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4,15

sur 5650 notes
La terrible description d'une chute ponctuée de quelques améliorations qui rendront cette descente encore plus horrible. La pauvreté pour démarrer, l'alcool, la violence, la jalousie, l'abandon, .... quelle vie ! La boutique rêvée par tous qui constituera leur chant du cygne et l'amant cynique et manipulateur qui les accompagnera vers la mort.
Ne vous attendez pas à une lecture joyeuse ... pourtant on reste attaché à ce texte qui se lit beaucoup mieux que je ne le craignais.
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L'Assommoir , 7e tome, un de mes préférés du cycle des Rougon-Macquart. Le nom seul claque comme un coup de massue, et c'est bien à l'image du récit que nous offre Zola dans le Paris ouvrier, fin XIXe . On suit le parcours de Gervaise, débarquée de Plassans avec enfants et compagnon volage, sa volonté de s'affranchir de sa condition d' ouvrière pauvre, s'établir en tant que blanchisseuse et mener une vie de travailleuse honnête et rangée après sa rencontre avec le zingueur Coupeau, au café l'Assommoir. Mais comme si fatalement, les petits ne pouvaient s'extraire de leur condition, c'est le faux pas : une chute contraint le zingueur à ne plus travailler. Coupeau tombe alors dans l'oisiveté, la boisson ; et malgrè la ténacité de Gervaise à se battre contre l'argent qui manque, Gervaise perd pied, glisse inexorablement dans une longue déchéance , redescend tous les barreaux de l échelle sociale jusqu'à l'ultime échéance. Récit sans concession, véritable peinture du monde ouvrier fin XIXe, magistral.
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Mon premier coup de foudre pour Zola commence par l'assommoir.Ce livre raconte la grandeur et la decadence de Gervaise;femme courageuse qui est au prise d'un mari,paresseux et infidele,qui l'abandonne avec ses deux enfants.Elle travaille,economise ,devient quelqu'un de bien et redecouvre l'amour et une nouvelle vie de famille;le menage connait bonheut et prosperite.Jusqu'au jour ou le sort s'acharne et,Gervaise sombre a so tour dans la paresse et l'alcoolisme.Completement demunie,elle doit se prostituer pour survivre,elle poursuit infailliblement sa decheance sociale et meurt dans l'indifference absolue.
Ce livre merite d'etre lu,car il fait part de la misere du monde au 19 eme siecle et des mefaits de l'alcool qui peuvent detruire toute personne honnete jusqu'a la faire basculer dans le neant
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Je poursuis encore et toujours ma découverte (dans l'ordre) des Rougon-Macquart.
Et lorsque il y a quelques semaines j'ai terminé Son Excellence Eugène Rougon, je ne vous cache pas que je ressentais une hâte et un enthousiasme fébrile à l'idée d'enfin découvrir le célébrissime 7ème tome : L'Assommoir. Car depuis que j'ai commencé la saga au printemps dernier, je suis tout entière immergée dans l'histoire de cette double famille à laquelle je me suis beaucoup attachée ! C'est donc pleinement ancrée au sein de celle-ci et que j'ai débuté L'Assommoir.

Quelle claque.

« Pauvre Gervaise…ma pauvre Gervaise », voilà ce que je n'ai eu de cesse de me répéter tout au long de ma lecture.
Dès les premières pages je me suis attachée à la célèbre blanchisseuse dont l'histoire est si connue que je n'aurai guère besoin de la répéter ici. Elle m'a émue. Elle m'a touchée. Sa force, sa volonté, sa résilience, sa bonté, tout ses traits de caractères mon beaucoup rappelé Fine, sa mère, que l'on découvre dans le tome 1 La Fortune des Rougon. D'ailleurs j'ai trouvé leurs parcours de vie, malheureusement, très similaires. La même volonté de vivre honnêtement, la même capacité à se tuer au travail sans se plaindre, la même gentillesse dont elles seront abusées,…et surtout les mêmes maris qui vont les tirer vers le bas.
A ceci près que, contrairement à Antoine Macquart, Coupeau était bon au début.
Jusqu'à ce que l'alcool fasse dérailler le couple. C'est ça qui m'a le plus marquée, frustrée, révoltée… Tout aurait pu se passer autrement. Si seulement.

C'est en ayant à mon tour enfin lu ce chef d'oeuvre, que je comprend pourquoi il fut tant décrié à l'époque et pourquoi il est tant apprécié aujourd'hui.

