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sur 932 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Après un ouvrage, selon moi, franchement raté de son cycle (La Faute de L'Abbé Mouret), Émile Zola signe avec ce sixième livre de son histoire naturelle et sociale d'une famille sous le second Empire, un roman à la frontière du roman historique et du documentaire.

Il est vrai qu'on peut probablement reprocher à son auteur une trame pas toujours captivante, quoique se lisant sans déplaisir. Par contre, cette oeuvre nous imprègne parfaitement des moeurs du milieu politique de l'époque et est donc indispensable à la bonne compréhension de cette période de l'histoire du XIXème siècle.

Personnellement, je vous conseille de le lire en quatuor parmi La Curée (le n° 2 des Rougon-Macquart), Nana (le n° 9) et L'Argent (le n° 18). Ainsi, vous aurez un panorama assez complet du mode de vie dans les hautes sphères de la société parisienne sous le second Empire, entre le brillant et le sombre, entre le légal et l'interlope.

Émile Zola peint un portrait bicéphale, l'un étant Eugène Rougon, en disgrâce pendant une bonne moitié du roman puis ministre dans la seconde, l'autre étant Clorinde Balbi alias, dans la réalité, celle qui fut surnommée La Castiglione, maîtresse attitrée de l'empereur Napoléon III.

On y découvre le travail souterrain ou en sous main réalisé par des éminences grises pour porter leur poulain aux affaires et ainsi récolter des dividendes lorsque le poulain en question, à savoir Eugène Rougon, sera aux commandes. Puis nous voyons ces mêmes éminences de l'ombre se dépêcher de le trahir dès que la fontaine aux avantages sera tarie et alors reporter leurs suffrages sur un autre poulain providentiel... jusqu'au prochain !

Zola nous endort un peu dans ce long cheminement mais développe, à mon avis, une démonstration efficace de ce qu'était la haute politique de l'époque. (Et est-elle très différente de nos jours ?)

Évidemment, l'auteur ne se prive d'aucune intrigue historique qu'il se contente de condenser sur les seules épaules soit de Rougon, soit de Clorinde. Ces intrigues concernaient en réalité plusieurs personnages influents et étaient peut-être un peu plus espacées dans le temps, mais dans l'ensemble, Zola ne nous ment pas. Mentionnons que c'est dans cet opus que l'auteur donne un vrai visage et fait parler celui par qui tout est arrivé, à savoir Napoléon III lui-même.

Tout compte fait, c'est un portrait étonnamment indulgent pour l'homme politique, présenté comme l'instrument, le pantin en quelque sorte de ceux qui tirent effectivement les ficelles et sont les vrais cyniques. (Est-ce différent aujourd'hui ? Quel financier n'est pas marionnettiste détenteur en ses mains des ficelles de quelques pantins politiques ?)

Rougon est donc sujet aux éloges infondés comme aux trahisons iniques. le personnage de Delestang me rappelle des politiciens à la Jospin (voire même un certain président normal élu plus récemment), poussés au pouvoir parce qu'ils n'effraient personne et qu'on peut les manoeuvrer facilement.

Eugène Rougon, lui, ferait davantage penser à un politicien à la Sarkozy, mis au purgatoire lors de la première élection de Chirac, puis ressorti comme l'homme providentiel au ministère de l'intérieur après les émeutes de 2005.

Le personnage de Rougon est présenté, somme toute, comme quelqu'un d'assez probe mais contraint d'honorer des dettes morales envers ceux qui lui ont déroulé le tapis rouge et ainsi de se renier, à la manière d'un certain président qui fit campagne sur les plates bandes de l'extrême droite puis, une fois élu, fit des ronds de jambe à la gauche tout en octroyant de beaux cadeaux fiscaux à ses amis grands patrons... Comme quoi la morale de ce roman pourrait être : SE RENIER POUR RÉGNER.

