AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,16

sur 947 notes
5
47 avis
4
43 avis
3
12 avis
2
3 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Magistral ! Flamboyant ! Au départ n'étant pas férue d'histoire, je n'étais pas assurée d'être transportée tout le long de ce récit, mais Stefan Zweig a cette particularité miraculeuse d'écrire avec son coeur, il transperce le carcan royal et politique de l'époque pour mettre à jour l'âme humaire qui se cache derrière et pour mieux en comprendre les actes répréhensibles. Il n'a pas le regard froid et conventionnel d'un historien, il arrive par sa profonde sensibilité sans prétention ni manières complexes à éclairer ce qui est juste entre morale et devoir.

Zweig est pour moi le maître du sentiment qu'elle soit fictive, historique ou toute autre, sa littérature est à lire et à relire le plus souvent, elle fait du bien à l'âme et au coeur.

Commenter  J’apprécie          815
Fascinante personnalité que celle de Marie Stuart, que Zweig nous présente dans toute sa complexité avec ses ombres et sa lumière, et dont la vie se lit comme un thriller. Racée, orgueilleuse, fougueuse, égotiste comme seuls le sont les rois, tantôt en-dessous de sa charge historique et tantôt très au-dessus, Marie Stuart traverse son destin avec morgue et panache et paiera cher ses errances dans la passion qui lui font perdre le sens de la morale royale et la conscience du poids de l'histoire qui pèse sur ses épaules.
Reine dès le berceau, rendue à l'austère royaume d'Ecosse après les raffineries de la cour de France, déterminée à tenir son rang dans les puissants jeux de pouvoir qui animent l'Europe, tenant pied à pied dans sa lutte fratricide autour de la couronne anglaise avec la rouée et ambivalente Elisabeth, c'est elle-même qui, pour la passion d'un homme, précipitera sa chute pout tomber, dès vingt-trois ans, dans une vie de prison dorée, enragée de reconquérir un pouvoir qu'elle ne retrouvera plus jusqu'à l'échafaud.
Après m'être régalée de nombre de ses nouvelles, de son autobiographie, je découvre Stefan Zweig en biographe et le charme opère toujours. Il faut dire que si Stefan Zweig avait rédigé les notices de montage des meubles Ikea, je crois que je les dévorerais aussi, certaine qu'il aurait su sonder le bois comme il sait explorer toutes les matières, âmes, hommes, histoire.
Commenter  J’apprécie          7912
Le style de cette biographie historique est superbe. Stéphane Zweig est l'auteur de ce magistral ouvrage qui porte beaucoup de sens et beaucoup de vie.
C'est la biographie de Marie, reine d'Ecosse . Elle fut aussi un moment reine de France par mariage.
Elle reste catholique par conviction dans cette époque où les guerres de religions enflamment l'Europe . Elle est l'Ecosse , car elle symbolise la souveraineté de pays en tant que sa souveraine et elle est aussi dans la ligne successorale de la couronne d'Angleterre.
La situation en Ecosse est difficile pour la monarchie locale qui reste catholique ,alors que la reforme marque des points solides dans ce pays avec l'extension des presbytériens.
Elle est donc à la croisée de plusieurs dynamiques historiques à l'oeuvre dans les îles britanniques et en Europe.
La réforme qui en Angleterre porte principalement le visage de l'anglicanisme qui écarte brutalement le catholicisme , qui finira avec quasiment une mise quarantaine durable .
Les visées d'expansions territoriales de l'Angleterre et même celles de la France. Les soubresauts violents et risqués de la politique écossaise, l'urgence de la situation en Ecosse pousseront Marie Stuart à se retirer en Angleterre . Elle pensait y séjourner provisoirement. Elle y sera détenue longtemps, et longtemps après son arrivée , elle y sera exécutée, pour trahison.
Les monarchies anglaise et Ecossaise sont croisées et à ce titre, elles sont un danger l'une pour l'autre, Marie Stuart sera exécutée mais sa descendance cependant , règnera ultimement sur l'Angleterre.
Elle représentait donc un danger pour Elisabeth d'Angleterre à cause de sa place dans l'ordre successoral de ce pays et également du fait de son catholicisme . Elle pouvait en effet être une tentation naturelle pour le parti catholique anglais et contre Elisabeth qui était anglicane.
C'est une matière riche à analyser et l'auteur le fait avec brio. Il est éloquent et son texte est solidement construit.
Les récits sur L'exécution de Marie Stuart magnifient généralement son courage et sa dignité. C'est avec raison je pense mais je n'insisterai pas là-dessus pour conclure. Je préfère en conclusion souligner que c'est le premier régicide de l'histoire européenne.
Ce ne sera pas sans conséquences politiques et c'est là ,la fondation et la naissance d'un risque quasiment ontologique pour les monarchies européennes.
Ces pages sont un remarquable et passionnant moment d'histoire, avec comme vous le voyez , une matière excessivement dense, riche et variée.
Commenter  J’apprécie          652
Je viens de passer un moment des plus enrichissants en compagnie de Marie Stuart dont la vie est décrite, analysée dans un style littéraire pur et limpide propre à S. Zweig.
De toute beauté ! N'hésitez pas à vous plonger dans les horreurs et les tourments du 16ème siècle.
Commenter  J’apprécie          508
Jusqu'à maintenant, je n'avais lu que des fictions de Zweig. J'aime sa plume, la façon qu'il a de nous raconter des histoires. Et cette fois ne fait pas exception. Et je dirais même que j'aime encore plus. Son talent de biographe ne fait aucun doute dans mon esprit. Il a rendu une vie passée vivante. Une vie mouvementée, écorchée, pleine d'ombres et de lumière. Il a rendu captivante une lecture que j'abordais, je l'avoue, avec un peu d'appréhension. Et je ne donne pas du tout dans ce genre de littérature, je ne lis quasi jamais de biographie. Mais là, c'est passé tout seul, et avec beaucoup d'intérêt. J'aimais Zweig, je l'aime encore plus.
Commenter  J’apprécie          451
Quelle femme cette Marie Stuart et quel destin tragique !

