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Ce livre est aussi court que ce que l'on sait vraiment d'Amerigo Vespucci!
Stephan Zweig, nouvel Américain qui a fui le nazisme, se penche sur l'origine du nom donné au quatrième continent: Amérique... Ce nom tellement sonore, gorgé d'espoir, de fortune et d'aventure...
Cet essai, dans le beau style limpide de Zweig, m'a appris ce que j'ignorais en remettant les pièces d'un puzzle à leurs places ou, plus certainement en dénouant un sac de noeuds complexe à souhait!
L'intelligence de l'auteur, c'est de remettre la naissance du mot Amérique dans le contexte d'une époque bouillonnante où se succédaient les découvertes de terres inconnues et de mers dont on imaginait pas la fin.
Donc, Zweig décortique, analyse, rassemble et rend à chacun des protagonistes ce qui lui revient: À Colomb, la découverte d'un continent nouveau qu'il ne reconnaît pas comme tel (l' amiral croit toujours avoir rejoint les Indes!...) et à Vespucci d'avoir reconnu ce continent comme terre nouvelle!.. Et aux éditeurs-imprimeurs de cette époque où le droit d'auteur n'existait pas, d'avoir donné le nom d'Amérique au nouveau continent.
Voilà, nous dit Zweig, c'est tout cela et rien que cela.
L'histoire s'est faites sur une erreur et une foi dans des écrits imprimés encore rares à l'époque.
Mais, est-ce au reste si grave? Parce que, après-tout, Amérique sonne et résonne tellement bien!
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Habituellement fan des biographies, nouvelles et autres romans du génial Stefan Zweig, je suis un peu embêtée au moment de rédiger cette critique de son enquête historique Amerigo... Embêtée parce que cette critique ne peut qu'être mitigée...

Rien à dire sur le fond et le style, qui me plaisent toujours autant. En revanche, pourquoi cette forme artificielle de l'enquête historique et ces circonvolutions sans fin sur le caractère honnête ou malhonnête d'Amerigo Vespucci ? Plus de 500 ans après les faits, nous aurons de toute façon du mal à nous faire notre propre idée... Bref, l'enquête a beau être brève avec ses 121 pages, elle était encore trop longue de 50 pages un peu verbeuses à mes yeux !

Pourtant, le sujet est vraiment intéressant : pourquoi l'Amerique porte-t-elle le nom d'Amerigo Vespucci alors même qu'il n'a pas du tout participé à sa découverte ? Cette information ne va pas changer votre vie d'homme ou de femme moderne, c'est sûr, mais elle donne lieu ici à des développements brillants et érudits, à lire par pur plaisir intellectuel, ou pour briller dans les dîners.

Cette dénomination est le fruit d'une suite de hasards et de coïncidences historiques, sans qu'Amerigo ne soit ni un grand navigateur ni un grand imposteur... Il a eu le mérite de réaliser en premier que cette terre atteinte par Christophe Colomb n'était pas un morceau d'Asie, mais bien un 'monde nouveau', et d'écrire des lettres à son patron Médicis sur ce thème.

Dans l'effervescence des découvertes et de leur diffusion, ses écrits ont été repris, déformés, transformés... jusqu'à ce qu'un petit géographe de Saint-Dié veuille intégrer ce 'monde nouveau' à la cartographie de Ptolémée et propose pour cela l'appellation Amérique, sans chercher plus loin que le bout de son 'monde nouveau'.

Amerigo était sans conteste au bon endroit au bon moment, mais Zweig aurait peut-être pu le raconter plus directement et simplement.
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"Amerigo" oder "Die Geschichte eines historischen Irrtums" (Allez on vous traduit : "L'histoire d'une erreur historique"... et rien d'une mystification, vous allez voir !).

Ou... comment des approximations savantes forgées par un tout petit cercle d'intellectuels dans leur minuscule Duché de Lorraine (tapi au coeur aujourd'hui oublié des Vosges : Saint-Dié) ont fabriqué le nom et la mythologie d'un continent... Une histoire incroyable.

