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Critique de elea2020


Dans cette nouvelle aussi fraîche et juvénile que l'âme de son héroïne et la journée radieuse qu'elle décrit, Lizzie, une jeune femme mondaine entretenue, se trouve dans une situation curieuse, du simple fait de l'oubli de sa couturière. N'ayant pas reçu sa nouvelle robe, il est hors de question de se rendre au Derby, au champ de courses... Pourtant, bien résolue, après quelques larmes de circonstance, à ne pas se morfondre en cette belle journée, la jeune femme se "déguise" en revêtant une robe modeste oubliée dans son armoire, et se faisant, revient en arrière, dans sa peau de jeune provinciale prête à tout vivre, à tout avaler, mais aussi contente d'un rien, l'âme joueuse et libre.

Enfant déjà, Lise (son "vrai moi") était subjuguée par le parc et sa fête foraine, elle a également de beaux souvenirs de son premier amour, et se replonge avec plaisir, incognito, dans la foule qui arpente les allées en ce lumineux dimanche de printemps, oubliant les soucis de la semaine de travail et s'amusant follement, dans la nature et au milieu des attractions. Il fait chaud et la terre sent bon... Lorsqu'elle se sent observée par un étudiant timide et séduisant, elle est déjà prête à céder à l'aventure, et accepte sa compagnie pour goûter cette belle journée. Peu à peu, ils se rapprochent, s'apercevant qu'ils se plaisent vraiment... Réussira-t-elle à oublier sa condition de femme du monde aux nombreux et riches amants ?

J'ai beaucoup apprécié cette nouvelle, simple mais pleine de vie, d'énergie, dans laquelle Stefan Zweig communique l'exubérance du sang qui s'accélère, sous les effets conjugués de la nature au printemps, la lumière éblouissante, les couleurs vives et toute cette vie populaire qui fait le propre du Prater, la rencontre amoureuse enfin, la découverte et le rire. Peu à peu la vigueur et l'entrain du jour laissent s'installer le soir, avec sa douce mélancolie, l'envie de rester ensemble, encore...

A-t-on envie de mentionner un défaut de cette jolie et brillante petite chose ? Peut-être une vision sociale un peu naïve, une situation un peu artificielle, tout s'enchaîne un peu trop bien dans cette aventure, et on ne peut pas dire que cela transforme véritablement Lise, comme on aimerait peut-être que cela soit. Toutefois, j'ai envie d'oublier ces petites imperfections, de me perdre sans fin dans les allées du parc et de regarder les fleurs, en écoutant la vie lointaine et proche de la grande ville, gagnée par la joie d'être du bon côté de la vie.
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