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Citations sur Le Monde d'hier : Souvenirs d'un Européen (277)

... être seul à aimer quelqu’un, c’est aimer deux fois plus.
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Les grands moments sont toujours au-delà du temps.
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... je ratifie l’opinion de Goethe lorsqu’il dit que pour comprendre entièrement les grandes créations il ne faut pas simplement les avoir vues dans leur état d’achèvement mais aussi les avoir observées dans leur devenir.
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Je n'ai rien vu en Russie de plus extraordinaire, de plus saisissant que la tombe de Tolstoï. Cet illustre lieu de pèlerinage est situé dans un lieu écarté et solitaire, au fond d'une forêt. Un étroit sentier conduit jusqu'à ce monticule, qui n'est qu'un tertre carré que personne ne garde, que personne ne regarde et qui n'est ombragé que par quelques arbres. (...)La crypte de Napoléon sous la coupole de marbre des Invalides, le cercueil de Goethe dans le caveau des princes, les monuments de l'abbaye de Westminster n'impressionnent pas autant que cette tombe merveilleusement silencieuse et d'un touchant anonymat, quelque part dans la forêt, environnée par le murmure du vent, et même sans un message, sans une parole.
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En elle-même Vienne, par sa tradition centenaire, était une ville très nettement stratifiée, mais en même temps - comme je l'ai écrit un jour - merveilleusement orchestrée . Le pupitre était toujours tenu par la maison impériale. Non seulement au sens spatial, mais aussi au sens culturel, le Château était au centre de ce qui, dans la monarchie, transcendait les limites des nationalités. Autour de ce château, les palais de la haute aristocratie autrichienne, polonaise, tchèque, hongroise formaient en quelque sorte la seconde enceinte. Venait ensuite la "bonne société" que constituaient la petite noblesse, les hauts fonctionnaires, les représentants de l'industrie et les "vieilles familles"; enfin, au-dessous, la petite bourgeoisie et le prolétariat. Chacune de ces couches vivait dans son cercle propre ...

(p.33)
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"Vivre et laisser vivre" disait la célèbre maxime viennoise, une maxime qui, encore aujourd'hui, me paraît plus humaine que tous les impératifs catégoriques, et elle s'imposait irrésistiblement à tous les milieux.

(p.41)
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Mon père, mon grand-père, qu'ont-ils vu? Ils vivaient leur vie tout unie dans sa forme. Une seule et même vie, du commencement à la fin, sans élévations, sans chutes, sans ébranlements et sans périls, une vie qui ne connaissait que de légères tensions, des transitions insensibles. D'un rythme égal, paisible et nonchalant, le flot du temps les portait du berceau à la tombe. Ils vivaient sans changer de pays, sans changer de ville, et même presque toujours sans changer de maison. [...]
Nous, en revanche, nous avons tout vécu sans retour, rien ne subsistait d'autrefois, rien ne revenait ; il nous a été réservé de participer au plus haut point à une masse d'événements que l'histoire, d'ordinaire, distribue à chaque fois avec parcimonie à tel pays, à tel siècle. Au pis aller, une génération traversait une révolution, la deuxième un putsch, la troisième une guerre, la quatrième une famine, la cinquième une banqueroute de l'Etat - et bien des peuples bénis, bien des générations bénies, rien même de tout cela. Mais nous, qui à soixante ans pourrions légitimement avoir encore un peu de temps devant nous, que n'avons-nous pas vu, pas souffert, pas vécu? Nous avons étudié à fond et d'un bout à l'autre le catalogue de toutes les catastrophes imaginables (et nous n'en sommes pas encore à la dernière page).

Ecrit en 1941. Pages 11-12 de l'édition Belfond.
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Les instants les plus grands sont toujours au-delà du temps.

[ Stefan Zweig ]
Le Monde d'hier. Souvenirs d'un Européen
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J'ai été le témoin de la plus effroyable défaite de la raison. [...]
Cette pestilence des pestilences, le nationalisme, a empoisonné la fleur de notre culture européenne.
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Cette houle se répandit si puissamment , si subitement sur l'humanité que, recouvrant la surface de son écume, elle arracha des ténèbres de l'inconscient , pour les tirer au jour, les tendances obscures, les instincts primitifs de la bête humaine, ce que Freud, avec sa profondeur de vue, appelait "le dégoût de la culture" , le besoin de s'évader une bonne fois du monde bourgeois des lois et des paragraphes et d'assouvir les instincts sanguinaires immémoriaux...

(p.266)

C'était toujours la même clique , éternelle à travers les âges, de ceux qui appellent lâches les prudents et faibles les plus humains, pour demeurer eux-mêmes désemparés au moment de la catastrophe ...

(p.298)
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