AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,16

sur 947 notes
5
47 avis
4
43 avis
3
12 avis
2
3 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le destin de Marie Stuart est aussi bref que saisissant. Il fallait un peintre, un orfèvre comme Stefan Zweig pour en saisir toutes les nuances, la complexité, les ténèbres d'un personnage solaire hors du commun au sens tragédien. Car la vie de Marie Stuart est digne d'une tragédie antique.
Pensez donc ! Reine d'Écosse à l'âge de six jours, en 1542, puis reine de France à dix-sept ans par son mariage avec François II, elle retournera à son royaume d'Écosse en 1560 à la mort de celui-ci. Après quelques péripéties conjugales et sentimentales, elle fuit son royaume d'Écosse et sera retenue captive par sa cousine et rivale durant vingt ans, Elisabeth Ire, reine d'Angleterre, avant que celle-ci ne finisse par signer la promulgation de sa condamnation à mort en 1587. Son existence aura été aussi fulgurante que la trajectoire d'une comète, la légende peut alors commencer, l'imaginaire collectif s'en empare et Stefan Zweig vient y mettre quelques touches de sa palette de couleurs.
J'ai retrouvé cette écriture propre à Stefan Zweig, ciselée à merveille, se posant sur les contours et l'âme des personnages de cette fresque historique.
Je me suis posé la question au moment où le texte se déroulait sous mes yeux : ai-je affaire ici à une biographie ou un bien un roman historique ?
L'écriture de Zweig se faufile entre les plis de l'Histoire. Souvent j'ai senti ici la ferveur de l'artiste prendre le pas sur la rigueur historique. Il comble le vide laissé par les traces de l'Histoire ou le mystère d'une existence, là où les historiens sont demeurés muets à jamais, il y jette le pouvoir de l'imagination et des mots d'un écrivain romanesque. Après tout, cela ne me dérange pas lorsque l'écriture de l'Histoire n'est pas dévoyée. Les silences de l'Histoire sont des interstices incroyables pour un écrivain comme Zweig, guettant de ces failles la lumière, les respirations, des soubresauts peut-être telluriques. Il les perçoit peut-être en lisant et relisant les sonnets qu'a écrit Marie Stuart comme un journal intime empreint de poésie. À certains endroits, il pose ainsi une dimension qu'on sent bien sûr fortement fictionnelle.
Il cherche à étonner, à nous surprendre. Il nous laisse entrevoir, il suggère pour que nous tirions nos propres conclusions. C'est le ressort de la mécanique romanesque de Stefan Zweig huilée ici à merveille.
Alors il y met une atmosphère, une épaisseur, une tragédie aiguisée par la dague de son écriture.
Stefan Zweig est un auteur qui aime les personnages romanesques, qu'ils soient fictifs ou réels.
Je ne vais pas vous refaire l'histoire, tout le monde la connaît. Ce qui m'intéresse ici, c'est de vous partager ce regard que porte l'auteur sur son personnage, la manière dont j'ai perçu ce regard, un regard empli d'empathie sur une reine à la destinée aussi exceptionnelle que brève, un regard pas toujours impartial pour cette reine d'Écosse qu'il dépeint souvent comme une muse chevaleresque, pas toujours non plus inspiré dans sa maîtrise de la psychologie féminine, un regard qui m'a à la fois émerveillé à certains endroits et franchement agacé à d'autres. Quant à la manière dont il s'est saisi des enjeux politiques qui sous-tendent l'affrontement de deux femmes puissantes de l'histoire européenne, il le fait avec le prisme d'un artiste, d'un séducteur exalté, d'un homme en exil aussi face à la plus grande tyrannie et barbarie qu'est connu le monde jusqu'à présent... Il ne réécrit pas L Histoire, il la comble de ses mots.
Sous l'aspect narratif, sa plume est parfaitement maîtrisée, tenant fermement le texte comme la bride d'un cheval lancé à folle allure à travers les pages de ce récit.
Marie Stuart, c'est une vie traversée de cavalcades, de fuites, d'intrigues, de manoeuvres, d'alcôves et de sang.
Stefan Zweig nous décrit une Marie Stuart ambitieuse. Quand elle revient de France, veuve, les contours de son royaume d'Écosse lui paraissent déjà trop étroits, les ténèbres de ce pays sombre et rude lui donnent simplement envie d'élargir son horizon. Il est possible que le whisky fumé à la tourbe, des hommes rustres et ivrognes attablés à boire ce breuvage local, il est possible que le port du kilt, il est possible que la brume humide posée longtemps sur un paysage qu'elle trouve froid et morne, oui il est fort possible que tout ceci ait peut-être façonné l'ambition d'un reine qui rêve d'élargir son royaume. Elle se sent alors pleinement possible héritière du royaume d'Angleterre, plus large pour porter ses rêves.
Marie Stuart est d'un tempérament exalté. Souvent sa démarche relève de la haute voltige.
Elle fut toute sa vie une femme audacieuse, insouciante, imprudente, capable de brûler d'un amour ardent qui la consume.
J'ai très vite compris que Zweig a pu être à son tour séduit par ce coeur impatient d'une reine si romanesque. Sous les aspects de douceur apparente se cache un volcan qui gronde et c'est ce qui fascine l'écrivain.
