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(01/01/1900)
3.99/5   37 notes
Résumé :
La dérive nocturne d'un homme qui découvre au contact des voyous et des prostituées une part inconnue de lui-même !
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Après avoir lu et apprécié "24 heures de la vie d'une femme ", les 6 heures qui changent la vie d'un homme dans "La nuit fantastique" seront-elles aussi prenantes?

L'aristocrate viennois est un type de personnage récurrent dans les nouvelles de Zweig. Il est toujours distingué et froid, toujours abusé par son confort et son bien-être au détriment de la vraie vie dont il suppose qu'elle est pleine de passions.

Cette fois-ci, ce personnage va frayer avec les petites gens et même connaître de mauvaises fréquentations, susceptibles de traîner sa réputation dans la fange.

Au départ, il est décrit comme un être insensible. Comme la lettre de rupture qu'il reçoit ne l'affecte pas du tout, il s'en inquiète quand même et décide de sortir au Prater pour y suivre exceptionnellement les courses hippiques.

de là débutent les 6 heures qui vont changer sa vie. Comme une bonne série d'uppercuts qui vont fissurer le personnage cynique du début: une femme attirante, un vol, une fête foraine parmi le petit peuple et la fréquentation d'une personne peu recommandable.

Même si j'ai été emporté, une fois de plus, par Zweig et sa passion de raconter et de triturer son personnage, la fin de cette nouvelle m'a laissé perplexe. Pour prendre une comparaison cinématographique: avant la fin, cela me faisait penser à l'intensité del'excellent "After hours" de Martin Scorcese (avec la nuit infernale d'un informaticien) mais cela finit hélas dans le ridicule ou la facilité avec une fin heureuse peu crédible , "Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil" pour reprendre le titre du film parodique de Jean Yann.

A lire quand même!
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De la dizaine de nouvelles que j'ai lue de Stephan Zweig, celle-ci est sans doute celle qui m'a le moins emportée.

L'histoire nous raconte la vie d'un baron riche à la vie morne et sans intérêt qui par le hasard de la vie, par l'expérience d'une "nuit fantastique", va découvrir les autres, va chercher à les comprendre, à ce que comprendre lui-même et à se tourner vers tous ceux qui l'entourent.
Voici une nouvelle qu'on pourrait qualifier de parabole tant cet homme se conduit comme un véritable goujat en début de nouvelle et finit par se métamorphoser en ange venu du ciel.
C'est merveilleusement écrit...évidemment, c'est du Zweig...mais la fin est un peu trop convenue, à mon goût !
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Véritable quête de soi et aussi de la part de l'humanité que l'on porte en soi! Un récit qui ne lit aussi facilement comme la plupart des nouvelles bien connue de Zweig, du moins on reste toujours dans les analyses des émotions. Notre narrateur ressemble à Meurseult de L'étranger d'Albert Camus, l'homme sans émotion, se trouvant étranger à lui-même. mais, ici, avec notre narrateur, sans paraitre s'en préoccuper, il veut guérir de son insensibilité, et c'est par une nuit notamment fantastique qu'il va suivre la voie de son salut...
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Un baron tente en écrivant, de fixer pour mieux le comprendre et en jouir, un évènement dont le souvenir l'obsède. Cette nuit fantastique, synonyme de renversement des valeurs sera le choc nécessaire à l'avènement d'un nouvel homme.

