Robin des graffs

Sam graff des monuments la nuit. Il s'envole sur les toits comme s'il allait « graffer » le ciel. Il loge dans une chambre de bonne tout là-haut sous les toits de Paris qui toucheraient presque la lune.
C'est un Robin des graffs au coeur blessé qui donne sans compter.
Un jour une petite fille du nom de Lilibelle rencontre son chemin.

C'est le début d'une belle histoire. Lilibelle n'a que 6 ans, mais connaît déjà tant de choses sur la vie, et la raconte si bien avec des mots inventés, qu'elle allège la tristesse. Elle est vive et colorée comme une libellule, pleine d'entrain et de malice.

Un roman plein d'images, une carte aux étoiles, un dessin pour aimer. Des serrures dont il faut trouver la clé, afin d'éclairer des lieux et des personnages trop souvent dans l'ombre, et pourtant si lumineux.
L'auteure a su trouver les mots justes et une intrigue subtile pour nous raconter une histoire pleine de tendresse, mélancolique avec une pointe d'amusement. Des personnages qui se croisent pour tisser de jolis liens.

"Robin des Graffs", c'est une rencontre. de celle bien providentielle mais qui commence mal aussi, hélas, on en conviendra, devant l'évidence. Mais l'auteure, jamais au grand jamais ne tombe dans le pathos. Il y a méprise et quiproquo, votre honneur. Il suffit donc de quelques fractions de secondes pour que Lilibelle "Bonny", 6 ans, sauve à priori la mise à Sam, un jeune adulte, se baladant dans les couloirs non autorisés d'un commissariat de police...et le mette dans de sales draps. Sam est le graffeur mystérieux qui donne du fil à retordre aux forces de l'ordre et qui pond des oeuvres sur les sommets( dégrade les biens publics, vu sous un autre angle) et fait parler de lui dans les médias pour son talent créatif et sa vivacité à filer entre les doigts.
Ses graffs sont des messages! Mirabelle, la généreuse boulangère , intriguée par le jeune homme s'en doute.Ces images sont des clichés de l'enfance qui feront écho à une amie de Sam, vivant dans la même ville, on le suppose. Une bouteille à la mer.
La clé nous sera révélée avant la fin. Pourquoi Sam recherche t-il cette jeune fille, quelle est leur histoire commune pour qu'il se mette en danger? On devine un caractère intrépide ( ou irresponsable) chez Sam à grimper les toits, entrer dans les bureaux de police pour suivre les avancées d'enquête le concernant et, surtout, ne pas ramener cette petite fille qui l'a adopté et a décidé de le suivre. Lilibelle est une gentille petite rêveuse plus que menteuse à laquelle il s'attache. Elle charme, on craque pour son caractère pétillant, spontané et son imagination fertile à réinventer l'absence de sa maman.
Au fil du récit et de la recherche de la petite fille "enlevée" dans le commissariat ( détail qui fait la farce des médias), on découvre à coups de détails et d'échanges verbaux l'objet de sa garde à cet endroit. Lilibelle était en voie d'être placée.
Les autres personnages de Muriel Zürcher sont tout autant en marge, dans une parenthèse, parfois prôche du purgatoire selon les situations. La vieille Christiana n'a pas de toît sur sa tête. Sam préfigure une catégorie de jeunes qui graffe et souvent sans le sou ni situation professionnelle.
Entre les tentatives de Sam d'apposer ses messages graphiques sur des hauteurs les plus visibles qui soient ( comme la coupole du Panthéon), s'intercale des temps de la petite vie du Capitaine Nora Laval en charge des deux affaires. Cela n'a pas toujours vocation d'apporter un envers de la situation côté police même si cela semble proposé ainsi. C'est un autre destin qui s'ajoute et est proposé, du côté du système. C'est un biais également pour s'ouvrir sur la grande mécanique administrative et médiatique. le mari de Nora travaille dans le foyer où l'on recroisera Lilibelle. C'est une femme à responsabilités très mariée à son métier et qui en paye le prix sur le plan personnel, les lecteurs le verront. Ce personnage se heurte aussi à la difficulté de déployer des forces de police sur des personnages qui ne sont pas des criminels en soi mais oeuvre dans l'illégalité, la nuance apportée est importante pour l'ensemble du récit. Sam croisera d'ailleurs un groupe réparant les monuments historiques sans autorisations. Il y a bien une marge définie, une ligne, une frontière et le franchissement du mauvais côté reste assez flou tel que semble le présenter l'auteure. le ton est bien plus mélancolique que la dureté de certains faits. Il y a de beaux sentiments qui percent la grisaille, des tentatives de pointer sur des lieux qui en manquent, comme des phares. C'est à découvrir et à proposer à des grands ados et des adultes aussi.

