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Critique de Heval


Allons au plus simple: j'ai adoré.

Le roman est très bien construit, il est intelligent, il est "mature", il est génial. Une surprise pour moi car la quatrième de couverture ne m'avait guère, au départ, convaincue. Et pourtant ... j'ai beaucoup aimé. Ce roman qui ne raconte rien de bien exceptionnel est un petit bijoux, une intelligence, une analyse très bien ficelée... Emila Zola est d'une exactitude, d'une précision.

Lire Emile Zola dans le Bonheur des Dames, c'est comme regarder un film. On suit les personnages qui font l'histoire de ce grand et nouveau magasin, les images se succèdent avec fluidité, la plume est particulièrement agréable, souple et puissante. Elle est solide.

Emile Zola parvient à une description exacte de la nouvelle logique économique. Il évoque la transition, non sans douleur, de la société. Il est un témoin : il observe, pour nous, les premières heures de ce que l'on appelle le système capitaliste qui, forcément, est une petite révolution tant son adoption change la société, le monde du travail etc...

Le capitalisme, à l'époque industriel, interroge les valeurs et les principes des membres de la société; leur impose un rythme et un cadre de vie; il fatigue, use; insatiable, il ne peut que s'empiffrer. Il ingurgite beaucoup et forcément rejette beaucoup; en rejetant il pollue ... l'humanité et son environnement (social, naturel). Pourtant, il demeure car il attire. Il donne quelques miettes qui parviennent à satisfaire ses travailleurs: il donne de l'argent et, avec lui, son pouvoir. Il donne l'impression d'une puissance, enivre, il fait la promotion de l'excessif ... or, l'excès, par essence, est nuisible. Mouret, l'entrepreneur de notre roman, connait cet excès, il est insatiable, en veut toujours plus; étant convaincu que la passion est synonyme d'excès. L'homme ressent sa puissance. Il domine Paris et les femmes; croit en son génie et sa supériorité. Et pourtant, l'amour l'ébranle ... il ne sait pas lui résister. C'est que l'amour domine, toujours. L'argent ne saurait rien y faire.

Qui a travaillé dans une grande surface ne peut que s'amuser à lire ce roman. Qui conteste le capitalisme ou aime à l'analyser trouvera satisfaction. Emile Zola n'est pas dans l'erreur. Il est le témoin de son époque ... de la nôtre aussi car, depuis, peu de choses ont changé; la logique qui nous guide aujourd'hui étant la même que celle décrite dans le Bonheur des Dames.
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