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"Personnellement, je suis quasiment certaine que c'est lui l'assassin, mais il me manque la preuve ultime, la preuve inébranlable."
Ainsi commence la seconde nouvelle qui donne son nom au livre.
Dans une langue qui est, comme toujours un régal à lire, Stefan Zweig nous fait nous interroger sur cette question essentielle : peut-on accuser sans preuve ?
L'intime conviction suffit-elle ou faut-il obligatoirement prouver la culpabilité ?
Le caractère odieux d'un crime justifie-t-il que l'on déroge à la règle fixée par la loi ?
Le sujet est grave.
Stefan Zweig n'en a pourtant pas fait une lecture austère, loin de là.
Il a mis beaucoup d'humour et de fantaisie dans son texte ; cela rend la lecture très agréable et fait par contraste encore plus ressortir l'abjection des faits.
Avec le talent que nous lui connaissons, l'auteur arrive en très peu de pages à donner vie à des personnages qui ont une réelle substance et à dépeindre parfaitement leur caractère.
L'un d'eux est particulièrement réussi et certaines passages m'ont particulièrement régalée. Nous avons tous croisé un moment ou un autre ce genre de personne : monsieur parfait ou du moins qui prétend l'être et le clame à tout bout de champ.
Parfaitement insupportable... et parfaitement bien créé et mis en scène par Stefan Zweig pour le plus grand plaisir du lecteur.
Cette seconde nouvelle est une grande réussite.
Je serai moins enthousiaste en ce qui concerne la première que j'ai trouvée pétrie d'angélisme.
Un homme qui passe sa vie à faire le bien autour de lui sans rien demander en retour, c'est très beau, c'est admirable... mais est-ce vraiment réaliste ?
Si l'humanité entière était honnête et désintéressée, oui, bien sûr, et ce serait merveilleux.
Dans notre monde égoïste et violent, je ne pense pas.
Je n'ai donc pas accroché à ce texte que j'ai trouvé vraiment trop peu crédible, mais vais garder précieusement le souvenir du second, réaliste et percutant.
Un livre très court qui se lit d'une traite, très original dans l'oeuvre de Stefan Zweig.
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Deux courtes nouvelles d'un maître du genre dans cet opuscule. le récit éponyme a surtout retenu mon attention. Comme souvent chez Stefan Zweig, l'intrigue est vue par les yeux d'un témoin, en l'occurrence la voisine du couple autour duquel tournera l'histoire.

L'auteur place petit à petit ses ingrédients, dressant un décor idyllique : deux demeures campagnardes, le calme, la tranquillité, un cours d'eau coulant avec flegme, ... Les époux témoins y vivent depuis déjà un bon moment. Ils accueillent un jeune couple qui s'installe dans la seconde maison.
Malgré son court format, Stefan Zweig réussit à dépeindre des caractères et des personnalités précises et construites en profondeur. S'ajoute à ce petit monde de bipèdes, un chien... C'est là que l'histoire se corse. Et nous offre un réel bonheur de lecture.

Est-il encore nécessaire d'appuyer sur les grandes qualités d'écriture de l'écrivain? Je ne crois pas. Et pour s'en convaincre toujours plus, il n'est qu'à lire encore et encore ce talentueux conteur.
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Une nouvelle vraiment différente de ce que je connaissais de Zweig.
Le personnage central n'est pas une femme, ni un homme... mais un chien !
Et Zweig avec son talent habituel nous le ferait presque passer pour un homme, tant ses réactions sont proches de celles d'un homme.
Une histoire dont l'intrigue relève presque du polard et qui nous laisse une impression désagréable.
Difficile d'en parler plus sans révéler la fin...
Un livre qui sort du registre habituel de l'écrivain .
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Stefan ZWEIG n'est plus à présenter. Son nom, ses écrits sont mis en évidence dans toutes les bibliothèques, les librairies et les réseaux d'échanges littéraires. Né en 1881, ZWEIG est toujours d'une grande actualité! Aiguisé par ses nombreux voyages, l'expérience du 1er conflit mondial qui le conduira à s'associer au mouvement pacifiste international dès juin 1917 et, surtout, par sa capacité jamais démentie de regarder l'humain avec lucidité et empathie même quand la critique de ses actes s'impose, il est et este une des belle plume humaniste qu'il nous est donné de lire avec félicité.
Dans ce très bref ouvrage contenant deux nouvelles, ZWEIG souligne l'existence d'hommes qu'on n'oubliera jamais et les qualités de vie qu'il leur attribue - rappelons-nous l'époque de ses écrits - ouvre une fenêtre d'authenticité sur le partage des biens et services à donner comme à recevoir!