Le personnage-narrateur est un riche héritier qui mène une vie de dilettante répondant à sa prédilection pour une existence contemplative et exempte de remoud. Cet aristocrate souffre d'une forme d'impuissance morale, d'une incapacité à prendre possession de son destin; suite logique de l'écartement de toutes résistances dans son existence, par la satisfaction aisée et calme de ses désirs; d'où une froideur et une insensibilité qui en découle, proches d'une forme de mort affective. Au cours d'une promenade en fiacre, il arrive à un hippodrome et assiste à l'agitation fiévreuse et avide d'une foule en délire; son regard sur ces possédés du turf est ironique, légèrement méprisant, mais au fond assez envieux de cette passion qu'elle sait éprouver. Cet épisode est aussi l'occasion d'une passe d'armes avec une femme au contours voluptueux, dont toute l'attitude semble représenter pour lui un défi libertin; duel qu'il remporte dans une satisfaction non sexuelle, mais non moins intense, par la mortification de son mari joueur grâce au billet - élément dramatique du récit -, par lui perdu à la faveur de la cohue. Il éprouve un plaisir sadique à le laisser chercher en vain le ticket qu'il dissimule sous sa chaussure, plaisir pervers qui s'accroît d'autant avec la frustration imaginée du mari, car le billet s'avère être gagnant. Répugnant à conserver le produit d'un larcin, il rejoue à dessein de perdre, mais le démon du jeu progresse, et lui qui d'habitude est si pondéré en vient à oublier convenances, politesse, dignité et mesure. L'analyse de cette passion fait ressurgir des tréfonds ignorés de son être une sensibilité et des pulsions dont l'authenticité avait été mis sous l'éteignoir d'une vie dite civilisée. Joie maligne, honte délicieuse, fierté de la faute, toute cette “confusion des sentiments”, cette fermentation lourde de penchants contraires sont une découverte délicieuse, un éveil à un sentiment primitif de vie frémissante. Poursuivant sa déambulation toute palpitante d'émotions nouvelles, son être perçois à la faveur d'une kermesse populaire, une forme de porosité entre son moi et cette populace grouillante d'humanité, répondant à une aspiration de communion dans une unanimité oublieuse d'une individualité oppressante. Cependant tout le désigne comme un étranger et il fait l'amère expérience de l'incommunicabilité entre les êtres. A la nuit tombée la découverte des bas-fonds des prostituées et des rôdeurs s'assimile à une sorte d'ivresse de la chute, une volupté intellectuelle de jouir de l'aventure dégradante, un jeu de mise en péril de son existence, qui en retour donnent plus de sel et de valeur à cette vie. Au gré de cette virée nocturne s'éveillera en lui des sentiments plus humains et généreux : compassion fraternelle pour les malfrats par nécessité - lui qui fut voleur par caprice -, joie du don librement consenti, de se donner et de se prodiguer; sentiments qui culmineront par une frénésie de redistribution aux nécessiteux du produit de son larcin.

Cette nouvelle est d'une densité psychologique remarquable et les sujets traités rappellent à l'évidence Dostoïevski.
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La nuit fantastique
Stefan Zweig

Dans « La nuit fantastique », Zweig nous conte la dérive nocturne d'un jeune homme de la bonne société, distingué et froid aristocrate, qui découvre une part inconnue de lui-même au contact de voyous et de prostituées dans les bas-fonds de Vienne. À la nuit tombée, il ressent une sorte d'ivresse de la chute et de l'aventure dégradante pour aboutir à une sorte de compassion à l'égard des malfrats et des péripatéticiennes.
« C'étaient quelques-unes de ces prostituées les plus pauvres et les plus malheureuses qui n'ont pas de lit à elles, qui, le jour, dorment sur un matelas et la nuit rôdent sans repos, donnant à quiconque ici, n'importe où, dans l'obscurité, leur corps maigre, souillé et usé pour une piécette d'argent, guettées par la police, harcelées par la faim ou quelque drôle, à la fois chassées et chassant elles-mêmes. »
Sera-ce l'avènement d'un nouvel homme ?
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Je ne voulais pas encore regarder cette femme qui riait; cela m'amusait d'occuper d'abord, en une sorte de jouissance préalable, mon imagination avec une femme, de me la représenter, de mettre autour de ce rire une figure, une bouche, une gorge, une nuque, une poitrine, toute une femme respirant la vie.
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J'avais vu trop de courses et trop souvent assisté au spectacle qu'elles offrent pour qu'arriver à temps pût encore m'intéresser ; mon indolence se trouvait mieux de me laisser secouer mollement par la voiture, de m'abandonner à la douceur bleue de l'atmosphère, qui me frôlait comme la mer frôle le bord d'un navire, et de regarder tranquillement les beaux marronniers épanouis, qui parfois s'amusaient à laisser prendre par le vent chaud et caressant quelques brins de fleurs que celui-ci soulevait ensuite doucement et faisait tourbillonner, avant d'en parsemer l'allée. Il faisait bon aspirer le printemps avec les yeux fermés, tout en se sentant balancé et emporté sans aucun effort ; en vérité, lorsque dans le Freudenau la voiture s'arrêta devant l'entrée de l'hippodrome, j'éprouvai en regret. J'aurais préféré faire demi-tour pour continuer de me laisser bercer par cette molle journée de l'été commençant.
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Une fois que quelqu'un s'est trouvé lui-même, il ne peut plus rien perdre dans ce monde. Et dès que quelqu'un a compris l'être humain qu'il y a en lui, il comprend tous les humains.
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Car je crois que seul vit véritablement celui qui vit son destin comme un mystère.
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Vidéo de Stefan Zweig
Stefan Zweig, auteur à succès, se voulait citoyen d'un monde qu'unifiait une communauté de culture et de civilisation. Il n'a pas survécu à l'effondrement de ce «monde d'hier» qu'incarnait la Vienne impériale de sa jeunesse.
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