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Critique de mellah


Quel micro-économiste ! Quel visionnaire ! Un artiste de la description ! Une étude chirurgicale dépeignant le changement qu'avait produit le méga-commerce sur la société pendant le second empire.
Au bonheur des dames constitue le 11ème roman des Rougon-Macquart écrit par Emile Zola.
Avec beaucoup de tact et d'une instruction digne d'un économiste, Zola nous y dépeint l'évolution du nouveau commerce qui se base sur l'accumulation des capitaux, le réclame (la publicité) , la gestion des ressources humaines , la guerre des prix , la gestion des stocks , le marketing , l'étude psychologique du consommateur , .les crédits bancaires ..... Sachant que certains de ses termes ne y sont pas cités nommément mais sous-entendus. cette évolution qui métamorphose la société en la rendant sujette aux nouveautés consommables comme le témoignent Mme Marty, Mme de Boves, Mme Guibal, et Mme Desforge .
Avec beaucoup d'amertume et de nostalgie l'auteur y décrit l'engloutissement des petits commerces par ce méga-magasin que l'auteur appelle la MACHINE que Mouret Octave a créée, sachant que la machine est un dispositif dépourvu de coeur. Zola y affiche son sentiment contre le capitalisme sauvage par sa révulsion contre les conditions dans lesquelles travaillent ces commis et les licenciements des ces derniers durant les périodes de récessions et de crises.
Baudu, Bourras, Robineau et d'autres en avaient payé les frais.
Grâce au commerce et l'industrie cette période témoigne l'ascension de la bourgeoisie et la dilution de l'aristocratie dans la société .le mariage de mademoiselle de fontenailles avec le commis Joseph en est témoin.
On ne peut pas stopper la roue de l'histoire, cependant je crois que ZOLA le moraliste avait espéré un changement moins violent, celui qui ne dénature pas la société. D'ou vient le personnage de Denise Baudu. Loin de Clara bien quelles soient de la même classe sociale, et plus élevée que Mme Desforge bien qu'elle soit noble. Cette fille frêle, chétive , simple et armée de principes, que la vie mondaine de paris n'a pas changée , devient avec son innocence et sa détermination la dompteuse et l'humanisatrice de la machine grâce a l'empire quelle exerce sur Mouret malgré tout les inconvénients et les commérages.
Cet empire croissant n'a pas réussi a lui procurer le bonheur et la quiétude qu'une femme sincère puisse le faire ; «Mouret était tombé assis sur le bureau, dans le million, qu'il ne voyait plus. Il ne lâchait pas Denise, il la serrait éperdument sur sa poitrine, en lui disant qu'elle pouvait partir maintenant, qu'elle passerait un mois à Valognes, ce qui fermerait la bouche du monde, et qu'il irait ensuite l'y chercher lui-même, pour l'en ramener à son bras, toute puissante.»

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