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Critique de c.brijs


Neuf mois après la chute du régime des Tourneurs de page ; Iriulnik, la tourneuse-alpha, enfuie ; Alkan, Tahar et leurs amis peuvent enfin jouir de moments bien mérités de répits. le "Codirave", le COmité en DIRection de l'AVEnir, gère la Bulhavre dans l'intérêt de tous... Et pourtant... Les ressources alimentaires diminuent de manière inexplicable ; la colère couve dans la population, habillement dirigée par des nostalgiques de l'ancien régime, avides de pouvoir ; les populations de l'Outre-Monde cherchent un abri sûr contre la pollution... Bref, le temps de l'insouciance est bel et bien fini pour nos amis !

Nous voilà arrivés au dernier tome de cette saga. Un tournant toujours difficile à gérer pour un(e) fan tiraillé(e) entre l'envie de connaitre le mot de la fin et celle de cheminer encore et toujours aux côtés des héros, devenus à la longue des connaissances-amies...

L'envie de lire est bien évidemment la plus forte. Et, ici, ça débute très fort, avec deux chapitres où se mêlent effroi et sentiment ambigu de pitié pour un être qui nous révulse autant qu'il nous fascine : Iriulnik, LA méchante de l'histoire ! le titre du premier chapitre, Fleurs de sang, joue d'ailleurs à merveille sur cette ambiguïté.

Côté sentiments, ceux tissés entre Alkan et Artelune sont également soumis à rude épreuve. La complicité des temps difficiles a fait place à l'éloignement, à l'indifférence... Alkan ne comprend pas ce revirement de situation et souffre en silence. Les deux ados arriveront-ils à renouer le dialogue perdu ? Cette question taraude le lecteur d'un bout à l'autre du récit.

D'autres questions nous turlupinent et, sans le vouloir, on ne peut que faire des rapprochements avec les révolutions que nous avons connues et connaissons encore aujourd'hui de part le monde. La question de l'après bien sûr, celle des luttes fratricides pour la détention de ce pouvoir vacant et celle plus fondamentale encore qui touche à notre humanité : sommes-nous vraiment prêts à faire de nos différences une force et à oeuvrer pour le bien de tous ?

Aux côtés de ces questions politiques, l'auteure revient sans crier gare sur celles qui concernent l'écologie et la survie de notre planète. L'épilogue sonne d'ailleurs comme un coup de semonce en nous rappelant cet adage : "L'histoire est un éternel recommencement" !

Après avoir jonglé avec les mots "tyrannie" et "barbarie" dans les deux tomes précédents, celui-ci rime davantage avec le mot "rédemption". Si on ne peut faire table rase de ce qui est passé peut-on, tout au moins, tenter de se racheter d'une manière ou d'une autre et ainsi laisser aux autres un message d'espoir : après la pluie, le beau temps... Un beau temps qu'il nous faut encore et encore reconstruire !

"Unis, ils avanceraient ensemble, destination : la vie."

Comme pour les tomes 1 et 2, on retrouve avec plaisir la plume de Muriel Zürcher qui reprend ses recettes qui fonctionnent : des chapitres courts, une alternance narrative des récits, un suspense sans cesse renouvelé, ... avec pour conséquence près de 470 pages qui se dévorent d'un trait.

En conclusion, cette série pour le moins addictive peut être lue pour elle-même - elle constitue une merveilleuse aventure humaine où tous les protagonistes sont attachants, des bons aux mauvais - mais, plus loin, elle peut l'être aussi pour les très nombreuses questions cruellement d'actualité qu'elle soulève !

Une trilogie à dévorer de toute urgence, quel que soit votre âge !
Lien : http://lacoupeetleslevres.bl..
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