En conclusion, un roman pas forcément captivant mais pour le moins intéressant et qui cadre pleinement avec l'un des objectifs du cycle, à savoir, tracer une sorte d'historiographie de cette période-clé de l'histoire de notre pays. À noter, les commentaires d'Henri Mitterand pour l'édition Folio me semblent réellement excellents, mais ce n'est là que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Un peu moins d'enthousiasme pour cet opus de la saga, qui se déroule à Paris, et relate la carrière politique du fils de Félicité et Pierre, Eugène Rougon, habile orateur et politicien dans l'âme.

Sur le modèle d'Eugène Rocher, Rougon est le bras droit de Napoléon lll, son homme de confiance dans ce gouvernement autoritaire et répressif.

Le personnage est assez peu sympathique, même s'il semble honnête. Sa vie privée n'a rien de passionnant, d'autant qu'il repousse les avances de Clorinde Balbi, une intrigante qui sait mener ses affaires, et il n'apparaît même pas comme un homme avide de pouvoir, derrière ses allures débonnaires. Et pourtant…

Autour de lui naviguent une foule de profiteurs, d'arrivistes, de pique-assiettes en tout genre, prêts à le désavouer si la fortune semble changer de camp.


Intrigues de cour, trahisons, amitiés intéressées, manipulations au sein d'une cour impériale qui vit dans le faste (on en veut pour preuve les festivités qui entourant le baptême du fils de l'empereur), le contraste est grand avec d'autres romans de la série, qui se penchent sur le sort des plus déshérités.

Pas passionnant.
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Son Excellence Eugène Rougon acceptera-t-elle la comparaison ? son histoire nous rappelle, dans ses intentions, le plus moderne Quai d'Orsay de Christophe Blain –le style zolien plus littéraire et plus noble explosant toute autre tentative de comparaison. L'humour n'y est pas aussi caricatural non plus et pourtant, Emile Zola ne rate pas une occasion de souligner les caractéristiques risibles de ses personnages. Bouffonnerie des malheurs courtois d'Eugène Rougon, bouffonneries des petits jeux de passe-droit auxquels se livrent les petites et grandes gens de la clique politique, bouffonneries des projets législatifs proposés dans l'unique objectif de renouveler une réputation ou d'offrir des opportunités à ses connaissances... Emile Zola ne se montre jamais explicitement critique et pourtant, aucun de ses personnages ne peut susciter notre respect. Eugène aurait pu être l'un des membres les moins dégénérés de la branche des Rougon et il semble d'ailleurs convenable en tout point : respectueux des convenances et nourri d'ambitions respectables ainsi que le sont ses relations politiques, déclinées en une myriade de personnages tous plus insaisissables les uns que les autres à cause de leur goût du travestissement identitaire et politique. Dominant cette foule de petits parvenus se dresse l'empereur Napoléon III. Pas plus brillant que les autres personnages, Emile Zola n'hésite pas à le destituer de son piédestal pour le faire paraître aussi malléable et soumis aux aléas de sa vie intérieure que les autres personnages.


Pour écrire ce roman, Emile Zola s'est activement documenté. Comme le fera plus tard le témoin mystérieux du Quai d'Orsay, il tire ses informations des sources les plus directes possibles, n'hésitant pas à faire appel à des connaissances mieux placées que lui –Gustave Flaubert en tête- pour connaître l'organisation des évènements les plus intimes de la vie politique du Second Empire. Aucune supercherie n'est négligée : élections truquées, propagande, poids des relations et des ambitions personnelles conditionnent cette vie politique si majestueuse d'apparence. L'homme littéraire s'étant infiltré dans la politique, au moment de l'écriture, Emile Zola donnera en retour une grande place à la littérature dans le monde politique, non pas en tant qu'objet d'émancipation intellectuelle mais en tant qu'objet de frayeur capable de remettre en cause tous les acquis individuels chèrement obtenus au prix de maintes dissimulations pseudo-politiques. « Les romans sont surtout un aliment empoisonné servi aux curiosités malsaines de la foule » -et Emile Zola, en tant que romancier, semble inscrire discrètement la position intellectuelle qui est la sienne dans cet univers longuement déchiffré.


