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Amis lecteurs, voici sans conteste mon gros, mon énorme, mon immense coup de coeur parmi les livres que j'ai pu dévorer ces dernières semaines.

L'abbé Pierre Froment est curé à la paroisse de Neuilly en région parisienne. Passager du grand train blanc des soeurs de l'Assomption, dans un wagon de troisième classe, c'est en compagnie de son amie d'enfance, Marie de Guersaint, que Pierre entame le pèlerinage annuel vers Lourdes. La jeune femme, souffrant d'une paralysie des deux jambes depuis son adolescence mise sur ce voyage pour retrouver sa mobilité. L'abbé quand à lui, nourrit de tout autres espérances. Fils d'un chimiste décédé quand il était enfant, élevé par une mère catholique pratiquante, la prêtrise était sa seule option d'avenir. Tiraillé entre son manque de foi et sa fascination pour la science,Pierre, dont le seul but est d'apporter son aide à Marie pour la guérir, va découvrir au cours de ce voyage que la cité des miracles réserve bien des surprises...

Lourdes, premier opus de la trilogie des Villes, est le bébé que notre cher Emile gardait précieusement en réserve, prêt a lancer sa bombe au moment opportun, après le Docteur Pascal, à la figure du lecteur déjà ivre des Rougon-Macquart. Car c'est après cette superbe série que le timide Lourdes fait son entrée dans la bibliographie du grand homme. Et croyez-moi, c'est du bon, c'est du grand, c'est du Zola pur et dur.
Le récit se déroule sur cinq jours, la trame de l'histoire est simple mais quelle force, quelle intensité dans l'écriture!
Zola nous dévoile sans concessions les dessous de ce pèlerinage qui change parfois des vies. D'un côté, c'est Lourdes éclatante, dont la Grotte trône en reine. Dans la cité bâtie à coups de millions, ces débris d'hommes et de femmes que la science à condamnés, que la vie semble avoir abandonnés, emportent pour seul bagage une foi inconditionnelle dans le divin en espérant que la Sainte Vierge lira dans leur coeur, leur accordera la guérison. Tandis que derrière la foule en liesse communiant avec ferveur, la vieille ville agonise, prise au piège par les Pères de la Grotte qui croque le plus gros des bénéfices et laisse les miettes aux habitants de la première heure. du Lourdes de Bernadette Soubirous il ne reste rien, quand l'homme et l'argent s'en mêlent, même la démarche la plus pure se trouve souillée.

Criant de vérité, Lourdes est le roman de l'humanité dans ses bons et ses mauvais côtés. Tout est parfait dans ce livre, le style, les personnages, le contexte... L'écriture est belle et il se dégage une grande lumière de cette oeuvre. du moment ou je l'ai ouvert au moment de le refermer, je n'ai pas lu une histoire sur Lourdes, j'y étais! J'ai partagé les souffrances et les espoirs de ces pèlerins, les doutes de l'abbé Froment sur le pouvoir de guérison que la religion peut apporter, bref j'en ai pris plein les yeux, illuminée par les mots, envoûtée par les phrases. D'ailleurs, bien que je n'ai pas encore terminé la saga des Rougon-Macquart, je peux d'ores et déjà dire que je classe Lourdes à la tête de mes Zola préférés. Merci aux notes présentes en bas de page de la Faute de l'Abbé Mouret car j'ai découvert une véritable perle. Je vais m'acheter Rome et Paris, afin de connaître la suite du périple de l'abbé Froment .
Si vous aimez Zola, foncez, car ce roman gagne à être connu. A lire !

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Ce livre relève plus du documentaire que du roman. Documentaire sur la ville de Lourdes à la fin du XIXe siècle au moment du grand pèlerinage des malades, d'abord. Documentaire sur Bernadette Soubirous, son histoire et ses visions, ensuite. Documentaire sur la foi, les miracles et la raison, enfin.

En bon documentaire, il est très intéressant et m'a appris plein de choses. Mais sans réellement me toucher et me faire croire aux personnages, même à Pierre, le prêtre qui a perdu la foi, et à son amie d'enfance Marie, victime d'une maladie nerveuse et un peu exaltée, tous deux participants au pèlerinage... du coup, la lecture m'a paru parfois un peu longue et j'ai du l'entrecouper de pauses.

