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Critique de Chocolatiine


C'est ici le grand retour d'Octave Mouret. Nous l'avions laissé, à la fin de Pot-Bouille, juste après son mariage avec Caroline Hédouin. le revoici à la tête d'un véritable empire, le Bonheur des dames, un magasin de nouveautés qui révolutionnent le quartier, mettant le petit commerce à genoux, avec ses bas prix et ses centaines d'employés. Ah ça ! avec son mépris de la femme et ses grands talents de séduction, Octave n'est plus le petit provençal fraichement débarqué à Paris.
Fraichement débarquée à Paris, c'est Denise Baudu, accompagnée de ses deux frères. Après la mort de leurs parents, elle a quitté Valognes afin de placer Jean, le plus âgé. Elle-même espère trouver un emploi chez son oncle Baudu. Hélas, le malheureux fait partie du petit commerce agonisant près du Bonheur. Il n'a pas de travail à proposer à Denise et celle-ci se résout à entrer comme vendeuse aux confections, chez le grand concurrent.
Tyrannisée par ses collègues, elle sera la "mal peignée", une pauvre fille en gros souliers, bien maigre dans son uniforme de soie noire. Son sérieux et sa douceur ne désarmeront pas les langues de vipère. Après s'être débattue plusieurs mois dans ce monde hostile, elle passera à la caisse lors de la vague de licenciements annuelle. Mais, entre temps, le grand patron l'avait remarquée ! Plus tard, elle sera ré-engagée et tiendra tête de façon admirable aux tentatives de séduction de Mouret. Cédera-t-elle?

Ce roman offre un voyage étourdissant dans l'univers des grands bazars parisiens. Quelle machine ! Toutes les descriptions, que ce soit celles des rayons ou celles des techniques commerciales, m'ont réellement impressionnée.
Et puis, comment ne pas se laisser attendrir par Denise? Cette dernière semble n'avoir que des qualités et l'on finit par comprendre totalement que Mouret se soit laissé charmer par cette grâce calme, sans excès. Lui, le grand chef, le commercial brillant et réussissant par son mépris de la femme, sera à genoux devant cette petite vendeuse. La dernière scène, où Denise lui avoue son amour, est tout simplement délicieuse ! Et si le roman s'achève en laissant le lecteur incertain de la suite (Octave promet d'aller chercher Denise à Valognes, mais cea se fera-t-il?), la préface rappelle que le docteur Pascal, dans le dernier tome des Rougon-Macquart, indiquait : "Octave Mouret, propriétaire des grands magasins Au bonheur des dames, dont la fortune colossale grandissait toujours, avait eu, vers la fin de l'hiver, un deuxième enfant de sa femme Denise Baudu, qu'il adorait." Pour une fois, l'histoire finit bien !
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