Et puis vient, selon moi le coeur de l'intrigue, cette confrontation à distance entre deux reines qui dura un quart de siècle. Pensez donc, elles sont cousines, certes rivales, ne se sont jamais vu, physiquement, en face à face.
Stefan Zweig dévoile autre chose des représentations que nous avons eu si souvent de cette reine Elisabeth, il nous la rend plus nuancée, plus humaine, plus tourmentée, en proie au doute, un désir caché en elle semble la déchirer, la torturer, entre vouloir le bien et le mal. Elle a incontestablement un sens politique plus fort que sa rivale écossaise et c'est cela qui fera basculer la balance... Pour autant, c'est une femme qui hésite, qui hésitera jusqu'au geste ultime scellant le destin de Marie Stuart.
Stefan Zweig n'est jamais aussi envoûtant que lorsqu'il approche les forces intérieures qui traversent et soulèvent ses personnages. Ici deux statures se dressent, elles ont comme points communs l'orgueil, l'intelligence, l'érudition, la soif du pouvoir...
C'est dans cette confrontation magistrale, cette lutte fratricide d'un quart de siècle entre deux cousines et rivales, que ce texte selon moi prend toute sa saveur.
Et puis brusquement, au détour d'une page, évoquant l'affrontement à distance entre les deux reines, je découvre cette phrase qui me sidère :
« Malgré leur envergure extraordinaire, ces deux femmes restent toujours des femmes, elles ne peuvent pas surmonter les faiblesses de leur sexe ; la haine qu'elles se portent, au lieu d'être franche, est petite et perfide. Placés dans la même situation, deux hommes, deux rois s'expliqueraient nettement, une fois pour toutes et, dans l'impossibilité de s'entendre, se prendraient aussitôt à la gorge ; au contraire la lutte entre Marie Stuart et Elizabeth, c'est une bataille de chattes où l'on rampe et s'épie en rentrant ses griffes, un jeu plein de traîtrise et d'astuce. »
Oh ! My God ! Mais que s'est-il passé là, notre ami Stefan Zweig aurait-il perdu la tête (oui, facile je reconnais, mais je voulais absolument marquer vos esprits) ? Je ne reconnais pas dans cette phrase l'auteur qui m'a emporté lorsqu'il effleurait les contours d'autres personnages féminins comme dans « Lettre d'une inconnue » ou mieux « Vingt-quatre heures de la vie d'une femme ».
Pourtant j'ai aimé l'hésitation d'Elisabeth, j'ai aimé qu'elle hésite même si je savais sa décision avant elle, elle hésitait peut-être car elle savait, nous révèle Zweig, que sa décision, ce serait montrer que les monarques sont vulnérables, que leurs têtes peuvent rouler du billot comme celles de simples sujets. C'est pour cela peut-être qu'elle a attendu vingt ans avant de signer cet arrêt de mort, la condamnation à mort d'une du même rang, du même titre qu'elle. Ça, c'est prodigieux dans le texte de Zweig.
La passion de Marie Stuart la conduit auprès d'un homme aux allures rudes, aux mains brutales dont elle s'amourache, ce conseiller et commandant suprême de l'armée, le comte Bothwell. Et c'est là que Stefan Zweig écrit quelque chose qui ne passerait sans doute plus aujourd'hui...
Lisez un peu : « « Il se fait de son corps possesseur », il la prend par surprise ou la viole (qui peut mesurer la différence dans de tels instants où la volonté et la résistance se fondent si voluptueusement ?). Mais l'acte de brutal de Bothwell - ses sens enivrés en sont encore tout étourdis - l'a mise brusquement en face d'un homme véritable, d'un homme qui a réduit à bien peu de chose ses forces féminines, sa pudeur, sa fierté, son assurance, qui as révélé avec volupté le monde volcanique qu'elle portait en elle ignorait jusqu'alors l'existence ».
Là, je me suis dit que le père Zweig n'y allait pas avec le dos de la hache.
Oui je sais... D'aucuns diront qu'il faut remettre ce texte dans le contexte de l'époque, mais quelle époque ? Celle de 1567 où Marie Stuart se fait violer ou bien en 1935 l'année où Zweig écrit ce récit, séducteur exalté, déjà en exil, déjà en partance pour d'autres rivages amoureux ?
Et puis... et puis... Voilà... Je continuerais d'aimer Stefan Zweig comme un ami qui peut parfois s'égarer, décevoir, continuer de m'envoûter.
J'ai trouvé la scène finale, effroyable, grandiose et poignante. Oui, cette scène que vous savez... Avec une pointe de surprise qui vient comme un rendez-vous insolite, inattendu, quelque chose de touchant. Et là je voudrais savoir si ce détail que je ne vous divulguerai pas ici est de l'ordre du fait historique ou de l'imaginaire de l'auteur. Qu'importe peut-être !
Alors cela me vient brusquement à l'esprit, je sais déjà que je chemine plus près encore vers le récit que Zweig fit d'une certaine Marie-Antoinette...
Commenter  J’apprécie          6822
Reine d'Ecosse à 6 jours, Marie Stuart devient par la suite reine de France, prétendante au trône d'Angleterre, mais aussi amoureuse exaltée, meurtrière sans scrupule et politicienne arrogante... avant de terminer sa vie sur l'échafaud, condamnée par sa propre cousine la reine d'Angleterre. C'est dire si son destin fut tragique et romanesque !