Contrairement aux précédents épisodes de la série, Son Excellence Eugène Rougon ne se distingue par aucune excentricité particulière d'un de ses personnages. Tous semblent atteints d'une même frénésie d'ambitions personnelles aussi médiocres qu'inavouées, parcelles contradictoires d'un cerveau qui serait le Second Empire en lui-même. Emile Zola écrivait :


« Mon roman [sera] […] une large page sociale et humaine. J'éviterai un dénouement terrible. le livre ne se dénouera pas par un drame. Il s'arrêtera quand j'aurais fini. Mais il pourrait continuer encore […]. Plus de souplesse encore que dans les autres. Je chercherai moins que jamais à raconter une histoire. J'étalerai une simple peinture de caractères et de faits. »


Il sera effectivement difficile de trouver une intrigue à ce roman si ce ne sont le rappel d'évènements politiques frappants tels que la mise en place de la loi de Sureté ou l'attentat raté du 14 janvier 1858 :


« le lendemain soir, trois bombes éclataient sous la voiture de l'empereur, devant l'Opéra. Une épouvantable panique s'emparait de la foule entassée dans la rue le Peletier. Plus de cinquante personnes étaient frappées. Une femme en robe de soie bleue, tuée roide, barrait le ruisseau. Deux soldats agonisaient sur le pavé. Un aide de camp, blessé à la nuque, laissait derrière lui des gouttes de sang. Et, sous la lueur crue du gaz, au milieu de la fumée, l'empereur descendu sain et sauf de la voiture criblée de projectiles, saluait. Son chapeau seul était troué d'un éclat de bombe. »


Petite parenthèse dans la succession de romans ouvertement monstrueux et grandiloquents, Son Excellence Eugène Rougon semble surtout vouloir dresser le portrait d'une époque nourrie de rêves médiocres et égoïstes. Dans les basses comme dans les hautes sphères, rares sont les hommes que la plume d'Emile Zola n'écorche pas.

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Son Excellence Eugène Rougon est le sixième tome des Rougon-Macquart.
Je ne m'attarderai pas à faire un énième résumé du roman, les autres critiques en abondent.

A la fin de cette lecture, au moment d'écrire ma critique, je suis un peu embêtée.
Si j'ai apprécie le caractère d'Eugène Rougon, si cette excursion dans le fonctionnement de l'Empire m'ont divertie, le roman n'en manque pas moins d'action... On ne s'y ennuie pas mais l'histoire n'a pas grand chose de palpitant, on a du mal à voir où Zola veut en venir.
Voici un roman de plus qui me fait dire que, les siècles passant, les hommes sont toujours les mêmes. Au fil des intrigues politiques, le pouvoir se gagne puis se perd ; des têtes tombent, à la place desquelles on nomme ses amis ; les dames manoeuvrent dans l'ombre et séduisent les hommes puissants... Nihil nove sub sole.
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Eugène Rougon est un personnage-clé dans la série des Rougon-Macquart quoique qu'il n'apparaisse qu'en filigrane dans les précédents récits : fils de Pierre Rougon qui l'a envoyé faire son Droit à Paris, il est devenu un des artisans du coup d'Etat du 2 décembre et il a téléguidé la première conquête de Plassans par son père, en 1851 dans le premier tome : La Fortune des Rougon en lui donnant des conseils avisés par lettres. Il a aussi aiguillé son frère Aristide, dans La Curée, en le plaçant comme voyer, lui ouvrant la fortune dans la spéculation immobilière. Dans La Conquête de Plassans il a tiré les ficelles de la manipulation électorale avec une correspondance avec sa mère.


Il a fallu attendre le tome 6 pour faire plus ample connaissance avec ce personnage considérable, Ministre, Président du Conseil, bras droit de l'Empereur. Personnage plutôt antipathique, c'est un homme de pouvoir dont toute la personnalité est concentrée dans cet unique but, conserver la faveur de l'Empereur, les honneurs et intriguer pour placer comme des pions ses fidèles supporters. Homme politique comme un chef de bande!


