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Citations sur Ivresse de la métamorphose (60)

Une parole d'honneur sert toujours à une femme de garde-fou auquel elle se cramponne avant de tomber.
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Un mois de juillet à midi dans l'éclat bleu du ciel et la chaleur étouffante. Les paysans sarclent là-bas, loin entre les vignes et protégés d'immenses chapeaux de paille. Plus d'école, les enfants pataugent, jambes nues et pieds nus , dans le ruisseau. Il est bon maintenant d'être chez soi, bon de pouvoir rêver.
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Chaque matière supporte un niveau déterminé de tension au-delà duquel un augmentation n'est plus possible, l'eau le point d'ébullition, les métaux le point de fusion, les éléments de l'âme n'échappent pas à cette loi inéluctable. a joie peut atteindre un degré au-delà duquel tout ajout n'est pus ressenti, il en est de même pour la douleur, le désespoir, l'abattement, le dégoût, la peur. Une fois emplie jusqu’au bord, la coupe n'admet plus la goutte supplémentaire que lui verserait le monde.
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Et, pour la première fois, à ce moment, un être, objet d'une révélation bienheureuse qui l'ébranle dans ses profondeurs, commence à entrevoir de quelle étoffe mystérieusement délicate et malléable notre âme est constituée, puisqu'un seul événement suffit pour l'agrandir à l'infini et lui faire englober dans son espace minuscule un univers entier.
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Christine remue les lèvres, mais, avant qu'elle n'ait pu parler, il récidive : "S'il vous plaît, épargnez-moi les formules de consolation, je les connais déjà. Vous allez me dire qu'il n'y a pas de honte à être pauvre, mais c'est faux. Si on ne peut pas le dissimuler, c'est une honte. Il n'y a rien à faire, on a honte comme il arrive, lors d'une invitation, que l'on fasse une tache sur la nappe. Méritée ou non, honnête ou crapuleuse, la pauvreté pue. Oui, elle pue comme peut puer une chambre au rez-de-chaussée donnant sur une courette, comme puent les vêtements pas assez souvent renouvelés. On le sent comme si on était soi-même du purin. Ça ne sert à rien d'arborer un nouveau chapeau, comme quelqu'un qui se rince la bouche alors que l'odeur fétide provient de son estomac. Cela tient à vous, colle à vous, et chacun qui vous frôle ou vous regarde le perçoit.
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Son âme tourmentée ne retient qu'une chose, qu'on l'a dépouillée, qu'elle doit abandonner son moi ailé pour réintégrer une larve amorphe, aveugle, rampante, et que quelque chose est perdu, irrémédiablement perdu.
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Des confidences sont toujours dangereuses, car un secret communiqué à un étranger le rapproche de vous. On a abandonné quelque chose de soi, on lui a concédé un avantage.
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On est passé à côté de tout, on n'a jamais rien vu, à peine souhaité de voir, on a végété bêtement dans l'espace le plus restreint, à peine plus large que la main tendue, à peine plus long qu'un bond de vos pieds, et à une nuit, à un jour de distance, commence l'immensité la plus variée. Soudain, pour la première fois, la conscience de tout ce qu'elle a manqué pénètre son esprit jusqu'alors indifférent ; sans désirs, pour la première fois, son être, au contact de la grandeur, découvre la force bouleversante du voyage, qui, d'un seul coup, arrache du corps la dure croûte de l'habitude et en rejette l'essence nue, fertile dans le flot de la métamorphose.
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De lui-même le petit déjeuner arrive, on n'est pas obligée de moudre du café, d'allumer le feu, pieds nus, glacés dans ses sandales, non, tout arrive, les petits pains blancs, le miel doré et d'autres choses délicieuses ; un traineau magique les apporte à votre lit, chaudes moelleuses, sans qu'on se donne le moindre mal, sans bouger le petit orteil.
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Je voudrais me battre d'être toujours si maladroit, si coléreux, si agressif...comme si la première personne rencontrée était responsable de tout, comme si j'étais le seul. Je sais pourtant que je n'en suis qu'un parmi des légions et des millions. Chaque matin, quand je me rends à mon travail, je vois les autres sortir de leurs demeures, mal réveillées, de mauvaise humeur, les visages éteints, partir pour une tâche qu'ils n'ont pas voulue, qu'ils n'aiment pas, qui ne les concerne pas, et je les vois rentrer le soir dans les tramways, du plomb dans les yeux, du plomb dans les jambes, tous épuisés par un labeur dénué de sens ou dont le sens leur échappe. (...) Entendez-les rire, d'un rire énorme, comblé, plein de suffisance, des automates du dimanche, des esclaves du travail à crédit. Ecoutez le rire gras de ces pauvres types, des chiens qu'on a détachés pour une journée et qui croient que leur maison et le monde leur appartiennent; je leur ficherais volontiers mon poing sur la figure.
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