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Antoinette Roubichou-Stretz (Traducteur)
EAN : 9782845451551
547 pages
Editions des Syrtes (23/04/2010)
4/5   1 notes
Résumé :
Après dix ans de guerre en Afghanistan et en Yougoslavie parmi les combattants serbes, Skif rentre clandestinement en Russie accompagné de deux compagnons d’armes. Ils s’attendent à retrouver leur patrie comme « une belle aux yeux bleus » mais n’y voient qu’« une vieille sale et ivre qui fait la manche à côté de la gare ». L’époque des réformes et des bouleversements a favorisé la naissance de clans puissants et mafieux en quête de pouvoir et d’argent.

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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Rarement un titre constitue à ce point une synthèse éponyme, un résumé du livre. La “sélection” post-soviétique a constitué en l'élimination des plus faibles par le crime, la corruption, le chantage parmi tous ceux qui ont voulu s'attribuer les oripeaux et les richesses de l'URSS immédiatement après la perestroïka du détesté Gorbatchev. le darwinisme post-comministe, en quelque sorte. Les anciens d'Afghanistan, les anciens du KGB et des différents “organes”, les maffias ont surnagé, au moins temporairement, dans la plongée en enfer de la société. Devant la faillite de l'état dont en profitaient certains, des groupes clandestins pratiquant la politique du pire, ce que l'on a appelé ailleurs la “stratégie de la tension”, visaient à instaurer un pouvoir dictatorial. Tout cela au nom de l'éternelle Russie, de l'orthodoxie, de la slavitude… Toute ressemblance avec ce qui s'est produit ensuite ne saurait être que pure coïncidence !
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« La démocratie a ouvert des perspectives aux gens doués pour les affaires », indique avec cynisme le très louche Nikolaï Trofimovitch Pokhodine (surnommé L'affairiste ou le chauve) au tout début de Sélection naturelle, excellent thriller – roman d'espionnage publié en 1999 en Russie par Alexandre Zviaguintsev et qui vient de sortir en traduction aux Editions des Syrtes.

Un bon gros roman bien dense (près de 550 pages), dont l'intrigue nous invite à la rencontre de la mafia, du grand banditisme et de l'espionnage à la sauce russe post-communiste. Les notes de la traductrice, Antonina Roubichou-Stretz, sont les bienvenues pour se repérer dans la réalité socio-politique et l'histoire récente du pays, une histoire fertile en conflits armés.

Le personnage principal, Igor Fiodorovitch Skvortsov, alias Skif, revient clandestinement en Russie avec deux compagnons d'armes, après avoir combattu pendant dix ans sur divers fronts. Un vrai dur de dur, qui a connu un camp de travail à régime sévère pour vol d'un hélicoptère militaire et qui figure sur la liste des criminels de guerre à arrêter en priorité en tant qu'ancien colonel de l'armée des Serbes de Bosnie. Personnage peu sympathique, donc, a priori. Pourtant, la plupart des « nouveaux Russes » qui croisent sa route à l'occasion de son retour au pays le sont encore bien moins. de vraies horreurs comme on les aime dans les romans d'espionnage, ex-agents du KGB, actuels agents du FSB, trafiquants, blanchisseurs d'argent sale, personnages sans scrupules obnubilés par les bucks facilement gagnés, parfaites incarnations des extrémités auxquelles conduit le libéralisme qui se fout de la démocratie.

Skif retrouve la belle Olga Victorovna Korabova, sa femme, que le destin ne lui avait permis de connaître que très brièvement et dont il a eu une fille. Olga est devenue une princesse bling-bling célèbre, encombrée d'un père mafieux.

Rebondissements et revirements de situation abondent dans ce roman au ton souvent très ironique. On s'y perd parfois un peu tant il est foisonnant, mais c'est une bonne lecture à conseiller pour un été qui, peut-être, vient.

Alexandre Zviaguintsev est un acteur du monde judiciaire, fin connaisseur des milieux criminels et écrivain à succès.



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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Voler de ses propres ailes dans son propre avion - cela n'avait-il pas été le rêve de son enfance quand elle commandait à toute une bande de hooligans dans sa cour ? Non, dans son adolescence ses rêves étaient bien plus terre à terre, comme le veut cet âge. A cette époque-là, le summum de ses désirs, c'étaient une Volga blanche et un cosmonaute ou, au pire, le premier secrétaire d'un quelconque comité régional florissant. Il ouvre la portière et de la voiture émerge une belle et svelte créature aux cheveux d'or répandus sur les épaules, vêtue d"un short blanc et nimbée d'une auréole de mystère, de parfum et d'illusions.

Mais elle avait rencontré un capitaine des paras, ce qui n'était pas si mal. Les capitaines peuvent devenir des généraux à la longue. Le beau cpitaine avait disparu dans des prisons et des camps aussi rapidement qu'il était apparu, laissant sur sa faim une femme qu'il avait éveillée à des caresses passionnées. Papa avait donné à son inconsolable fille unique une Volga blanche et, en annexe, un nouveau fiancé, avant de décamper lui-même en Suisse. Korobov s'y était fait une belle situation. Il savait que tôt ou tard viendraient des temps nouveaux pour la Russie et qu'alors elle se donnerait de nouveaux maîtres ; il en était persuadé et, tel un tigre tapi dans les fourrés, attendait son heure.
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Ivan Vassilievitch regarda s'éloigner le chef de la PJ et comprit à retardement sa gaffe : ce nouveau commissaire principal de la police judiciaire n'était autre que le neveu de l'ex-premier secrétaire du comité de district du parti communiste et, par conséquent, le cousin du jeune adjoint du directeur de l'administration. Kossitsyne avait aussi compris que les policiers rechercheraient, bien sûr, les assassins du pope et du moine Alexeïev pour la frime, mais ne les trouveraient pas, ou bien en trouveraient d'autres - pas les vrais.
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Son appartenance à une organisation secrète l'élevait à ses propres yeux au-dessus des profanes et son admission au nombre des élus l'enivrait par la promesse de romantiques exploits futurs. Il comprenait mal contre quels adversaires il devrait lutter et quelle serait cette "Russie une et indivisible", mais comprit bien vite que la privatisation allait démarrer dans le pays, et assista avec ardeur aux conférences expliquant les méthodes qui permettraient aux particuliers de s'emparer des biens de l'Etat. Après qu'il eut participé à quelques actions inoffensives contre des étrangers, on lui accorda un mot de passe et un code chiffré, mais surtout des dollars pour la privatisation et on lui ordonna d'attendre l'heure H, à laquelle il serait tenu d'exécuter n'importe quel ordre provenant du centre.
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Vidéo de Alexandre Zviaguintsev
Le ciné en liberté octobre 2017 .Le ciné en liberté. Chaque mois le magazine Transfuge propose une table ronde ciné animée par Oriane Jeancourt Galignani, rédactrice en chef, avec la participation de Damien Aubel, François Bégaudeau, Frédéric Mercier et Sidy Sakho, critiques cinéma. Ce mois-ci, The Square de Ruben Östlund, le Redoutable de Michel Hazanavicius et Faute d'amour de Andreï Zviaguintsev.
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