Parmi ses partisans, ses obligés, certains originaires de Plassans comme le couple des Charbonnel qui comptent sur Rougon pour gagner un procès qui leur rendra un héritage, d'autres cherchent à placer fils (non bachelier), jeune fille à marier sans dot à doter, d'aucun cherchent un ministère, ou un bureau de tabac....La politique décrite par Zola ressemble  à des intrigues sans fin pour placer ses pions dans l'administration. le pouvoir se mesurant à l'aune des pistons.

Rougon, dans son salon, réunit ses courtisans plus ou moins dévoués. Une personnalité brille et se détache du lot : la belle Clorinde, aventurière ou comtesse italienne? brillante, originale, jouant de sa séduction pour régner. Elle défie Rougon qui la préfère associée, mariée à un de ses fidèles. A vrai dire, les manoeuvres, les séductions, les chantages, les prébendes ont vite fait de m'ennuyer. Mesquineries, coups tordus donnent une idée médiocre de la politique. La "bande" pourra-t-elle ramener aux affaires Rougon qui a démissionné et semble s'en désintéresser? Ces manoeuvres sont compliquées et me fatiguent.

En revanche, une autre lecture de la saga des Rougon-Macquart est autrement passionnante : c'est la lecture historique. Zola brosse des tableaux instructifs : une séance à la Chambre, les fêtes organisées en l'honneur du le baptême de l'héritier impérial (14 juin 1856), un week-end à Compiègne, dîner et chasse à courre, l'inauguration d'un tunnel ferroviaire Niort, une vente de charité à l'Orangerie des Tuileries....L'attentat à l'Opéra Garnier (14 janvier 1858) est l'occasion d'un tournant dans la politique : Rougon revient aux affaires, ministre de l'Intérieur, il renforce la répression, exile d'ancien républicains au bagne, exerce son autorité avec une sévérité maximale.


Cependant, en 1860 avec le "grand acte du 24 novembre" des décrets assouplissent la politique répressive , introduisent une libéralisation de la Presse et Rougon justifie ce tournant politique en se contredisant sans vergogne : 

"Parcourez nos villes, parcourez nos campagnes, vous y verrez partout la paix et la prospérité ; interrogez les
hommes d'ordre, aucun ne sent peser sur ses épaules ces lois d'exception dont on nous fait un si grand crime."


Malgré les longueurs dans l'action, ces tableaux pittoresques sont une illustration parfaite de l'Histoire du Second Empire et je suis ravie de m'instruire !






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Son Excellence Eugène Rougon est un livre qui fait partie de la suite des livres consacrée aux Rougon-Macquart .Ce roman est centré autour d' un personnage ,
Son Excellence Eugène ,et ce personnage lui-même ne vit que par et pour la politique .Dès le commencement du récit ,ce livre se propose de montrer les coulisses gouvernementales ,les aspects officiels de la vie politique ,et aussi bien ses dessous ,nous fait assister à une séance de l ' Assemblée et à un conseil des ministres .Ce roman qui présente l 'ambition politique comme une fin à atteindre coûte que coûte ou comme une idée fixe ( obsession ) ou même comme une passion : une passion mobilisant toutes les forces d 'un homme .Tout cela se passe sous le Second Empire .
Victimes ou bénéficiaires du système impérial ,les Rougon-Macquart vivent ces années de luxe et de misère , de débauche et d 'ordre moral ,de trafics et de
mesquinerie policière et d 'affairisme .
IL s 'agit d un livre qui décrit une époque bien précise de l ' histoire de France .
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Chaque tome de la saga des Rougon-Macquart explore une facette de la société ; ici, il s'agit de la sphère du pouvoir impérial, des ficelles de l'Etat. Son Excellence Eugène Rougon, passant de grâce en disgrâce et inversement, traîne à chaque fois dans son sillage une foule d'arrivistes, de suivants, bref une véritable cour à qui il doit distribuer ses gratitudes. Les ministères passent de main en main, les préfectures aussi, tout ceci au nom de l'Empire, mais surtout de la course au pouvoir de chacun.

