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Stefan Zweig (Autre)
EAN : 9782367883816
60 pages
Editions du Cénacle (22/09/2014)
3.76/5   17 notes
Résumé :
Une haute vallée du Tyrol, lors d'un été très chaud. Dans une pension, deux jeunes gens tombent amoureux au premier regard. Au cours d'une nuit, la jeune femme reçoit enfin l'amour passionné de celui qu'elle désire... Mais cet instant d'ivresse a-t-il vraiment eu lieu ?
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
C'est un texte d'une grande sensualité et qui m'a beaucoup plu malgré sa brièveté.

L'auteur démontre ici encore son talent pour les descriptions qui permet de restituer avec une grande force évocatrice les impressions et sensations : autant la chaleur qui annihile toute volonté que la pluie qui est tellement attendue, ou le désir qui taraude le narrateur et monte en puissance alors que l'orage se fait de plus en plus menaçant.

L'auteur crée une analogie entre la femme et le paysage, entre l'homme et le ciel, entre la tension amoureuse et l'orage qui menace puis se déchaîne comme un homme sur une femme. Les vocabulaires se mélangent, la sensualité en est exacerbée.

Un très beau texte...
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Il fait chaud, très chaud, l'air est lourd, il n'y a pas de vent, la terre est sèche. Certains textes ont une résonnent particulièrement avec le lecteur en fonction des circonstances même de la lecture. Or, lire cette nouvelle alors qu'un nouvel été encore plus chaud que le précédent commence est particulièrement marquant...
Zweig commence par décrire les sentiments du Narrateur, cet accablement nerveux d'un corps et d'un esprit accablés par le soleil, qui fait que l'on murmure, comme le personnage féminin « pourvu qu'il pleuve ». On a tous ressenti cette impression que la première goutte de pluie apportera de la fraîcheur qui fera du bien au corps, à la nature, mais aussi à l'esprit en retrouvant de la sérénité. L'ambiance est aussi électrique entre le Narrateur et le personnage féminin – dont il ne saura, et ne demandera, jamais le nom. Les regards sont ainsi chargés de fluide, fébriles, et les corps, eux, s'attirent tels des aimants. le désir est lui une force électrique. Les descriptions sont donc à la fois fiévreuses, sensuelles et poétiques. le texte nous fait ressentir le temps, la chaleur, la soif.
Sauf que... tout bascule dans une scène, qui, pour moi, est un viol : « je m'enfonçais plus profondément en elle ». La scène commence de façon romantique par une rencontre sous la lune, les deux personnages se désaltèrent à l'eau puisée dans la bouche de l'autre. Mais cette jeune femme est somnambule, et donc inconsciente...
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Le narrateur est dans un hôtel du Tyrol, en Autriche. Il fait une météo harassante, suffocante. le narrateur se laisse aller à une torpeur calquée sur la nature, avec les nerfs à vif. Alors qu'un orage se dessine et avorte, le narrateur aperçoit une jeune fille. Tout dans cette nouvelle est imprégné de tension, de manque d'air, de torpeur. Les changements d'ambiance sont décrits de manière sensuelle. le narrateur recroise la jeune fille lors du repas et de la soirée. Puis, il se décidé à monter dans sa chambre. Là, il découvre la fille, somnambule. Les divagations du narrateur, chauffés à banc, l'amène à vivre une scène érotique avant qu'on orage éclate et que la jeune file s'éveille et s'enfuit. le ciel et la terre s'unissent et le narrateur se laisse inonder de pluie avec délectation et sensualité...

Formidable sens de la description des personnages, de l'ambiance.



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Dans la canicule mémorable d'un été dans les Dolomites, tout se fane et languit : les fleurs, les plantes, la volonté et les désirs. Un homme allongé dans sa chambre d'hôtel, à demi nu,dont l'esprit et la conscience s'effilochent, par la chaleur accablé, se perd en rêveries.