Décrié car sur l'instant ses contemporains (et on voit aisément pourquoi) l'ont trouvé trop sale, trop vulgaire, trop bas. de la misère pour de la misère sans but apparent. Pas d'héroïsme, pas de belle fin, une plongée dans les moindres détails du peuple, jusque dans leur agot présent dans la narration. Et surtout une atroce photographie des ravages de l'alcool.
Oui il y avait de quoi être rebuté.

Apprécié car le talent de Zola est aujourd'hui pleinement reconnu, que l'on profite entièrement de ce qu'il nous a offert ici c'est à dire une immersion totale dans une réalité (pas La, seulement une); celle de ce coin qui n'est pas encore tout à fait le 18ème arrondissement mais juste un quartier aux abords de Paris, dont la vie grouille, la vie ouvrière sous le second empire avec toutes ses difficultés, les rues sombres d'avant Haussmann, la pauvreté, la misère, mais la vie malgré tout. La vie foisonnante à travers l'abondance de commerçants, d'habitants, qui vivent tous les uns sur les autres, les uns à côté des autres, donc dans une socialisation permanente. Entre-aide et médisance coexistants.

Soit que l'on apprécie le tableau social d'une époque soit tout simplement que l'on y trouve un attachement affectif aux personnages, ou les deux, ce roman est riche. Si riche.

Bref, une grande, très grande oeuvre sur laquelle on pourrait écrire des pages, et qui moi m'a bouleversée.
Triste, beau, sale, poignant.
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J'avais cette envie de lire L'Assommoir depuis que j'avais vu son adaptation avec le film Gervaise (1956) de René Clément, dans lequel Maria Schell incarne de manière sublime le personnage de Gervaise.
Je l'avais réservé à la bibliothèque mais j'ai dû prolonger le prêt car je l'avoue, j'ai attendu un peu pour le lire... J'ai attendu que les fêtes passent car je craignais que cela soit trop déprimant à l'image de la Terre dont j'ai le souvenir d'une lecture qui donne la sinistrose...

En effet : c'est d'une telle tristesse ! D'autant plus que, connaissant déjà la fin, même les passages plus gais et légers comme la fête de Gervaise ne pouvaient me laisser espérer durablement un peu de lumière et de joie dans le quotidien sordide de Gervaise. Et pourtant, après que Gervaise ait accepté d'épouser Coupeau, les quatre premières années se passent si bien que l'on ose entrevoir pour elle un avenir plus serein, avec juste ce qu'il lui faut pour élever sa famille et vivre décemment. Elle n'en demande d'ailleurs pas plus, toute humble devant la vie, ayant déjà vécu dans sa chair les coups quand elle était petite...

Mais non, la vie s'acharne sur elle, encore et toujours, annihilant en elle peu à peu toute volonté de se relever, de se battre pour se sauver des hommes, ces parasites qui lui mangent son argent, sa boutique et qui lui font perdre toute dignité et moralité. Seule, sans hommes, il est probable que Gervaise aurait pu s'en sortir, comme Denise, l'héroïne du Bonheur des Dames... Mais Zola fait peser sur Gervaise une certaine faiblesse de caractère qui lui fait préférer la facilité à chaque fois que s'offre à elle un choix crucial pour son avenir et celui de ses enfants. A l'inverse de Denise qui refuse toute concession et préfère vivre misérablement mais en tout honneur, Gervaise accepte les compromissions pour un peu plus de confort ou d'argent. Et quand sa vie part à la dérive, l'atavisme de sa famille, la fatidique hérédité de l'alcoolisme resurgit sur Gervaise et devient son seul refuge.

J'en ai voulu à Zola d'avoir tant noirci le tableau, de ne lui avoir rien épargné, mais comme dans Germinal, La Terre ou La Bête humaine, Zola se montre impitoyable avec ses créatures, les poussant à la déchéance, les broyant jusqu'à l'avilissement total. C'est magistral mais d'une telle désespérance…

La grande force du roman réside dans son style : s'appropriant avec talent l'argot du milieu ouvrier, Zola restitue avec un réalisme inouï la vie de cette classe sociale dans toute sa crudité. Quasiment chaque chapitre comporte un morceau d'anthologie et brosse à grands traits violents et crus un métier ou une scène de vie de ce milieu ouvrier : la scène d'ouverture du lavoir, la joute sensuelle des deux forgerons qui se défient avec leur marteau sur l'enclume pour les beaux yeux de Gervaise, l'après-midi de repassage dans la touffeur brûlante de la boutique en juin, les ripailles de la fête de Gervaise qui prennent une dimension homérique en faisant participer toute la rue, la tournée des bars avec Lantier et Coupeau et tant d'autres…

Une oeuvre sublime mais si désespérée que mon roman préféré de Zola sera toujours Au bonheur des Dames !