Si l'action n'est pas le point fort de ce roman, Zola nous dépeint néanmoins en profondeur toute la vacuité de cet exercice du pouvoir, toutes ces luttes d'influence sans fin, et au final pour qui ou pour quoi ?
Une lecture intéressante et bizarrement assez actuelle.
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Ce tome est le « mal-aimé » de la saga des Rougon-Macquart : c'est le moins édité car le moins vendu. Et, effectivement, il tranche par rapport aux autres tomes car il y a moins d'action. Tout est en discussion, mots, coups bas, discours, etc car ce tome illustre la vie politique du Second Empire. Il est vrai qu'on peut donc facilement décrocher de sa lecture. Mais, au final, on a affaire à un ersatz de « Ridicule », ce que j'ai plutôt apprécié. Sa place dans les limbes des Rougon-Macquart est-elle méritée ? Je n'en suis pas sûr, peut-être ce tome est-il injustement dévalorisé.
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Avouons-le, les 6, 7 premiers chapitres ont été un peu dur à avaler. J'ai tout de même besoin d'un peu d'empathie pour au moins un personnage, même secondaire, et là, tout le monde est vraiment détestable! C'est l'ambition dans ce qu'elle a de plus vil, la cupidité, la bassesse, et au bout d'un moment, pour qui veut croire en l'Homme, ça commence à faire tout de même un peu beaucoup...Après la tentative de viol, j'ai lu le reste comme la vengeance de Clorinde, donc c'est passé un peu mieux. Je me dois cependant d'avouer que de tous les romans de la série, pour l'instant Son Excellence Eugène Rougon est celui que j'ai le moins aimé.
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Un titre De Balzac aurait très bien collé à ce roman: Splendeur et misère d'un homme politique, ou encore pourquoi pas heurs et malheurs d'un homme de pouvoir au temps de l'empire. Car c'est bien ce qu'est Eugène Rougon. Un homme de pouvoir, qui n'a d'influence que parce que des amis parlent pour lui. Et pour que cela soit, il lui faut satisfaire leurs désirs de promotion. S'il les décoit, les ragots se mettent à pleuvoir, et le succès s'enfuit.
"Lorsqu'il parut, rajeuni, comme allégé, ayant démenti en une heure toute sa vie politique, prêt à satisfaire, sous la fiction du parlementarisme, son furieux appétit d'autorité(...)". cette phrase résume bien cette volonté de Rougon, celle qui lui donne la force de rebndir, le pouvoir...
Nous sommes sous Napoléon III, nous approchons les arcanes du pouvoir, avec en filigrane la société de l'empire: l'absence de liberté de la presse, une opposition muselée, une politique de grands travaux qui a fait le Paris d'aujourd'hui, ce roman est une lecture politique et sociale de la France de la deuxième moitié du XXe siècle.
J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce roman, et même si le personnage de Rougon est par moment attachant, il est aussi énervant. Toute cette hypocrisie, tout ce clientélisme qui affleure ne donne pas envie de s'attarder dans les couloirs de l'hémicycle ou dans les bureaux des ministères. Et alors qu'on s'attend à combattre des opposants politiques, on affronte une jeune italienne qui se lance dans des intrigues sans queue ni tête. L'attentat contre Napoléon III, qui aboutit à placer Rougon à la tête du ministère de l'intérieur, serait-il une manipulation uniquement destinée à placer leur favori? C'est elle-même qui ouvre les yeux à cet homme, dont la force n'est qu'une carapace. Il apprend à ses dépends qu'une carrière se noue et se dénoue dans des intrigues obscures, qui se jouent dans les alcôves et les chambres mal aérées des demi-mondaines faisant la pluie et le beau temps de la diplomatie.
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