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Critique de OverTheMoonWithBooks


Dans Au Bonheur des DamesZola interprète à sa manière une vieille histoire - contée plus d'une fois en littérature. Cette histoire, c'est celle de Denise, une jeune femme de 20ans qui quitte sa Normandie natale après le décès de son père avec ses deux frères pour tenter sa chance à la capitale. Mais finalement, cet aspect du roman (et l'histoire d'amour qui se développe dans les 100 dernières pages) est secondaire.
En même temps que le lecteur, Denise découvre le monde impitoyable qui est en train de naître sous ses yeux : le Paris des grands magasins et de la concurrence acharnée qu'elle livre aux petits commerces qui meurent tous un par un à cause des nouvelles techniques commerciales dont ils usent pour attirer les clientes.

Une fois de plus j'ai apprécié l'écriture d'Emile Zola, sa plume permet en effet une lecture fluide même pendant les longues pages descriptives, et c'est agréable (certains auteurs plus contemporains devraient en prendre de la graine….). Et ce qui m'a le plus frappé c'est l'actualité de ce récit. Toutes les situations ainsi que les préoccupations des gérants du magasin (concurrence, rentabilité, productivité, fidélisation du client et du personnel…) auraient très bien pu servir pour décrire notre époque.
Il y a aussi les regards et les comportements humains que Zola décrypte à merveille. On se prend vite de sympathie pour cette pauvre jeune fille fraichement débarquée dont la seule préoccupation est le bien-être de ses frères et qui se fait malmenée à son entretien d'embauche par le personnel qui se moque de ses vêtements grossiers et trop larges, de ses cheveux mal coiffés. Puis au fil des pages on se fait témoin de son ascension professionnelle et on admire son intégrité (candide) et son refus d'être séduite par ce monde. Malgré tout ce que Mouret lui propose, Denise ne cède pas un seul instant à l'attrait du pouvoir ou à l'envie du "toujours plus".

Encore une fois, au-delà de cette histoire anecdotique qu'est celle de Denise, puis le petit manège de Mouret pour la séduire, Zola dénonce de façon assez virulente la vanité des femmes, et en particulier celle des bourgeoises ruinées nostalgiques de leur prestige. le magasin devient donc le Temple de la Vanité et de la Tentation par excellence, et l'auteur décrit en détails toutes les étapes qui mènent à la mort des petites boutiques, ce qui permettra à la société moderne d'émerger.

Mais, ce qui m'a manqué pour être plus emballée c'est un peu plus de tension dramatique chez les personnages !

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