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Critique de dourvach


Un livre remarquable : déjà par sa taille (508 pages dans l'édition de poche) et son ambition : il aura mis dix ans à naître, sans cesse retouché et agrandi, sa confection perfectionniste ayant été -- hélas ! -- interrompue par cet incroyable ou "incompréhensible" passage à l'acte autolytique du grand écrivain-conteur viennois à Petropolis (Brésil), pris dans l'impasse de sa dépression chronique et d'un monde devenu fou le 22 février 1942 ! [cf. "Les derniers jours de Stefan Zweig" de Guillaume Sorel, adapté d'un essai de Laurent Seksik].

Commen un fils de bourgeois et descendant des roturiers "Balssa" devient -- à la force du poignet -- "Balzac" puis "Monsieur de Balzac" (1799-1950)...

Energie de vie incroyable ! Tempérament fougueux et imprudent, 100.000 francs de dettes dès avant trente ans...

D'autres que l'imprudent jeune éditeur des intégrales de "La Fontaine" et "Molière" puis imprimeur puis fondeur de caractères (toutes "auto-entreprises" humaines successivement en faillite) auraient mis fin à leurs jours : pour notre bonheur, Balzac a préféré jouer à cache-cache tout le restant de son existence avec ses créanciers (qui furent parfois ses parents et Laure de Berny, l'Amie/amante fidèle...) et, après un pan de sa vie à torcher du (mauavais) roman-feuilleto sous pseudonyme [CF. la première période alimentaire de Georges Simenon...] commencer une carrière dans le roman historique "le dernier Chouan") puis psychologique "Physiologie du mariage").

Stefan ZWEIG reconnaît en "Honoré Balzac" un frère. Car cet empereur de l'Empathie juge avec une tendresse fraternelle cet homme malmené par l'existence (cette enfance désertée par l'amour...) et piégé par son propre caractère fantasque : un "bourreau de travail", aussi, autant attaché aux vertus de Sainte-Caféïne qu'aux signes extérieurs de réussite sociale...

Car Balzac voulait à la fois paraître et être.
Et nous savons aujourd'hui qu'il n'avait pas tort : sa "Comédie humaine" est bien un continent qui "tient debout tout seul" et traversera bien encore quelques siècles...

Sans doute comme l'univers atttachant du beaucoup plus modeste artisan/artiste Zweig...

Un portrait extrêmement attachant et un ultime roman biographique réellement prodigieux, à l'image de son "héros" de Littérature ! (*)

(*) Nous ajouterons ici ce POST-SCRIPTUM bien tardif après avoir clos (douloureusement) notre lecture de l'ample opus zweigien : nous garderons de cet ouvrage remarquable -- Oui, y compris dans la production si prolixe et qualitativement richissisme du "Grand Viennois" ! -- l'impression tenace d'un "calvaire d'existence"... d'un involontaire parcours christique du célèbre et immortel Tourangeau, dont la brûlante "carrière" est retracée depuis son enfance étouffée jusqu'à son décès à face violette et à odeur de gangrène insupportable (notée par son ami Victor Hugo) ! Aucun biographe, avant ou après Zweig, ne nous a fait ressentir -- comme de l'intérieur de la chair balzacienne si malmenée -- l'ampleur de ce drame intérieur ayant duré pas moins de 51 années...
Lien : http://www.regardsfeeriques...
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