Challenge Multi-défis 2021
Challenge XIXème siècle 2021
Challenge reçu 5 sur 5 – 2ème édition du 1er février au 31 mai 2021
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Grandeur et décadence de Gervaise Macquart, qui a quitté Plassans et son job de lavandière pour suivre Lantier à Paris, dans le quartier Montmartre.
Elle réussira à avoir sa propre boutique, et finira par la perdre, dans les dettes et la boisson.
On suivra Gervaise jusqu'à sa triste fin, on verra naître Nana dont on suivra les aventures plus tard dans la série des Rougon-Macquart.

L'Assommoir, c'est le Paris de la dive bouteille, le Paris des comptoirs où les hommes (et les femmes) viennent dépenser leur paie, le Paris des banquets autour desquels on fait la noce pour un oui, pour un non tant qu'on a l'argent.
L'Assommoir, c'est la chute d'un homme après un accident de travail, la chute d'une famille quand le désespoir et l'alccol se font tenaces, la chute d'un rêve qui, à peine effleuré, s'en est allé.

On ne présente plus Emile Zola et son écriture très "naturaliste", très vraie, profondément ancrée dans la terre, la boue, ...
Le lecteur est traîné, entraîné, bousculé,... dans la rue de la Goutte d'Or dans le sillage de Zola. L'Assommoir est un très bel exemple du génie de l'artiste. le vocabulaire employé se dégrade au même rythme que la famille de Gervaise s'enlise dans la fange. D'attendrissantes, les expressions de l'époque, dans la bouche des protagonistes arrivent à la limite de l'ordurier dans la dernière partie du roman. Cette mécanique apporte encore plus de réalisme aux descriptions si c'était possible.



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Très jeune, la scène du lavoir, vue dans le film, m'avait estomaqué. Plus tard, la lecture du livre s'en est trouvée facilitée, et j'y ai vu un chef d'oeuvre. Aujourd'hui, j'ai envie de souligner une incohérence au regard de la famille Rougon-Macquart. Gervaise sombre dans le dénuement et la déchéance, sans aller demander de l'aide aux membres de sa famille qui habitent eux aussi à Paris ? C'est à peine crédible pour le coup. Qu'Eugène n'ait rien voulu faire pour elle, pourquoi pas, mais la soeur Lisa, charcutière, aurait pu l'aider, l'embaucher, etc... Même remarque pour un poste de vendeuse au Bonheur des dames. Pour un naturaliste, Zola a oublié ces pistes logiques et naturelles, selon moi.
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Zola a de nombreux trés grand livres à son actif , mais celui-ci représente peut étre son meilleur . Ce roman naturaliste , d'un réalisme saississant , on le reçoit comme un combat de boxe. le calvaire de Gervaise marque l'esprit durant toute une vie de lecteurs. La plongée dans cet univers ou l'alcool , la débilité , la crasse, la folie , sont la norme s'avére particuliérement marquante. L'on ne peut sortir indemne de ce livre . L'histoire de Gervaise c'est l'enfer sur terre , avec un reniement total de sa propre condition. Gervaise c'est l'oubli de soi , la soumission qui conduit au pire , a l'autodestructiion , ce qui en fait une étude de caractere incontournable . Peut étre le plus grand opus de Zola .....
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L'Assommoir!
J'ai lu le cycle des Rougon macquart de juin 1994 à février 2000.
Une incroyable expérience littéraire.
L'Assommoir est certainement celui que je préfère.
A la fois d'une profonde tristesse et d'une terrible gaité.
Je resterai marqué à jamais par cette oeuvre.

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L'Assommoir, c'est ce bistro infâme où les hommes se perdent. Les couples et les familles se ruinent et explosent.
Gervaise essaiera vaillamment de sortir de sa misérable condition. Elle réussira une certaine ascension sociale, entravée notamment par les hommes de sa vie, qui la tirent vers le bas. le voisinage, souvent sournois, hypocrite, jaloux, ne lui fera aucun cadeau. Et la fatalité de l'existence, la dureté des temps, lui reprendront le peu qu'elle a réussi à arracher à sa destinée.
Le récit, son style, son réalisme, sont magnifiques et étourdissants. Nous sommes en présence d'un roman majeur et exemplaire. Tous les ingrédients du chef d'oeuvre sont là, notamment des personnages inoubliables.
Zola fait preuve ici d'une maîtrise totale de l'exercice et confirme son statut, au plus haut, avec Hugo et Balzac, de la littérature romanesque du XIXème siècle.
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