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Citations sur Les Rougon-Macquart, tome 20 : Le Docteur Pascal (266)

Ah ! ces dossiers abominables, elle les voyait, la nuit, dans ses cauchemars, étaler en lettres de feu les histoires vraies, les tares physiologiques de la famille, tout cet envers de sa gloire qu'elle aurait voulu à jamais enfouir, avec les ancêtres déjà morts ! Elle savait comment le docteur avait eu l'idée de réunir ces documents, dès le début de ses grandes études sur l'hérédité, comment il s'était trouvé conduit à prendre sa propre famille en exemple, frappé des cas typiques qu'il y constatait et qui venaient à l'appui des lois découvertes par lui. N'était-ce pas un champ tout naturel d'observation, à portée de sa main, qu'il connaissait à fond ? Et, avec une belle carrure insoucieuse de savant, il accumulait sur les siens, depuis trente années, les renseignements les plus intimes, recueillant et classant tout, dressant cet Arbre généalogique des Rougon-Macquart, dont les volumineux dossiers n'étaient que le commentaire, bourré de preuves.
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Et il triomphait, d'aplomb sur les reins, la face comme bouillie et flambante, d'un rouge ardent de brasier. Depuis longtemps, l'eau-de-vie ordinaire lui semblait de l'eau pure ; seul, le trois-six chatouillait encore son gosier durci ; il en buvait de tels coups, qu'il en restait plein, la chair baignée, imbibée ainsi qu'une éponge. L'alcool suintait de sa peau. Au moindre souffle, quand il parlait, une vapeur d'alcool s'exhalait de sa bouche.

[Trois-six = alcool de plus de 85°]
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Il faut vivre pour l’effort de vivre, pour la pierre apportée à l’œuvre lointaine et mystérieuse, et la seule paix possible, sur cette terre, est dans la joie de cet effort accompli.
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- Prends-moi donc, puisque je me donne !
Ce ne fut pas une chute, la vie glorieuse les soulevait, ils s’appartinrent au milieu d’une allégresse. La grande chambre complice, avec son antique mobilier, s’en trouva comme emplie de lumière. Et il n’y avait plus ni peur, ni souffrances, ni scrupules : ils étaient libres, elle se donnait, en le sachant, en le voulant, et il acceptait le don souverain de son corps, ainsi qu’un bien inestimable que la force de son amour avait gagné. Le lieu, le temps, les âges avaient disparu. Il ne restait que l’immortelle nature, la passion qui possède et qui crée, le bonheur qui veut être. Elle, éblouie et délicieuse, n’eut que le doux cri de sa virginité perdue ; et lui, dans un sanglot de ravissement, l’étreignait toute, la remerciait, sans qu’elle pût comprendre, d’avoir refait de lui un homme.
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Tout ce qu'on propose, les retours en arrière les religions mortes, les religions replâtrées, aménagées selon les besoins nouveaux, sont un leurre... Connais donc la vie, aime-la, vis la telle qu'elle doit être vécue: il n'y a pas d'autre sagesse.
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Le mystère, n’est-ce pas ? ce n’est que l’inexpliqué. Même, tu concèdes qu’on ne saura jamais tout ; et, dès lors, l’unique intérêt à vivre est la conquête sans fin sur l’inconnu, l’éternel effort pour savoir davantage...
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« Pourtant, il doutait de l’atavisme, son opinion était, malgré un exemple singulier pris dans sa propre famille, que la ressemblance, au bout de deux ou trois générations, doit sombrer, en raison des accidents, des interventions, des mille combinaisons possibles. Il y avait donc là un perpétuel devenir, une transformation constante dans cet effort communiqué, cette puissance transmise, cet ébranlement qui souffle la vie à la matière et qui est toute la vie. Et des questions multiples se posaient. Existait-il un progrès physique et intellectuel à travers les âges ? Le cerveau, au contact des sciences grandissantes, s’amplifiait-il ? Pouvait-on espérer, à la longue, une plus grande somme de raison et de bonheur ?
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Il faut vivre, vivre tout entier, vivre toute la vie, et plutôt la souffrance, la souffrance seule, que ce renoncement, cette mort à ce que l'on a de vivant et d'humain en soi.
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Tout se résumait dans la foi ardente en la vie. Comme il le disait, il fallait marcher avec la vie qui marchait toujours. Aucune halte n’était à espérer, aucune paix dans l’immobilité de l’ignorance, aucun soulagement dans les retours en arrière. Il fallait avoir l’esprit ferme, la modestie de se dire que la seule récompense de la vie est de l’avoir vécue bravement, en accomplissant la tâche qu’elle impose.
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Aucun don ne peut égaler celui de la femme jeune qui se donne, et qui donne le flot de vie, l’enfant peut-être.
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