AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de JML38


De 1946 à 1959, à San Perdido, ville fictive du Panama oubliée des dieux, royaume du marché noir et de la corruption, deux communautés se partagent les lieux.

Dans la ville basse, une extrême pauvreté règne dans le bidonville de Lágrima où les habitants vivent aux abords d'une décharge dont ils tirent les maigres ressources leur permettant de survivre. Felicia est le personnage emblématique de cette population, s'assurant que tous les enfants affamés profitent équitablement de ce qui est encore consommable, les empêchant de toucher aux déchets provenant de l'hôpital.

Sur les hauteurs se trouvent les nantis et les dirigeants du Panama, dont les gouverneurs successifs, qui assurent leur train de vie en contrôlant les trafics en tous genres, bien aidés par quelques américains, anciens soldats ayant compris le potentiel du pays.

Les possibilités pour les petits de sortir de leur condition sont restreintes. Augusto, qui a grandi sur la décharge, est l'exemple d'une certaine réussite par le travail, n'oubliant pas d'où il vient. Pour les jeunes filles, l'ascension sociale est souvent liée à leur seul physique et l'intérêt qu'il suscite auprès de la gent masculine aisée.

Dans un milieu où la justice est encore moins bien répartie que partout ailleurs, un jeune garçon noir, muet, aux yeux bleus, fait une étrange apparition, comme sorti tout droit d'une jungle dans laquelle, d'après les légendes, vivent des descendants d'esclaves qui au 16e siècle se sont révoltés contre les Espagnols.

Ce mystérieux enfant aux mains d'une puissance phénoménale devient en grandissant une légende, un héros populaire défenseur des opprimés, dont le récit nous rapporte sous des allures de fable les péripéties, forcément véridiques puisque issues d'une tradition orale qui s'est perpétuée au fil des années et qui ne saurait surtout pas être mise en doute.

Un roman d'un esthétisme certain, magnifiquement picaresque, dont les personnages ne laissent pas indifférents, à l'image du mystérieux Yerbo, de la lumineuse Felicia, du courageux Augusto, de la douce Hissa, du méritant docteur, et de quelques autres moins reluisants à qui l'écriture talentueuse de David Zukerman donne vie de façon superbe.
Commenter  J’apprécie          110



Ont apprécié cette critique (11)voir plus




{* *}