Après avoir été subjugué par l'histoire de Marie-Antoinette, je continue de découvrir le talent de biographe de Stefan Zweig avec la destinée de Marie Stuart.

Marie Stuart devient reine d'Ecosse à seulement 6 jours et par un mariage deviendra reine de France mais c'est surtout une femme qui tombe amoureuse, qui se laisse trop embarquer par ses sentiments et qui à cause de cela, entre autres, et de son ambition finira sa vie la tête coupée en Angleterre.

Stefan Zweig, excellent conteur, a réussi, encore une fois, à me subjuguer. Avec un destin aussi spécial et un travail documentaire monstre, l'auteur nous captive par une écriture romancée et le tout accompagné par ce ton assez cynique et si particulier à l'auteur. En nous racontant la grande histoire, l'auteur rentre dans la petite et nous offre une biographie fourmillant de petites anecdotes et nous propose de rentrer dans le quotidien de ses grands de ses époques là. Succulent !

Hormis la fin de sa vie, je connaissais assez peu la vie de Marie Stuart, ce fut donc une découverte passionnante pour moi que je fus très heureuse de faire avec Stefan Zweig !
Commenter  J’apprécie          432
J'apprécie beaucoup Stefan Zweig,c'est un très grand écrivain,qui a le don de pouvoir comparer l'histoire du 20e siècle avec les grands moments de l'Histoire du monde,et d'en tirer des conclusions très justes et pertinentes.
Dans cet ouvrage,il réussit avec brio à nous faire comprendre quelle femme extraordinaire a été Marie Stuart,cette reine qui avait une telle haute opinion de sa personne,de son rang,de son titre,de son sang.
Il arrive à nous faire percevoir la grande personnalité de cette reine qui a osé défier un royaume et sa reine(Elisabeth),son pays,le clergé et le calvinisme,et l'opinion de tout son peuple.
Le récit de son exécution m'a profondément émue;merci à l'auteur de nous permettre de ressentir que les femmes sont courageuses et pleines d'estime d'elle-même.
Commenter  J’apprécie          350
Palpitant essai historique - et portrait psychologique - édifié par Stefan Zweig, paru à Leipzig en 1935 ("Maria Stuart", éditeur : Insel Verlag), le pays étant soumis à la connerie nazie (bien sûr issue des urnes) depuis 2 années... L'ouvrage fut prestement traduit (dès 1936) de l'allemand en français par l'ancien ouvrier typographe Alzir Hella avant-guerre... et devint un grand succès populaire, tout comme son "Fouché" ("Joseph Fouché, Bildnis eines politischen Menschen", 1929) et sa "Marie-Antoinette" ("Marie Antoinette, Bildnis eines mittleren Charakters", 1932) ...
A nouveau un chef d'oeuvre de noirceur et de composition en clair-obscur (on pense sans cesse aux portraits de le Caravage ou aux scènes tragiques d'Artemisia Vespucci), par ailleurs fruit d'une documentation hautement maîtrisée. Traversant tout l'ouvrage, son axe central est ce duel feutré pour acquérir, conserver ou augmenter son propre Pouvoir (une idiotie sans nom, mortifère et increvable) - un duel né d'une rivalité permanente mais constamment non-dite entre "Queen Elisabeth" et "Queen Mary" : un épuisement de deux énergies humaines, ici patiemment retracé, année après année... Choc incessant né de leurs psychologies si dissemblables... La plus froide et habile des protagonistes seule survivra... Les imprudences, "légèretés" de moeurs ou tous autre signes de "romantisme" des coeurs se payent, bien sûr, au prix du sang. On songe aussi bien au "MacBeth" de William Shakespeare (composé entre 1606 et 1611, drame plusieurs fois évoqué par Zweig) que, pour ce qui est du portrait de l'aventurier Bothwell, à "La Légende de la Nonne" de Victor Hugo, superbement mise en musique par de Georges Brassens :
"Or, la belle à peine cloîtrée,
Amour en son coeur s'installa.
Un fier brigand de la contrée
Vint alors et dit : Me voilà !
Quelquefois les brigands surpassent
En audace les chevaliers.
Enfants, voici des boeufs qui passent,
Cachez vos rouges tabliers.