Et quoi de mieux pour retracer ce destin tragique et romanesque qu'un biographe aguerri, fin psychologue, bon historien, excellent écrivain ? J'aime toutes les biographies de Zweig, et celle-ci n'a pas échappé à la règle : le style en est un délice de précision et de rythme, l'histoire est digne d'un roman et les descriptions des personnages, des événements ou du contexte historique sont tout à fait fascinantes.

Comme dans Marie-Antoinette, la soubrette qui sommeille en moi a été ravie des détails croustillants sur la sexualité des puissants, en l'occurrence sur la malformation secrète d'Elisabeth qui l'empêcha sa vie durant de faire l'amour ou de devenir mère. Plus généralement, j'ai été impressionnée par la masse de détails donnés sur les différents sujets, qu'il s'agisse des relations entre Marie Stuart et ses courtisans, des rapports de l'ambassadeur de France ou même du compte-rendu de son exécution.

Si les portraits sont passionnants par leur justesse psychologique, ils prennent un relief supplémentaire dans la confrontation organisée par Zweig entre les deux reines, Marie Stuart, la fantasque flamboyante, et Elisabeth, la politicienne besogneuse et retorse. Selon lui, Elisabeth a gagné la bataille de leur vivant à toutes deux, mais Marie Stuart a pris sa revanche avec la postérité... Pas sûr, mais Zweig a fait tout ce qu'il pouvait pour l'aider à triompher !