Le narrateur aux sens affligés, par l'atmosphère pesante, d'une hyperesthésie douloureuse, ressent une communion avec la nature; et en retour n' éprouve que ressentiment contre tous ces bourgeois placides et satisfaits, devenus complètement étrangers au sein de notre mère à tous. Seule une jeune fille gagne son empathie par sa réceptivité aux manifestations de la soif ardente exhalée par l'univers. Empathie éprouvée car l'homme s'abandonne, quant à lui, à une soumission toute féminine de la chair livrée au seules sensations . En fait tous les phénomènes naturels se personnifient, et par un renversement manifeste, le comportement de la jeune femme semble le reflet des manifestations telluriques et célestes qui agitent l'environnement, à tel point qu'a y bien lire on serait tenté de rebaptiser la nouvelle La Femme EST le paysage. Finalement la tension emmagasinée durant tout le récit s'assouvit en un accouplement de titan entre les cieux fécondateurs et la terre offerte et assoiffée, symbole de l'étreinte que les deux personnages ne mèneront pas à bonne fin.

Une courte nouvelle, très descriptive, alourdie, à mon avis, d'un symbolisme panthéiste un peu trop prégnant.
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La femme et le paysage /Stefan Zweig
Publiée en 1935 en France, cette nouvelle situe l'action dans la haute vallée du Tyrol en Autriche, pays natal de Stefan Zweig.
Au cours d'un été caniculaire du début du XXe siècle, le narrateur en villégiature dans une pension est assis détendu dans un fauteuil de rotin devant l'entrée de la pension et aperçoit une jeune fille qui semble exaltée par la chaleur. Ils semblent attirés l'un vers l'autre dès les premiers regards.
le vent se lève voluptueusement et l'orage menace. La pluie se fait attendre… le narrateur sent qu'avec la jeune fille, il est en harmonie : « L'ardent magnétisme de mon désir l'entourait. Je regardais fixement son dos , mon regard la pénétrait , caressait ses cheveux comme de loin , je l'appelais des lèvres , je la pressais contre moi , je la fixais sans arrêt , je projetais hors de moi toute ma fièvre afin qu'elle la sentît fraternellement . » le regard de la jeune fille le trouble…
Au cours d'une nuit de transe somnambulique, la jeune fille va quitter les appartements qu'elle occupe avec ses parents. Et errant dans les couloirs elle entre inconsciente dans une chambre qui n'est pas la sienne…
Dans un style exalté et sur un rythme trépidant, cette nouvelle étrange dont émane une certaine sensualité, met en scène d'une part un narrateur observateur épiant tous les gestes et mouvements d'une jeune fille qui attend quelque chose et qui est une manière allégorie du paysage environnant la pension, desséchée et attendant la pluie qui la fera renaître, le narrateur figurant le ciel salvateur. Certains traits du caractère de la jeune fille au cours de l'action peuvent aussi laisser supposer qu'elle est sujette à certains moments d'égarement, d'inconscience et d'hystérie. Au cours de la nuit de somnambulisme, la jeune fille a-t-elle réellement vécu ce qu'elle croit ?
On remarquera par ailleurs la qualité des descriptions évoquant la chaleur de l'été ainsi que l'orage menaçant et la pluie désirée. Sans parler de l'art de Zweig pour rendre compte de la tension amoureuse, de son déchainement concomitant à celui des éléments.
Un très beau texte comme toujours avec Stefan Zweig.

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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Mais la chaleur augmentait de jour en jour et la pluie ne voulait toujours pas venir. Du matin au soir le soleil dardait ses rayons brûlants, et son œil jaune et angoissant prenait quelque chose de la fixité du regard d’un fou.
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Et voici que, appuyé mollement contre le jonc souple, cette chaleur lourde me parut tout à coup merveilleuse. Elle ne me tourmentait plus, elle ne faisait que se presser contre moi, tendrement et voluptueusement, et je ne me défendais pas. Je fermai les yeux pour ne rien voir, pour sentir pus fort la nature, la chose vivante qui m’étreignait.
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Vidéo de Stefan Zweig
Stefan Zweig, auteur à succès, se voulait citoyen d'un monde qu'unifiait une communauté de culture et de civilisation. Il n'a pas survécu à l'effondrement de ce «monde d'hier» qu'incarnait la Vienne impériale de sa jeunesse.
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