C'est le deuxième roman de Muriel Zürcher que nous lisons et déjà des motifs se distinguent. Elle aime visiblement faire se rencontrer deux jeunes (de l'enfant au tout juste adulte) très différents mais chacun malmené par la vie, mettre en lumière les oubliés de la société et a un intérêt poussé pour le graff.
Après avoir évoqué Banksy en passant dans "Et la Lune, là-haut...", le tag est ici au centre de l'intrigue. Ce qui n'a pas été pour déplaire à mon loulou, passionné de street art.

Nous avons donc suivi Sam dans son mystérieux projet de reproduction des animaux de l'Arche de Noé sur les murs de Paris... jusqu'à sa rencontre avec la petite Lillibelle.
Comme toujours chez cette auteure, les personnages sont immédiatement attachants et constitués de plusieurs épaisseurs. C'est très agréable à lire.

Nous avons particulièrement aimé l'idée de la chorale se rassemblant pour les enterrements de SDF, les morts abracadabrantesques de sa mère inventés par Lilibelle, l'association qui restaure illégalement différents monuments historiques, ou la vieille bourgeoise généreuse avec ses partenaires d'échecs.
Alors oui, l'auteure tombe facilement dans le happy end systématique. Mais ça fait du bien aussi, parfois !

On l'appelle Robin des Graffs. La nuit, Sam graffe des couples d'animaux sur les murs de Paris. Les policiers à ses trousses, il fait en sorte d'être le plus discret possible. Un jour, il croise une adorable petite fille de 5 ans, jeune fugueuse, qui ne veut plus quitter Sam. Elle ne veut pas retourner en foyer et va aider Sam à terminer sa mission. Recherché également pour enlèvement d'enfants, la tâche va s'avérer bien plus difficile.

Sam et Lilibelle forment un duo improbable mais si attendrissant. Dès leur rencontre, je les ai aimé et j'ai adoré les suivre dans leur folle aventure. Toutes les personnes qu'ils croisent font preuve de solidarité. C'est un très joli roman plein de douceur malgré le quotidien difficile des personnages. On y parle des sans-abris, des foyers pour enfants, du deuil... Des sujets difficiles mais le côté solaire et insouciant des personnages apporte de l'espoir et de l'optimisme.

L'histoire se transforme rapidement en enquête policière. Nous suivons d'un côté Sam et Lilibelle qui essayent tant bien que mal de s'en sortir et d'un autre côté l'avancée des investigations menée par le capitaine Nora Laval. Quand on lit un policier, on a très envie de voir l'enquête évoluer et se résoudre mais, pas ici, car cela signifierait séparer Sam et Lilibelle. On est tellement attachée à ce duo de personnages qu'on souhaite voir l'enquête rester au point mort.

Les personnages secondaires sont également très intéressants. Christiana, Benjamin, Madame Descastel ou encore Romane m'ont mis du baume au coeur et m'ont donné foi en l'humanité. J'ai passé un très beau moment avec cette histoire pleine de bienveillance. La plume de l'autrice est très agréable, j'ai notamment adoré la tendresse et l'humour que l'on retrouve dans les dialogues de Lilibelle.

Je vous invite grandement à partir à la rencontre de Sam et Lilibelle, vous ne pourrez être qu'attendri par ces personnages lumineux qui se croisent et qui créent de jolis liens.

Le postulat de départ du roman est aussi incongru que drôle. Cette adoption malgré soi, ce copinage des esseulés pour ne pas tomber aux mains des policiers, montre dès les premières pages la solitude des deux personnages principaux. Sam apparaît comme un jeune homme sensible que la vie n'a pas épargné. Il se dégage de lui une telle sérénité que l'on comprend aisément que Bonny s'accroche à lui comme à un rocher. Elle, représente, le brin de folie de l'enfance, tant par son langage fleuri, que par son attitude confiante qu'elle que soit la situation.

Le roman fourmille de personnages secondaires, comme une chorale qui répond aux solistes. Citons la commissaire qui mène l'enquête, son compagnon qui travaille à l'ASE, son père avocat, la patronne de Sam, la boulangère… chacun apporte sa note à la partition qui se déroule devant nos yeux. On suit les péripéties de Sam sur les murs de Paris, l'enquête de la police sur ce graffeur et sur « l'enlèvement » de Bonny, leur périple à tous les deux… le tout avec simplicité et fluidité.

Muriel Zürcher signe un roman aux multiples points de vue qui nous relate l'aventure urbaine extraordinaire d'une petite fille et d'un jeune homme.
Lien : http://boumabib.fr/2017/10/2..