Challenge PAL
Commenter  J’apprécie          614
Romanesque, dramatique, funeste. Tel fut le destin de Marie Stuart.
Et qui d'autre que l'admirable Stefan Zweig pour narrer la destinée de cette figure si malmenée par L Histoire, si controversée ? Qui d'autre que cet écrivain sensible pour nous décrire les émois de cette reine en proie à mille tourments, à mille passions ?
Personne.

Personne d'autre que Stefan Zweig, qui le fit aussi bien avec Marie-Antoinette, sait nous introduire au beau milieu des tréfonds de l'âme d'une reine séductrice, insouciante voire même très inconsciente de ses actes mais une reine également fière et orgueilleuse...

«  Les qualités et les défauts de Marie Stuart restent les mêmes à travers sa vie. Elle aura toujours aux moments critiques une attitude fière, mais chaque fois elle sera trop nonchalante pour résister longtemps à une forte pression. »

Sa fierté se heurtera bien souvent à celle d'Elisabeth 1ere, autre figure emblématique de ce siècle bouleversé par les guerres de religion.
Elles ne se sont jamais rencontrées, et pourtant, leur destin s'entremêle sans cesse, leurs relations seront débordantes de petites mesquineries féminines, de chatteries perfides, de couteaux plantés dans le dos, le tout si délicieusement ciselé par la plume d'un Zweig, qui n'ose pas prendre partie mais qui nous fait comprendre à demi-mots vers laquelle son coeur penche.

J'ai aimé cette biographie. L'histoire de Marie Stuart se lit comme un roman tellement elle est rebondissante d'événements romanesques et d'aventures chevaleresques. On se croirait vraiment dans un roman de Walter Scott ou d'Alexandre Dumas !
J'ai un peu moins aimé la fin car mon esprit était déjà ailleurs...Les tergiversations sans fin pour décider si oui ou non Marie Stuart serait décapitée m'ont un peu lassée. Sans doute parce que je connaissais déjà la fin tragique de cette histoire.
Une toute fin qui fait bien sûr penser à celle d'une autre reine déchue de ses droits... Zweig se fait un point d'honneur de rendre à ces reines leur dignité. Malgré une vie scandaleuse bien souvent guidée par un instinct purement frivole, égoïste et méprisable, leur mort reste brutale et Zweig décrit ces derniers instants avec infiniment de grâce et d'humanité.

Après cette lecture, j'ai très envie de me plonger dans le théâtre de Shakespeare. Hamlet or Macbeth ? That is the question ...

Commenter  J’apprécie          5610
Cette oeuvre de Stefan Zweig, auteur que j'estime beaucoup a été pour moi une lecture de jeunesse.
A l'époque, c'était la première fois que je découvrais la plume de l'auteur et l'histoire de Marie Stuart, cette reine d'Ecosse dont tout le monde connait la terrible destinée. J'avais adoré cette lecture et je me rappelle avoir été très enthousiaste quand j'en parlais.
Je me disais que ce livre valait le plaisir d'une relecture et c'est là que je réalise que certains livres ne devraient finalement pas être relus, histoire de rester sur la première impression
En effet, je ressors bien moins émerveillée de ce livre que la première fois. Bon, j'aime toujours, certes, mais j'ai clairement un regard beaucoup plus critique sur cette oeuvre.
J'avoue que quelquefois les arguments de Zweig au sujet de la nature féminine, que ce soit pour Marie Stuart mais aussi pour Elisabeth d'Angleterre m'ont un peu fait grincer des dents par moments. Je n'irais pas jusqu'à dire que cet auteur était un affreux misogyne, (après tout je ne le connais pas suffisamment pour l'affirmer) mais clairement, il y a quelque chose de paternaliste et peut-être même de condescendant à ce sujet.
Cependant, je reste toujours sous le charme de sa plume, car Zweig est quand même un très bon raconteur d'histoire.
Il a redonné vie à cette reine qu'auréole son destin tragique. Et c'est vrai qu'on ne peut être que touchée par son histoire, car finalement ses choix de vie ont déterminé son avenir tellement jeune. A 25 ans tout était déjà joué pour elle.
Pour l'instant, je dois reconnaitre que ma biographie préférée de cet auteur est celle de fouché. Je suis cependant curieuse de découvrir celle de Marie-Antoinette, qui se trouve dans ma PAL et que j'entamerais tôt ou tard…


