⭐️⭐️⭐️⭐️/5
Allemagne, Seconde Guerre mondiale. La Mort, épuisée par son travail, nous raconte l'histoire de la jeune Liesel surnommée "
la voleuse de livres". le début de son récit commence par la mort de son frère ainsi que le vol de son premier livre, et se finit dans les gravats ainsi que la perte de son histoire. Liesel est une affamée de lecture, une dévoreuse de mots. Elle les manipule, deviennent ses amis, sa famille, son réconfort. Elle ne pourra s'empêcher de voler les livres pour pouvoir subvenir à son appétit dévorant. Les livres lui donneront le pouvoir de sauver son moral et celui de chacun, et de sauver sa vie.
En parallèle, nous suivons années par années l'impact de la guerre sur une petite ville allemande, notamment à travers la privation et le rationnement de la nourriture, et surtout les bombardements rythmant les nuitées des habitants.
Mais une des raisons pour laquelle on aime ce roman, ce sont grâce à ces personnages. On découvre des personnes toutes hautes en couleur et différentes : l'épicière nazie, la femme du maire hantée par la mort de son fils, Rosa la femme qui jure tout le temps... Mais nous nous attachons encore plus au doux Hans et son accordéon, celui avec la patience ultime d'un père, celui qui donne du pain aux Juifs, celui avec une gentillesse extrême qui redonne goût à l'humanité. Mais également à Rudy, le petit bonhomme qui se croit comme Jesse Owens, qui aime Liesel de tout son coeur, et qui fait les quatre cents coups avec elle.
Et cette fin ! Mon Dieu, à chaque fois, les émotions me surprennent.
Mais ce que j'ai le plus aimé dans cette lecture, c'est la narratrice, la mort. Elle n'est pas qu'une figure noire, lorgnant les âmes et faisant son boulot avec plaisir, au contraire. C'est une narratrice humanisée, fatiguée par tout ce travail, fatiguée par l'humanité et ses guerres. La Mort a aussi son petit côté poétique, elle aime regarder le ciel, ses couleurs et est remplie d'humour ! J'ai d'ailleurs remarqué, après cette relecture, que la première fois que l'on lit ce livre ado, on s'identifie à la protagoniste, on aime le livre parce qu'on a l'impression d'être aux côtés de Liesel. Mais en le lisant plus adulte, on prend place aux côtés de la Mort et on perçoit sa vision de manière plus profonde. Accorder la narration à la Mort, permet non seulement une histoire plus originale, mais également une visualisation plus poétique de l'histoire, plus nuancée, qui fait de
la Voleuse de livres un livre inter-générationnel.