A l'instar de celle qu'il a dressée de
Montaigne, la micro-biographie que
Stefan Zweig propose de
Cicéron dans ce très bref format parle au fond plus de lui-même que de son sujet.
Nous sommes en 1939, le monde chéri de Zweig a disparu, l'écrivain humaniste est en exil, fuyant une Europe qui est en train de basculer dans la barbarie. de même
Cicéron, après le complot contre César, a comme Zweig soixante ans, sa grande oeuvre dans le commerce des hommes est derrière lui; au soir de sa vie il se replie et sur lui-même, et sur le pouvoir des mots comme rempart au régime dictatorial qui s'annonce.
C'est bien la première fois que je ressens, à tort sans doute, un Zweig pas convainquant quand il met en scène ce dernier sursaut de courage héroïque de
Cicéron. Ce qui ressort surtout de ces lignes, c'est un auteur las de la vie et qui se désespère du dérisoire pouvoir des mots. de ce point de vue, ce texte m'a paru d'une tristesse infinie.
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