Il était laid : les traits austères,
La main plus rude que le gant ;
Mais l'amour a bien des mystères,
Et la nonne aima le brigand.
On voit des biches qui remplacent
Leurs beaux cerfs par des sangliers.
Enfants, voici des boeufs qui passent,
Cachez vos rouges tabliers."
Lien : http://www.latribudhotel.can..
Commenter  J’apprécie          272
Toutes les biographies de Stefan Zweig sont remarquables mais celle-ci sort du lot. La démarche de Zweig se situe entre l'oeuvre d'historien et l'investigation psychologique donc nécessairement subjective mais toujours honnête et éclairante. La vie de Marie Stuart fut assurément l'une des plus romanesques : reine d'Ecosse et, brièvement, reine de France, elle finit décapitée sur l'ordre de sa cousine, Elisabeth 1ère d'Angleterre. Son histoire marqua le destin de l'Ecosse, qui perdit définitivement son indépendance à la suite de son trépas, histoire qui fait encore écho de nos jours puisque l'Ecosse n'a jamais perdu son aspiration à s'émanciper de son arrogante voisine. L'Ecosse est en effet et demeure à maints égards bien plus européenne que l'Angleterre, d'abord préoccupée de sa singularité et de son désir de demeurer une île face à ce "continent" européen qu'au fond elle méprise.
Ce livre met en scène l'histoire d'une confrontation tragique, entre Marie et Elisabeth. Marie avait tout pour elle, destinée à être reine d'Ecosse dès sa naissance, plutôt belle et sensible. Elisabeth par contre fut la fille mal aimée d'un monarque qui avait fait exécuter sa mère et affligée d'un physique, disons, particulier. Mais Marie avait contre elle une certaine morgue aristocratique qui la rendit maladroite en politique, tout lui était dû quelque part et son excès de sûreté d'elle-même en tant que monarque de droit divin fut sans doute ce qui amena sa perte. Car en face d'elle elle rencontra, en la personne d'Elisabeth, une souveraine qui dut conquérir sa position à force de dureté et d'intelligence politique. Zweig fait bien ressortir la dimension tragique de cette relation entre des cousines qui auraient pu être amies dans un autre contexte et expose en contrepoint la faille d'Elisabeth qui, quelque part, craint cette cousine si bien née et qu'elle n'aura donc de cesse d'éliminer . Marie Stuart connut toutefois une sorte de triomphe posthume puisque son fils, Jacques, succéda à Elisabeth 1ère mais celui-ci avait, à bien des égards, renié sa mère.
Ce livre rappelle, dans un style magnifique, à quel point l'histoire, la grande, se trouve intimement mêlée aux drames personnels, voire intimes, des "grands" de ce monde...
Commenter  J’apprécie          240
Une biographie de Marie Stuart par Stefan Zweig. Que demander de plus ? Grâce à son style, son talent et sa sensibilité, il fait revivre ces personnages historiques sous sa plume.
De la naissance de Marie Stuart, couronnée Reine d'Écosse à 6 jours à sa mort sous le billot tout en passant par son bref règne de Reine de France, ses trahisons, son combat "à la vie, à la mort" avec Elisabeth, Reine d'Angleterre, ses mariages, son fils, ses fidèles et ses ennemis, Zweig nous emporte dans ce livre qui se lit comme un thriller.
Certes, nous n'échappons pas à la misogynie de l'auteur ; la rivalité Marie/Elisabeth est parfois ramenée à des problèmes hormonaux et les sautes d'humeurs et les inconstances de l'une et l'autre sont inhérents à toutes les femmes...
On pardonne vite à Stefan Zweig ces préjugés d'un autre temps car son travail de recherche, son talent d'écriture et le suspense de son récit font revivre cette reine du moyen-âge à qui il n'épargne rien.
Ces 410 pages se lisent d'une traite.
Commenter  J’apprécie          230




Lecteurs (2415) Voir plus



Quiz Voir plus

Le joueur d'échec de Zweig

Quel est le nom du champion du monde d'échecs ?

Santovik
Czentovick
Czentovic
Zenovic

9 questions
1880 lecteurs ont répondu
Thème : Le Joueur d'échecs de Stefan ZweigCréer un quiz sur ce livre

{* *}