Challenge A Travers l'Histoire 2022
Challenge ABC 2021/2022




Commenter  J’apprécie          504
Marie Stuart, quel destin tragique! Reine d'Ecosse à 6 jours, puis reine de France par son mariage avec François II qui la laisse presque aussitôt veuve, elle doit quitter la France, où elle a passé une enfance radieuse, pour prendre le trône de l'Ecosse, pays si rustre à côté des raffinements de la France qui laisse le Moyen-Age derrière elle.
Commence alors une longue guerre froide contre la reine Elisabeth avec qui elle dispute le trône d'Angleterre, dont elles sont toutes les deux héritières. Mais toute l'existence de Marie Stuart semble jouer de malchance. Elle arrive toujours trop tôt ou trop tard, choisit les mauvais hommes, perd des alliés inestimables par la maladie ou la guerre et se retrouve, finalement, seule, captive d'Elisabeth, et abandonnée de son frère et de son fils.
On en oublie presque qu'elle a comploté contre son mari pour qu'il soit assassiné, et on vit avec elle ses dernières années de prisonnière de luxe.

L'ayant lu peu de temps après la biographie d'Aliénor d'Aquitaine, de Régine Pernoud, je n'ai pas pu m'empêcher de comparer. le style d'abord: contrairement à Régine Pernoud, Stefan Zweig a romancé certains pans de la vie de la reine et n'a pas lésiné sur l'interprétation de ses sentiments, en appuyant parfois de sa grosse patte sur le fait qu'il s'agit ici de femmes, ce qui explique ceci et cela. Marie Stuart et Elisabeth sont comparées à deux chattes qui soufflent et se griffent sournoisement, sont vaniteuses, et j'en passe.
Malgré ça, le destin de Marie Stuart n'en est pas moins captivant et cette biographie se lit comme un vrai roman qui nous plonge dans le seizième siècle et tous les côtés sombres et violents qu'il renferme.
Commenter  J’apprécie          482
Passionnant !

De Marie Stuart, je savais seulement qu'elle avait été reine d'Ecosse et qu'une certaine rivalité avait existé entre elle et Elisabeth 1ère, reine d'Angleterre. Je n'imaginais nullement que sa vie avait été si tragique et romanesque.

Dans cette biographie, Stefan Zweig retrace avec justesse la vie de cette reine depuis sa naissance jusqu'aux jours qui ont suivi l'application de sa condamnation. En ne s'appuyant que sur des faits et témoignages incontestables, il a cherché à percevoir et comprendre la personnalité de cette femme, à en déduire ses sentiments et désirs qui ont porté ses choix durant tout son règne. Travail conséquent et minutieux qu'il nous livre ici avec talent dans une écriture fine, toujours aussi appréciable.

Extraordinaire que son parcours ! Reine d'Ecosse à 6 jours, puis reine de France à 15 ans (même si peu de temps), Marie Stuart fut aussi prétendante au trône d'Angleterre ce qui lui vaudra une éternelle inimitié avec sa cousine. Pas si mal pour une seule personne, une femme de surcroît. Une vie mouvementée par ses passions amoureuses, mais aussi par quantités d'intrigues politiques autour d'elle qui apporteront leurs lots de complots et de trahisons. Une vraie tragédie que son histoire passionnelle avec Bothwell qui aboutira quand même à la mort d'un roi, puis à la sienne - mort importante puisqu'elle est la première tête couronnée a avoir été jugée et condamnée dans l'histoire des grandes monarchies européennes.

Excellent ouvrage que je recommande à tout lecteur qui souhaite agréablement découvrir la vie de la dernière reine d'Ecosse.

