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Citations sur Les Rougon-Macquart, tome 4 : La conquête de Plassans (258)

Avant de déshabiller les autres, on ferait bien de laver son propre linge sale.
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- Est-ce que vous connaissez la bataille des Gras et des Maigres ? demanda-t-il.
Florent, surpris, dit que non. Alors Claude s’enthousiasma, parla de cette série d’estampes avec beaucoup d’éloges. Il cita certains épisodes : les Gras, énormes à crever, préparant la goinfrerie du soir, tandis que les Maigres, pliés par le jeûne, regardent de la rue avec la mine d’échalas envieux ; et encore les Gras, à table, les joues débordantes, chassant un Maigre qui a eu l’audace de s’introduire humblement, et qui ressemble à une quille au milieu d’un peuple de boules. Il voyait là tout le drame humain ; il finit par classer les hommes en Maigres et en Gras, en deux groupes hostiles dont l’un dévore l’autre, s’arrondit le ventre et jouit.
- Pour sûr, dit-il, Caïn était un Gras et Abel un Maigre. Depuis le premier meurtre, ce sont toujours les grosses faims qui on sucé le sang des petits mangeurs… C’est une continuelle ripaille, du plus faible au plus fort, chacun avalant son voisin et se trouvant avalé à son tour… Voyez-vous, mon brave, défiez-vous des Gras.
Il se tut un instant, suivant toujours des yeux leurs deux ombres que le soleil couchant allongeait davantage. Et il murmura :
- Nous sommes des Maigres, nous autres, vous comprenez… Dites-moi si, avec des ventres plats comme les nôtres, on tient beaucoup de place au soleil.

Chapitre IV.
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Les idées de Lisa étaient que tout le monde doit travailler pour manger ; que chacun est chargé de son propre bonheur ; qu'on fait le mal en encourageant la paresse ; enfin, que, s'il y a des malheureux, c'est tant pis pour les fainéants.
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Marthe, plus mince, les joues rosées, les yeux superbes, ardents et noirs, eut alors pendant quelques mois une beauté singulière. La face rayonnait ; une dépense extraordinaire de vie sortait de tout son être, l’enveloppait d’une vibration chaude. Il semblait que sa jeunesse oubliée brûlât en elle, à quarante ans, avec une splendeur d’incendie.
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Son salon était sa grande gloire ; comme elle le disait, elle voulait y trôner, non en chef de parti, mais en femme du monde. Il est vrai que les intimes prétendaient qu’elle obéissait à une tactique de conciliation, conseillée par son fils Eugène, le ministre, qui la chargeait de personnifier, à Plassans, les douceurs et les amabilités de l’Empire. P 62
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En liquidant, ils auraient bien voulu aller habiter la ville neuve, le quartier des commerçants retirés ; mais ils n’osèrent. Leurs rentes étaient trop modiques ; ils craignirent d’y faire mauvaise figure. Par une sorte de compromis, ils louèrent un logement rue de la Banne, la rue qui sépare le vieux quartier du quartier neuf. Leur demeure se trouvant dans la rangée de maisons qui bordent le vieux quartier, ils habitaient bien encore la ville de la canaille ; seulement ils voyaient de leurs fenêtres, à quelques pas, la ville des gens riches ; ils étaient sur le seuil de la terre promise.
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Elle était heureuse de ces coups. La main de fer qui la pliait, la main qui la retenait au bord de cette adoration continue, au fond de laquelle elle aurait voulu s’anéantir, la fouettait d’un désir sans cesse renaissant. Elle restait néophyte, elle ne descendait que peu à peu dans l’amour, arrêtée brusquement, devinant d’autres profondeurs, ayant le ravissement de ce lent voyage vers des joies qu’elle ignorait. Ce grand repos qu’elle avait goûté dans l’église, cet oubli du dehors et d’elle-même se changeait en une jouissance active, en un bonheur qu’elle évoquait, qu’elle touchait. P 205
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Et, il (l’abbé Faujas) s’imaginait ce drame, cette femme et ce mari, parents de visage, que toutes leurs connaissances jugeaient faits l’un pour l’autre, tandis que, au fond de leur être, le levain de la bâtardise, la querelle des sangs mêlés et toujours révoltés, irritaient l’antagonisme de deux tempéraments différents. Puis, il s’expliquait les détentes fatales d’une vie réglée, l’usure des caractères par les soucis quotidiens du commerce, l’assoupissement de ces deux natures dans cette fortune gagnée en quinze années, mangée modestement au fond d’un quartier désert de la petite ville. P 98
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L’abbé Faujas redoublait de sévérité, la contenant encore en la rudoyant. Elle l’étonnait par ce réveil passionné, par cette ardeur à aimer et à mourir… Il y avait entre elle et cet homme un mur de colère et de dégoût. Quand il sortait des courtes luttes qu’il avait à soutenir avec elle, il haussait les épaules, plein d’un lutteur arrêté par un enfant. Il se lavait, il se brossait, comme s’il eût touché malgré lui à une bête impure. P 248
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Caïn était un gras et Abel un Maigre. Depuis le premier meurtre, ce sont toujours les grosses faims qui ont sucé le sang des petits mangeurs. C'est une continuelle ripaille, du plus faible au plus fort, chacun avalant son voisin et se trouvant avalé à son tour
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