En revanche, je n'avais plus rien lu de Zola depuis les Rougon-Macquart il y a près de 20 ans, et j'avais 'oublié' à quel point il était observateur et doué pour restituer les atmosphères et les anecdotes. C'est quelque chose qui m'a beaucoup plu ici et j'adorerais découvrir un Zola moderne qui croquerait par exemple le monde de l'entreprise ou la politique d'aujourd'hui...

Un point négatif et un point positif sur l'édition Folio pour finir : le prix de 10,50€ m'a semblé un peu excessif, mais j'ai beaucoup apprécié la critique horrible mais savoureuse 'Le Crétin des Pyrénées' publiée en annexe.

7/xx dans le Challenge Pavés de Gwen21.
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C'est grâce à un reportage télévisé sur la ville de Lourdes vue par Zola que j'ai découvert cette oeuvre méconnue qu'elle lui inspira . Lorsque au lycée, certains profs de français m'ont imposé des textes de Zola, je n'en ai sûrement pas apprécié toutes les qualités. Aujourd'hui, je reste stupéfaite devant le talent de cet écrivain et, n'en déplaise à ces deux grands Hommes, je lui trouve beaucoup de points communs avec un autre de mes chouchous, à savoir Victor Hugo, dans leur souci du détail.

Avec le personnage principal Pierre, un jeune prêtre qui accompagne Marie, son amour d'enfance, paralysée après une chute de cheval, le lecteur va suivre 5 jours d'un pèlerinage partant en train de Paris pour Lourdes. Ce train regroupe les malades et quelques accompagnants. Quel paradoxe que la vision pragmatique de l'écrivain totalement athée qui transparaît dans celle de l'homme d'Église, car Pierre a perdu la foi et c'est un regard tout à fait réaliste qu'il pose sur ce qui l'entoure. le flot des pèlerins est décrit comme une nouvelle cour des Miracles. Bien que ne partageant pas leur foi, Zola les peint avec beaucoup d'humanité. Il comprend que toutes ces personnes, alors que la science s'est révélée impuissante à les guérir, se tournent vers des promesses mystiques pour avoir droit aussi à leur part de bonheur. Il est beaucoup plus corrosif vis à vis de ceux qui exploitent la misère humaine, de ceux qui profitent avidement des retombées financières et des escrocs qui exploitent le marché juteux des miracles.
J'ai lu ce titre en e-book : 5 parties pour chaque journée, chacune divisée en 5 chapitres d'une cinquantaine de pages, cela fait un bon pavé, mais voilà, c'est du Zola. Il nous livre un véritable reportage où tout est décrit dans une multitude de détails, le paysage, la ville, l'histoire de chaque pèlerin et ses espoirs. Cela donne une oeuvre exigeante mais pleinement réaliste qui évidemment, se termine par le triomphe de la raison sur les diverses croyances. N'osant l'affronter d'un seul bloc, je l'ai lue par petites touches et malgré quelques longueurs ressenties par moment, j'accorde un 18/20 à ce texte.
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Magnifique roman de Zola comme il s'est en écrire. La traversée en train de Paris à Lourdes est un régal de détails... nous faisons le trajet avec tous les personnages. "Lourdes" est un ouvrage puissant qui ne prend pas pour argent comptant la religion mais qui pose les questions, les doutes et qui essaie de donner des pistes de réflexions sr le sujet.
Les passages situés dans la ville de Lourdes sont des plus réalistes.
Ce roman mériterait d'être plus connu.
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Cinq jours de pèlerinage aux côtés des malades et des pèlerins : Lourdes, premier tome du cycle des trois villes.

Zola s'y consacre avant même la fin des Rougon-macquart.
Il paraît le 25 juillet 1894 et remporte un vif succès auprès du public, mais est très mal reçu par l'église qui le met à l'index le 21 septembre. La polémique sera effacée par une autre, J'accuse en 1898.