Challenge Livre Historique 2019
Commenter  J’apprécie          315
Il fallait un essayiste d'exception pour brosser un portrait assez fidèle d'une des femmes au destin le plus scandaleux de l'histoire.
Stefan Zweig, dont j'avais adoré la biographie de Marie-Antoinette, réussit à merveille à transcrire les petits et grands états d'âme de Marie Stuart, celle qui fut Reine de France puis Reine d'Ecosse.
De sa naissance à son exil en France jusqu'à son mariage avec le dauphin de France, grâce aux ententes entre sa mère et Catherine de Médicis, Marie Stuart vivra là ses années les plus calmes.
Devenue reine de France pour une courte période, à la mort de son époux français et sans descendance, elle part alors récupérer la couronne qui l'attend en Ecosse tout en déjouant les pièges dressés sur sa route par son propre frère et la nouvelle reine d'Angleterre : Elisabeth.
Stefan Zweig nous donne les clés pour comprendre comment une femme qui a su rebondir aussi bien, s'est laissée entraîner à donner son accord pour l'assassinat de son propre époux et à épouser dans la foulée le meurtrier.
Grandeur et décadence, tel pourrait être le résumé de sa vie.
Une belle biographie, très éclairante sur les moeurs écossaises et les relations internationales à cette époque.
Commenter  J’apprécie          290
Et bien quelle femme, c'est moins que l'on puisse dire ! Alors je ne vais pas comme à mon habitude répété ce qui précède, ni résumé cette longue biographie.
J'ai eu plus de mal à me plonger dans cette biographie au contraire de celle de Marie-Antoinette du même auteur.

Donc ce fut long mais intéressant malgré tout, car j'avais une grande lacune sur le parcours de cette reine.
J'ai bien aimé le fait aussi que l'auteur nous remet dans le contexte de l'époque, pour qu'on appréhende mieux les faits et gestes des uns et des autres.

Une lecture en demie teinte, mais très intéressante pour le côté historique et le personnage.
Commenter  J’apprécie          290
En pleine diffusion de la saison 7 de Game of thrones, il est plaisant de constater que les sources d'inspiration ont pu être nombreuses dans l'histoire ! Car finalement, voir Daenerys et Cersei s'affronter à distance, n'est-ce pas assister au combat à mort (et sans jamais s'être vues !) entre Marie Stuart et la reine d'Angleterre Elisabeth ? ;-)

Bon, blague à part, voici une biographie, dense, littéraire, psychologique et passionnante, qui se lit absolument comme un thriller. le talent de Stefan Zweig se met au service de ce personnage incroyablement complexe et si simple à la fois, guidé par ses passions (multiples histoires d'amour, dont une, dramatique...). Il m'a manqué les références à Shakespeare, mais sinon pas besoin d'être historien pour prendre un immense plaisir à cette lecture !
Commenter  J’apprécie          290
Il s'agit de la première biographie de Zweig qu'il m'est donnée de lire et je n'ai pas été déçu ! L'auteur sait nous présenter la vie de la reine d'Ecosse comme une véritable pièce shakespearienne, tenant à la fois de Hamlet, de Macbeth et de Richard III ! Et cela tout en s'appuyant sur les faits historiques ou en ne s'aventurant dans les conjectures qu'en prenant la précaution d'en avertir le lecteur.

L'opposition entre Marie et sa cousine Elisabeth 1ère, reine d'Angleterre est évidemment au coeur de ce récit et Zweig rend l'opposition des deux femmes tout-à-fait passionnante. Drame personnel mais aussi moment de bascule dans L Histoire, avec un grand "H", qui voit le monde protestant marquer un point décisif contre les puissances catholiques. Un livre passionnant de bout en bout.
Commenter  J’apprécie          252




Lecteurs (2412) Voir plus



Quiz Voir plus

Le joueur d'échec de Zweig

Quel est le nom du champion du monde d'échecs ?

Santovik
Czentovick
Czentovic
Zenovic

9 questions
1880 lecteurs ont répondu
Thème : Le Joueur d'échecs de Stefan ZweigCréer un quiz sur ce livre

{* *}