Nous ne saurons "presque" rien - du moins pas grand chose (informations biographiques parcellaires ou perdues... à l'instar du destin injuste de ces centaines de tragédies d'Eschyle et Sophocle dont les copies-papyrus furent certainement saccagés et brûlés à Alexandrie au IIIème siècle après J.-C.) - de la petite vie tranquille mais "un moment aventureuse" du brave Amerigo Vespucci... oui, malgré l'ultime chapitre qui fera le point sur la "question Amerigo"...

Nous apprendrons en revanche beaucoup sur les mentalités et la circulation hasardeuse de l'information à la fin du Moyen âge, en ce début des "Temps modernes" post-colombiens (qualifiés parfois de "Renaissance") ... et encore un peu plus sur le charisme de cet imprimeur et ses compères "ès approximations", lettrés et artisans si enthousiastes du début du XVIème siècle...

Un tout petit livre passionnant et un essai historique magistral - fort rapidement lu (sept chapitres) - du grand et prolifique Stefan Zweig (1841-1942), dont le génie a trop tôt disparu : l'entière faute de ces incultes, sinistres crétins (et bien sûr criminels) de Nazis...
Lien : http://fleuvlitterature.cana..
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Zweig s'étonne que le continent mythique de notre monde ait été baptisé du blaze d'un clampin. Parti pour raconter la vie d'Amerigo, comme il n'y avait rien à raconter sur l'homme, il a raconté la vie du prénom : Amérique. de ce court récit qui se lit vite, avant qu'il ne soit déjà l'heure d'aller chercher les enfants à l'école, j'ai retenu une réflexion sur la fragilité de la culture. Pas celle des autres - depuis Levi Strauss on la sait foutue - non, la nôtre. « L'esprit de l'humanité est paralysé, écrit Zweig, comme par l'effet d'une maladie mortelle, elle ne veut plus rien savoir du monde qui est le sien (...)  la main de l'homme n'est plus capable de représenter son propre corps à travers le dessin (...) on ne voyage plus, on ne connait rien des pays étrangers». J'observe mes enfants ricaner en regardant les enfants des autres se tortiller sur tiktok. Ils ne dessinent pas, ils sortent peu, on ne part plus en vacances, covid oblige, et à la place, ils sauvent un monde 3D de la menace zombie sur Fortnite. Zweig ajoute « On a désappris à lire à écrire à compter, même les rois et les empereurs d'Occident ne sont plus en mesure d'apposer leur propre nom au bas d'un parchemin. ». Je m'affole. Spengler ! Onfray ! Finkielkraut ! Et s'ils avaient raison ? Heureusement, à la télé, dans le bureau ovale, le 45ème Président des Etats-Unis d'Amerigo signe son nom au bas d'un tax bill. Et il exhibe fièrement sa signature à la caméra et à la cour. Sauvés ! Il sait écrire son nom ! Plaise à Dieu qu'il reste Président !
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Dans Amerigo, Stefan Zweig répond à la question :" Pourquoi a-t-on utilisé , pour baptiser cette partie du monde, le prénom d'Amerigo Vespucci?"
"Parce que Vespucci a découvert l'Amérique? Il ne l'a nullement découverte! Parce qu'il a été le premier à fouler le sol du continent, et non seulement des îles de la côte? Non, ce n'est pas non plus pour cette raison, car ce n'est pas Vespucci qui a posé le pied le premier sur le continent américain, mais Colomb et Sébastien Cabot. Dans ce cas, peut-être a-t-il abusivement prétendu avoir été le premier à aborder ces terres? Non,Vespucci n'a jamais revendiqué ce privilège auprès d'aucune instance. S'agirait-il donc d'un savant, d'un cartographe qui, pour satisfaire son ambition, aurait proposé que l'on donnât son nom à cette nouvelle terre? Non,il n'a jamais agit de la sorte non plus, et n'a même vraisemblablement jamais rien su de l'usage qui était fait de son nom."