Genèse

En septembre 1891, Zola voyage à Lourdes en compagnie de son épouse. Guère enthousiaste au départ, il est effaré par ce qu'il découvre. Il projette aussitôt un nouveau roman : " j'ai passé la nuit à en établir le plan" écrit-il à Henri Céard le 20 septembre.
"Ô le beau livre à faire avec cette ville extraordinaire."
Dès juillet 1892, il annonce son projet dans la presse et retourne à Lourdes le 28 août 1892 pour le pèlerinage national, où il restera deux semaines, deux semaines d'enquête, plus que pour Germinal ou la Terre.
Comme à son habitude, il y prendra de nombreuses notes, visitera sans relâche les lieux, hôpital Notre-Dame des Douleurs, la grotte, bureau des constatations, église du rosaire, hôtels, boutiques,... Et on accueillera à bras ouverts le grand écrivain.
Mais rien ne réussit toutefois à le convaincre de cette prétendue puissance divine. Il n'y croit pas mais compatit devant tant de souffrance.

Le roman
Zola s'oriente vers un nouveau type de roman.
" Je veux au centre la souffrance humaine, (...) un groupe de malades emportés vers l'illusion, simplement des malades avec l'histoire de leurs maladies, leur espoir..."
Mais il ne renonce pas pour autant au naturalisme et voit en Bernadette Soubirous, une victime de son milieu.

Résumé

A bord du train blanc, celui des grands malades, s'installent Monsieur de Guersaint et sa fille Marie, paralysée après une chute de cheval, l'abbé pierre Froment, l'ami de la famille et tant d'autres... Tous sont gonflés d'espoir, ils s'apprêtent à rejoindre Lourdes pour le pèlerinage annuel, devant eux au bout du voyage : la guérison.
" Et c'est ainsi qu'elle se trouvait là, en troisième classe, dans le train blanc, le train des grands malades, le plus douloureux des quatorze trains qui se rendaient à Lourdes, ce jour là, celui où s'entassaient, outre les cinq cents pèlerins valides, près de trois cents misérables, épuisés de faiblesse, tordus de souffrance, charriés à toute vapeur d'un bout de France à l'autre. "

Mon avis

Peu convaincue par le sujet du livre, j'ai toujours repoussé cette lecture.
Les premiers chapitres ont été douloureux pour la lectrice que je suis. Douloureux mais nécessaires !
Cet afflux de souffrance a finalement réussi à faire taire mes réticences.
Et accompagnée par les gémissements des malades, les prières, au son de la voix de Pierre racontant l'histoire de Bernadette, et les secousses du train, j'ai fini par capituler.
Cinq jours pour cinq parties contenant cinq chapitres, la rigueur d'Émile Zola est bien là. Aucun aspect de Lourdes n'a échappé à son regard pointu. Aussi le roman vous offrira le panel complet : Lourdes et ses malades, des déshérités aux mieux lotis, de la grande ferveur aux petits arrangements, de l'hypocrisie de la société, de l'appât du gain, de la merchandisation à outrance, Lourdes comme ci vous y étiez, et bien sûr, le doute qui s'immisce à travers le personnage de Pierre. L'éternel débat entre foi et raison , un sujet déjà abordé dans le dernier tome des Rougon-macquart, le docteur pascal.
Le talent de Zola a encore frappé. Il a finalement réussi à m'embarquer dans cette histoire aux antipodes de mes aspirations. Décidément ce Zola, il ne me déçoit jamais !

