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EAN : 978B073VTYY2V
233 pages
(10/07/2017)
3.76/5   19 notes
Résumé :
Naïs, la belle enfant brune et sauvage, a poussé. Des épaules fortes, une taille ronde, des bras magnifiques. Dans ses grands yeux couve un feu sombre... Une sève puissante coule dans son corps de jeune guerrière rompue aux travaux de plein air. Remué jusqu'au fond de l'âme, Frédéric, noceur et libertin, contemple sa servante. Elle est belle sous son hâle et son odeur de terre lui murmure des promesses sensuelles... Très vite, ils glissent à des caresses. Mais le pè... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Frédéric Rostand est le fils paresseux et noceur d'un riche avoué d'Aix qui possède une propriété à L'Estaque. Les Micoulin en sont les mégers (métayers). Ils ont une fille, Naïs, qui est très belle. Un été, malgré un père ombrageux et violent, Naïs accepte des rendez-vous secrets avec Frédéric… ● On retrouve ici les thèmes chers à Zola. Les Rostand exploitent sans vergogne le labeur de leurs métayers ; leur rejeton, élevé dans l'ouate, ne cherche qu'à jouir de la fortune du père et à satisfaire ses plaisirs ; la jeune Naïs est à la fois exploitée par son père qui l'envoie à seize ans travailler à la fabrique de tuiles, par Mme Rostand qui en fait sa bonne et par Frédéric qui couche avec elle le temps d'un été pour mieux la laisser ensuite… Mais la chute de la nouvelle est très inattendue ; les fils de l'intrigue semblaient conduire à une toute autre résolution. Si je préfère Zola dans l'ampleur de ses grands romans, cette nouvelle porte tout de même sa marque de fabrique, et notamment son style que j'admire. Une autre de ses nouvelles est encore meilleure, car pleine d'humour, ce qui n'est pas si courant dans l'oeuvre de Zola : Les Coquillages de Monsieur Chabre.
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Je ne connaissais pas les nouvelles de Zola, et c'était une erreur ! Comme le dit un autre Babeliote, Zola gagne à la concision ce qu'il perd en ampoulage : un régime sans graisses sied fort bien à cet amateur de sagas à tomes multiples.
Prenons la plus connue d'entre elles: Naïs Micoulin. Enfant battue, Naïs s'amourache du fils du proprio, héritier jouisseur et charmant, bien décidé à croquer la fortune familiale sans s'embêter à la faire fructifier. En quelques pages, voici tout Zola. La fatalité : la nouvelle est découpée en 5 chapitres, comme autant d'actes d'une tragédie. La lutte des classes: Frédéric, fils d'un bourgeois et d'une aristocrate, symbolise toute la tranquille impudence de la classe dirigeante, nourrie et sauvée par ceux qu'elle exploite. La condition féminine entre humiliation et revanche. Et puis les mythes, toujours : l'arbre sous lequel le couple fait l'amour, la belle et la bête, bossue comme Quasimodo, la mer qui sauve et la terre qui tue, le pacte de sang et d'amour, la beauté fanée dans un déjeuner de soleil...
Bref, c'est bon, c'est court et c'est âpre comme des amours de vacances.
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Qu'elle est jolie Nais, vive, sexy, rendue plus irrésistible encore par son malheur. le jeune Frédéric n'y résiste pas, et leurs amours voluptueux se déchainent sous la lumière érotisée de Marseille, et sous l'oeil du père Micoulin qui retient sa furie.
Mais Nais est la servante, et Frédéric le bourgeois, il est donc dans l'ordre des choses que cela finisse mal.
Un conte sensuel est cruel qui ne m'aura, au final, pas vraiment embarquée.
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Publiée pour la première fois en 1877 dans « le Messager de l'Europe »(1) , cette nouvelle relate les amours contrariés de Naïs Micoulin et de Frédéric Rostang. Issus de deux classes sociales totalement opposées, les deux jeunes gens se retrouveront en cachette afin de pouvoir donner libre cours à leur relation amoureuse, et ce, en dépit de l'hostilité et de la brutalité du père Micoulin. La puissance patriarcale de cette époque est en permanence rappelée tout au long du récit et implacablement décrite dans les aspects les plus noirs de la personnalité perturbée du père Micoulin, saisi par de sombres desseins dans sa détermination à mettre fin à cette idylle. Atteint d'une jalousie maladive et d'un machiavélisme malsain, il bat régulièrement sa fille et tentera, à deux reprises, de supprimer le fiancé embarrassant.

Pour atténuer la noirceur de cette fresque sociétale peu engageante, Emile Zola utilise le pinceau du peintre pour magnifier, par le biais de sublimes descriptions, les paysages de la Provence, cette région de son enfance, si chère à son coeur. Les couleurs chatoyantes, les arômes fruités, les bruits de la nature environnante, rien ne manque dans le tableau du romancier naturaliste qui pousse son talent littéraire jusqu'à éveiller nos papilles à l'évocation de la savoureuse recette de la bouillabaisse.

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(1) Mensuel libéral et pro-occidental très largement diffusé et lu en Russie, à cette époque.
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Cette nouvelle est courte, bâtie sur le contraste saisissant de deux personnages, Naïs et Frédéric, jeunes, beaux, amis d'enfance - mais j'ai vite porté ma sympathie sur Naïs...
Frédéric est un Monsieur, fils de bonne famille, qui s'ennuie dans son hôtel froid et humide. Il ment à sa mère de façon hypocrite, traine dans ses études, attend la mort de son père pour hériter. Il vit en province, dans une province perdue - Aix, et ne peut donc entretenir les filles du Quartier latin à Paris, même s'il trouve des orgies et des plaisirs.
Naïs est belle, sauvage, attentionnée même face au bossu rejeté de tous. Son père la bat violemment, lui interdit toute liberté, et exploite sa force de travail. Oui,pauvre Naïs, une petite passade de vacances pour Frédéric, un amour à mort pour elle. Un personnage émouvant donc, mais Naïs est capable d'une force de résilience importante.
Une belle description aussi des calanques marseillaises de la part de Zola, avec même une recette de bouillabaisse qui donne envie !
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Et Naïs souriait, en montrant ses dents blanches. Le plus souvent, Frédéric n’était pas là. Mais, un jour, la dernière année de son droit, il sortait, lorsqu’il trouva Naïs debout dans le vestibule, avec sa corbeille. Il s’arrêta net d’étonnement. Il ne reconnaissait pas la longue fille mince et déhanchée qu’il avait vue, l’autre saison, à la Blancarde. Naïs était superbe, avec sa tête brune, sous le casque sombre de ses épais cheveux noirs ; et elle avait des épaules fortes, une taille ronde, des bras magnifiques dont elle montrait les poignets nus. En une année, elle venait de pousser comme un jeune arbre. « C’est toi ! Dit-il d’une voix balbutiante. – Mais oui, monsieur Frédéric, répondit-elle en le regardant en face, de ses grands yeux où brûlait un feu sombre. J’apporte des oursins… Quand arrivez-vous ? Faut-il préparer les filets ? » Il la contemplait toujours, il murmura, sans paraître avoir entendu : « Tu es bien belle, Naïs !… Qu’est-ce que tu as donc ? » Ce compliment la fit rire. Puis, comme il lui prenait les mains, ayant l’air de jouer, ainsi qu’ils jouaient ensemble autrefois, elle devint sérieuse, elle le tutoya brusquement, en lui disant tout bas, d’une voix un peu rauque : « Non, non, pas ici… Prends garde ! Voici ta mère. »
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