C'est cette histoire pleine de hasards, d'erreurs et de malentendus , que raconte Stefan Zweig. Il reconstitue la vie d'Amerigo Vespucci et ce que son entourage en a fait, pour arriver à une conclusion que j'ai bien appréciée.

Son écriture m'a emportée de la première à la dernière page. C'est avec plaisir que j'ai fait un petit retour depuis l'an 1000 avant de plonger dans cette époque des grandes découvertes!
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Livre amusant puisqu'il brode une histoire plausible à partir du manque de certitude sur la réalité...
Comment faire une biographie sans preuves tangibles ? On pourra toujours rétorquer qu'un certain Jésus est déjà l'objet d'un livre (Ô combien célèbre) de ce genre...
Donc ici, finalement, la non-biographie du florentin A. Vespucci est le prétexte à une quasi déclaration d'amour au continent qui l'a accueilli, lui qui fuyait l'Europe déjà parcourue par ses courants racistes, suprémacistes et xénophobes.
L'avantage ici est la poésie de l'écriture de l'auteur qui nous berce de ses réflexions subtiles sur les étranges retournements de l'histoire, sur les récits différents qui sont faits successivement d'une même réalité...
Tout est finalement question de croyances et d'interprétations. Heureusement qu'aujourd'hui tout a changé et que nous sommes priés, sous peine d'un salutaire bannissement , d'inscrire dans la Loi certains points d'histoire.
On observe, du point de vue continental, les explorateurs portugais s'élancer à la conquête de l'Est pour qu'un Génois et un Florentin se disputent finalement par supporters interposés la paternité de la conquête de l'Ouest...
Certes il y a eu Pedro Álvares Cabral, mais il est peu resté dans l'imaginaire collectif occidental contrairement aux deux précédents.
C'est un peu l'objet du livre, celui des méandres de la construction de notre imaginaire que les livres scolaires d'histoire sont chargés de graver dans nos esprits. Ainsi,
en 1503, un ouvrage en latin intitulé "Mundus Novus" est publié. Il affirme être un résumé traduit d'une lettre écrite en italien par Albericus Vespuccius ...
A-t-il jamais mis les pieds sur ce monde nouveau, notre Florentin? A-t-il cherché à paraître plus important qu'il ne fut? A-t-il cherché à doubler dans la course à l'attribution de nom le Génois Colomb ? Pas facile d'être sûr mais... le nouveau continent, dont tout le monde alors ignorait qu'il s'agissait d'un continent, fut nommé "Alberica".
Non, en fait... Heureusement (?), au gré des traductions, des versions remaniées et augmentées, peut-être légèrement trafiquées de ce livre de vulgarisation, les noms de l'auteur, possiblement découvreur pour ses lecteurs, évoluèrent : Alberico Vesputio, puis Amerigo Vespucci...
Enfin , gravé dans le marbre des cartes post-Ptolémée, ce nom qui selon l'auteur, sonne comme le clairon d'un peuple jeune et conquérant, apparaît pour l'éternité : America !
Un joli livre entre roman et histoire qui gagne à être diffusé auprès des jeunes mais pas que...