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Après avoir lu , en plusieurs année, le cycle des Rougon-Macquart ( de 1994 à 2000 ) , j'entreprends la trilogie des Villes.
" Lourdes " est le 1er Tome... dés les premières pages je replonge dans la précision littéraire des personnages, des lieux et surtout la force unique de Zola à décrire les émotions et les pensées...
De plus, le sujet est très intéressant et permet une réflexion tout à fait actuelle de la religion catholique d'hier à d'aujourd'hui.
L'histoire du personnage principal , le Père Pierre Froment continue dans "Rome" et se termine dans " Paris " ( que je vais lire dés que possible ).
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Lu et écrit juste après "le Docteur Pascal", Lourdes en est le prolongement : le conflit entre foi et raison est un thème commun, mais aussi l'importance de la reproduction pour l'épanouissement humain.
On trouve dans le roman une description des ravages du (sur)tourisme, mais aussi de la passion qui anime les foules en pélerinage. L'ambiance n'a pas beaucoup changé là-bas, en tout cas j'y retrouve l'esprit des lieux visités il y a plus de dix ans.
Pour la maladie, Zola peut être cru dans ses descriptions, il laisse peu de choix au lecteur quant aux phénomènes à l'oeuvre dans les guérisons constatées. Miracles aux yeux des uns, elles doivent pouvoir s'expliquer par un phénomène nerveux, on dirait aujourd'hui psychosomatique. Mais la perte des illusions de la foi se solde par le désespoir de ceux qui s'appuient sur la raison. On retrouve là le manque de spiritualité qui marque notre société athée et n'a guère trouvé de remplaçant.
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Adolescent, j'avais eu un coup de coeur pour les Rougon-Macquart qui ne s'est jamais démenti ensuite lorsque je lisais des tomes restants comme la Bête Humaine ou l'Oeuvre. Depuis quelques temps, j'avais Lourdes dans un coin de la tête, en particulier depuis la journée que j'y ai passé au mois d'août dernier. Je suis tombé sous le charme de ce roman, véritable genèse du phénomène mondial qu'est devenue cette petite ville pyrénéenne.
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Sur cinq journées, à la manière d'un carnet de voyage, Zola met en scène des personnages lors d'un séjour à Lourdes. Se basant sur les voyages qu'il effectua lui-même en 1891 puis en août 1892, il décrit la frénésie autour de cette cité aux miracles célèbres. La grande fresque des Rougon-Macquart est derrière lui, il souhaite se consacrer à un nouveau projet. On le devine ici sous les traits du jeune prêtre Pierre Froment, en proie à une crise de foi. Il accompagne Marie, son amie d'enfance, paralysée des jambes et trimballée dans une caisse en bois, « comme un cercueil ». Chacun attend un miracle de ce voyage très long (plus de vingt-deux heures à bord d'un train bondé en plein mois d'août).
C'est passionnant, les talents de conteur de Zola sont évidents, sa description des personnages est telle qu'on peut facilement se les représenter, et faire partie du voyage. du « monsieur tout seul » à l'hôtel, en passant par les Vigneron à l'affût d'un héritage, on retrouve la patte du naturalisme zolien. J'ai été particulièrement touchée par Mme Volmar, cette femme « aux yeux magnifiques » qui fait le voyage pour d'autres raisons, et pourquoi pas, celles de guérir son coeur de femme mal mariée. Beaucoup de réflexions à travers ces pages, l'hypocrisie des hommes, leurs faiblesses, et leur foi aveugle, sur ce qui lui semble être pure illusion. le commerce autour de la grotte, les ventes de cierges, d'eau bénite, de chapelets laisse perplexe. Zola évoque une « Lourdes gâtée par l'argent, transformée en un vaste bazar, où tout se vendait, les messes et les âmes. »
Sceptique quant à l'existence de Dieu, Zola observe un « monde de croyants hallucinés ». Il ne les raille pas, mais s'interroge. Il a étudié les différents cas de guérison au bureau des constatations, et connaît l'histoire de Bernadette Soubirous qu'il retrace ici à travers les lectures de la brochure que Pierre tient sur lui. Les notes de fin sont très utiles et donnent une idée de ce qu'il a réellement observé lors de ses voyages, faisant de ce roman un témoignage bien vivant. Un peu long par moments, dans les descriptions, cela reste une étude très intéressante, que j'ai réellement pris plaisir à lire, et les dernières pages nous montrent un Zola soucieux des hommes, leur folie, opposant la raison à la foi qui illusionne.
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Quel roman et quelle acuité sur les pèlerinages de cette époque ! Une trilogie condamnée par l'église à l'époque et qui pourrait l'être encore. Un grand moment de lecture !
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