Ce roman ado de Muriel Zürcher est une petite pépite. Sam, jeune homme au grand coeur le jour et graffeur la nuit, rencontre fortuitement, alors qu'il est de passage dans un commissariat parisien, une petite fille de 5 ans. Ayant la police à sa recherche à cause de ses virées nocturnes sur les toits de Paris, la fillette va lui permettre de quitter les lieux de manière discrète. Mais que faire désormais de cette petite fille ? Commence alors une histoire d'amitié pleine de tendresse entre Sam et Liliebelle qui devient de plus en plus attachante au fil des pages. Autour de ce duo gravitent également des personnages qui se croisent et qui vont tous aider, à leur façon, le jeune homme. Cette histoire, emplie d'humanité, est à déposer entre le plus de mains adolescentes possibles !

Roman lu dans le cadre du prix des Incorruptibles 2017-2018.

Je dois dire que de prime abord ce livre ne me faisait pas du tout envie. Ce n'est pas pour rien que je l'ai lu en dernier dans la sélection des Incos. Il faut dire que la couverture, même si elle est très jolie, ne m'a pas du tout attiré. Pour moi ça renvoyait tout de suite à un livre sur la banlieue et la thématique des graffs a un sérieux effet répulsif sur moi ! C'est un univers que je respecte mais qui ne me fait pas rêver du tout. Je me suis donc lancé dans la lecture de ce livre à reculons.

Et contre toute attente je me suis vraiment laissé prendre à l'univers de ce livre. Certes il s'agit bien d'un garçon un peu désoeuvré mais on est pas du tout dans l'univers banlieue et street. le garçon en question est bien graffeur mais il peint des animaux en hommage à une fille dont il a été amoureux dans sa jeunesse et avec laquelle il lisait un livre sur les animaux. Chaque graff donne lieu à une représentation d'un animal, en immense, sur les murs de Paris, dans des lieux bien précis et ciblés.

Ce qui m'a plu dans ce roman c'est le côté sentimental bien sûr. La relation entre ce grand dadet et la petite fille est très touchante (même si parfois la fille est à la limite du supportable on s'y attache finalement), la relation entre le graffeur toujours avec son amie clocharde est aussi prenante. Bref, il y a à la fois de quoi contenter les coeurs sensibles comme le mien mais il y a aussi de l'action puisqu'on suit en parallèle l'enquête d'une flic qui cherche justement à trouver le graffeur. Ce côté "policier" est aussi très bien utilisé et on est vite happé par l'enquête.

L'écriture est agréable, les chapitres sont nombreux et courts pour nous inciter à lire toujours un chapitre de plus. On obtient au final un joli page turner qui m'a beaucoup plu.

Au final j'ai trouvé ce roman très sympa, à la fois émouvant et prenant. Une belle surprise.

Des graffs pour appeler une amie disparue il y a longtemps. C'est en tout cas ce qu'espère Sam : il veut retrouver Gabrielle. Mais pour le moment, il se retrouve avec Lilibelle, petite fugueuse du foyer où elle est placée. En plus de lui faire prendre beaucoup de risques, elle l'ouvrira à nouveau à la vie...
Mort, déni, culpabilité... Comme ça, ça semble plus que déprimant. Pourtant, c'est aussi un roman loin des clichés, notamment sur les SDF qui ici sont une force positive du roman ; et même sur les policiers : certains sont en effet en plein dans le cliché et puis d'un coup, on se souvient qu'ils sont humains. Ce roman rappelle que les êtres humains sont complexes, qu'ils sont surprenants. Et qu'ils ont besoin d'amour, de reconnaissance et d'art. Parce que personne ne dénonce Sam, alors même que le graff sur les bâtiments public est illégal...
C'est un roman riche, rythmé, ramassé (tout se passe en une semaine). Une lecture que je conseille vivement.

Un roman très original avec l'amitié entre deux personnes que tout oppose (presque). Beaucoup de personnages secondaires mais qui ont leur importance. Les personnages ont tous des doutes et des questionnements, des souffrances aussi mais l'histoire est pleine de rythme et d'entrain, de moments positifs. Pas de pause dans ce livre, les épisodes s'enchaînent. Les scènes sont amusantes et les dialogues cocasses, notamment ceux entre Sam le héros et Lilibelle/Bonny. Cette dernière invente même des mots et des expressions et cela nous fait sourire ! Ce roman est un message d'espoir et de foi en l'humain.
Lien : http://capocapesdoc.over-blo..

Une histoire de rencontre entre une petite fille en foyer et un graffeur. le roman est agréable à lire. C'est un policier mais très soft c'est surtout la rencontre de personnages. On y découvre tout un monde à la limite de la légalité graffeurs et autres. Un livre positif et optimiste.