vérité dénonçant les idées et le monde clérical.
Ces trois romans sont construits de la même façon, on évolue autour d'un personnage central et on le suit durant toute sa vie. Il y a Mathieu, Luc et Marc Froment, ce sont trois des quatre fils de Pierre Froment de la trilogie des Trois villes.
Si j'ai aimé découvrir ces trois récits, je les ai trouvé souvent utopiques, irréalistes, rêveurs. Même si je dois l'admettre, les idées novatrices de Zola à son époque font étrangement écho à notre actualité.
A découvrir pour les fans de Zola.
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Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
Et Marie, terrifiée, reconquise
à la religion de sa jeunesse, voyant là un
châtiment du ciel qui la punissait d’avoir aimé un
juif, fit baptiser son fils, le mit ensuite à l’école
chez les frères.

Le pis était que l’enfant se
courbait, devenait bossu, sous quelque tare
héréditaire, dans laquelle la mère crut sentir
l’implacable vengeance céleste, s’acharnant,
parce qu’elle n’arrivait pas à s’arracher du cœur
la mémoire adorée de son mari.
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En peignoir de toile écrue, très simple, Rachel était si belle, que son entrée, dans le silence, fit passer un léger frisson d’admiration et de tendresse.
C’était la beauté juive en fleur, un visage d’un ovale délicieux, une admirable chevelure noire, un teint doré, de grands yeux caressants, une bouche rouge aux dents éclatantes et pures. Et on la sentait toute d’amour, un peu indolente, enfermée dans son ménage avec son mari et ses enfants, comme la femme orientale en son étroit jardin secret.
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Chez Constance, au lendemain de l’horrible douleur, de cette perte soudaine de Maurice qui la laissait amputée et saignante, il y avait eu la sensation affreuse d’une infirme dont un membre a été tranché. Elle n’était plus entière, elle éprouvait une honte à se sentir défigurée, amoindrie. Et, dans son regret, où sanglotait sa tendresse déçue, il entrait aussi une révolte exaspérée d’orgueil, tellement elle souffrait de sa diminution, depuis qu’elle n’était plus mère, qu’elle n’avait plus là, près d’elle, le dauphin pour prendre l’empire. Elle qui s’était obstinée à ce fils unique, dans le désir qu’il fût le seul maître de la fortune, le roi tout-puissant de demain ! L’imbécile mort le lui avait volé, et la maison lui semblait moins à elle, l’usine lui échappait, maintenant surtout que ce Blaise s’y trouvait installé, avec sa femme, son enfant, toute cette fécondité pullulante des Froment envahisseurs. Elle ne se pardonnait pas de les y avoir accueillis, logés, elle ne brûlait plus que de la passion de se défendre, de ressusciter son fils, d’avoir un fils encore, afin de reconquérir son bien, sa place, sa royauté. Sans doute, elle avait adoré Maurice, elle n’avait même jamais aimé que lui, d’une froideur d’épouse simplement résignée aux caresses conjugales. Mais son amour maternel, jusque-là sans éclat, muet et profond, se rallumait à présent d’une brusque flambée de fièvre, où s’embrasait tout son être. Cette maternité violente, exigeante, qu’elle avait comme pervertie en la mettant sur un seul, elle en sentait désormais le continuel tourment. Elle était la mère dupée, volée, la mère à qui l’on a pris son enfant, qui le veut, qui en veut un autre, dont rien n’apaisera plus l’ardente soif, d’aimer, si elle n’est pas mère encore. Pour son cœur, pour son orgueil, pour sa chair comme pour son ambition, un enfant, il lui fallait un enfant. Et c’était pourquoi, sans calcul, même d’instinct, elle s’était rapprochée de son mari.
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Dès le lendemain, Luc tenta de retenir Ragu, qui voulait rompre l’association et quitter la Crêcherie, pour retourner à l’Abîme. Mais il se heurta à une volonté méchante et goguenarde, heureuse de mal faire, au moment où la défection des ouvriers pouvait ruiner l’usine. Puis, c’était quelque chose de plus profond, cette nostalgie du travail d’esclave, le retour au vomissement, à la misère noire, à tout l’affreux passé resté dans le sang. Sous le tiède soleil, dans la propreté gaie de sa petite maison, entourée de verdure, Ragu regrettait les étroites rues puantes du vieux Beauclair, les masures lépreuses au travers desquelles souillait la peste. L’odeur âcre du cabaret de Caffiaux le hantait, lorsqu’il passait une heure dans la grande salle claire de la maison commune, où l’alcool était défendu. Le bel ordre des magasins coopératifs le fâchait également, lui donnait le besoin de dépenser son argent à sa guise, chez des marchands de la rue de Brias, qu’il traitait lui-même de voleurs mais avec lesquels il avait la joie de se quereller. Et plus Luc insista, en lui montrant la déraison de son départ, plus Ragu s’obstina, dans la pensée que, si l’on tenait tellement à lui, c’était donc qu’il nuisait en s’en allant.
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Une parole exécrable avait osé dire : "Heureux les pauvres d'esprit !" et la misère de deux mille ans était née de cette mortelle erreur. La légende des bienfaits de l'ignorance apparaissait maintenant comme un long crime social. Pauvreté, saleté, iniquité, superstition, mensonge, tyrannie, la femme exploitée et méprisée, l'homme hébété et dompté, tous les maux physiques et moraux étaient les fruits de cette ignorance voulue, érigée en système de politique gouvernementale et de police divine.
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