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Un essai qui a une allure d'enquête policière... Mais qui était réellement Amerigo Vepucci, qui a donné son nom à l'Amérique? Un usurpateur, envieux, qui a évincé Christophe Colomb? Un manipulateur affabulateur, voulant recevoir des honneurs et accéder malhonnêtement à la notoriété? Ou un homme, ordinaire, honnête, presque insignifiant, qui a été broyé par les rouages de l'Histoire parce qu'au XVème siècle il aurait rédigé quelques pages qui ont fait divaguer des contemporains érudits, scientifiques ou lettrés, en mal d'aventures?
Les archives étant très pauvres, Zweig ne lève pas vraiment le voile sur le mystère Vespucci, toutefois le livre est instructif et bien rédigé.
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Je ne m'étais jamais demandée pourquoi le continent américain a été baptisé ainsi et je n'avais jamais entendu parler d'Amerigo Vespucci.
Stefan Zweig a grandement comblé mes lacunes grâce à son essai historique "Amerigo". Ce court récit nous permet de comprendre comment Amerigo Vespucci contemporain de Christophe Colomb s'est vu attribué la découverte de l'Amérique qui a été donc baptisée ainsi en son honneur.
Stefan Sweig nous indique comme dans une enquête les différentes pistes possibles pour expliquer ce malentendu historique.
Un petit cours d'histoire très plaisant avec le charme de l'écriture de Stefan Zweig.
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Un petit essai très intéressant écrit avec brio par cet auteur qu'on ne présente plus. Cette lecture est vite finie car Zweig a le don de captiver notre curiosité et mène l'enquête de façon constructive nous menant vers des pistes méconnues.
Colomb, ou de Vespucci le réel découvreur de l'Amérique ? Que ça soit l'un ou l'autre, le nouveau monde est bien désolant à ce jour. Qu'est ce que la colonisation a fait de ces terres ? Un désastre hélas ! C'est un autre sujet, ici, Zweig nous éclaire quant à l'origine de ce nom de baptême pour cette nouvelle terre. Si le prénom Amerigo serait donc l'origine de ce nom donné à ce territoire en le féminisant comme l'Europe, l'Asie, et l'Afrique, par Amérique, peu certain que cela suffit pour dorer le blason de notre cher Vespucci qui n'en demandait pas tant. Une réelle comédie, d'erreurs, d'autres tours se sont joués de cet homme. L'essai étant court, je ne peux en dire plus et je vous laisse le soin de découvrir cette aventure sous la plume charmeuse de Zweig.
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C'est une enquête à laquelle se livre Stefan Zweig.
Pourquoi la postérité a-t-elle nommé le nouveau continent nouvellement découvert Amérique et non Colombie ?
Zweig remonte la piste des rares documents pour élucider cette énigme, décortiquant les méprises, malentendus et hasards qui vont dans un 1er temps porter aux nues Vespucci « grand découvreur », « grand navigateur », « grand érudit » puis dans un second, le dégringoler en flèche « escroc », « usurpateur », plagiaire »… du grand Colomb.
Dressant un bref aperçu historique de la période précédant les Grandes Découvertes, il rappelle l'engouement de l'époque pour les écrits de toutes sortes qui se diffusent dans la société grâce à la merveilleuse invention de l'imprimerie. Même les lettres privées sont imprimées, multipliées, propagées et donc y compris les coquilles et erreurs qu'elles contiennent.
Dans un souci de vérité, Stefan Zweig replace chaque personnage dans le rôle qui a été le sien :
-Colomb : génial mais arrogant découvreur qui a aucun moment ne prend la mesure de ce qu'il a découvert
- Vespucci : le marchand-navigateur intègre qui le 1er comprend que la terre nouvellement découverte n'est ni l'Inde, ni une île mais un Mundus Novus, expression prise dans l'une de ses lettres qui mettra le feu aux poudres de cette polémique plusieurs fois centenaire.
Connaissant le talent de Zweig pour dresser des biographies fines, brillantes, je suis un peu déçue car c'est ce à quoi je m'attendais. A la lecture de ce court essai, je comprends mieux ma méprise. Les documents concernant le mystérieux Vespucci ont quasi tous disparu.
Pour autant, j'ai découvert cette querelle dont je n'avais eu vent, convaincue que j'étais que l'intuition de Vespucci avait toujours été interprétée comme telle.
Merci à M. Puiseux, mon prof d'Histoire Géo de collège, pour l'anecdote « Vespucci » racontée en cours il y a fort longtemps et jamais oubliée.…
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