La seconde nouvelle nous interroge sur l'équilibre devant présider à toute forme de relation entre l'Homme et l'Homme, entre l'Homme et l'animal. Mais au-delà, en surplus, il prolonge sa réflexion par une interrogation qui tenaille tant d'hommes et de femmes parmi nous : Avons-nous le droit d'accuser sans preuve factuelle ? Pouvons-nous décider de la culpabilité de l'autre sur base de nos seules certitudes, nos déductions, nos observations, croyances et cogitations de toute nature ? Qu'est-ce qui doit nous retenir d'accuser sans preuve ! … Quand on connaît les dégâts de la rumeur, comme ceux des non réponses avec lesquelles les victimes doivent parfois vivre, cette question d'éthique reste d'une actualité brûlante ! ZWEIG l'avait dit, déjà ! Et avec quelle maîtrise !
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Ce recueil contient deux courtes nouvelles de Stefan Zweig.

La première, Un homme qu'on n'oublie pas, est un récit humaniste émouvant. Zweig conte l'histoire d'un homme simple, vivant dans la rue, rendant de menus services aux habitants et ne se faisant payé que lorsqu'il en a besoin.
Zweig prétend qu'il s'agit d'une histoire vraie ce qui rend ce récit d'autant plus touchant.

La seconde nouvelle, la plus longue, Était-ce lui ? est un vrai suspense. La narratrice, Betsy, débute son récit de façon fracassante : un drame est survenu et elle soupçonne quelqu'un d'être... un assassin ! Une fois le décors planté, Betsy se plonge dans ses souvenirs jusqu'au moment fatidique.

Zweig déroule son récit habilement en maintenant un joli suspense. Petit à petit, le lecteur comprend qui est le coupable et ça fait froid dans le dos.
Cette histoire est un vrai drame, cruel et violent. J'ai eu le souffle coupé lors d'une scène brutale.

Les deux nouvelles sont fort bien écrites et se lisent rapidement et avec un grand plaisir.
J'en redemande !
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Deux très courtes nouvelles extraites de "Romans, nouvelles et récits, Tome II".
*
L'écriture de Zweig est déjà en soi un plaisir de lecture intemporel. Je m'en délecte.
*
"Un homme qu'on n'oublie pas" est le récit d'une rencontre remplie d'humanité, d'optimisme qui nous invite à rêver à un monde utopiste où l'on ne subit plus l'emprise de l'argent.

J'ai pensé à l'excellent "Utopies réalistes" de Rutger Bregman.

"Je serais un ingrat si j'oubliais l'homme qui m'a enseigné deux des choses les plus difficiles de la vie : premièrement ne pas me soumettre au plus grand des pouvoirs de ce monde, le pouvoir de l'argent, et lui opposer ma pleine liberté intérieure ; deuxièmement, vivre parmi mes semblables sans me faire ne serait-ce qu'un seul ennemi ".

*-*-*-*

" Était-ce lui ?"
Betsy vit avec son mari au coeur de la campagne anglaise. Elle se remémore le drame terrible qui s'est déroulé lorsqu'un couple de nouveaux voisins envahissants était arrivé.

Comment, de comportements excessifs à outrance, les retournements de situation surviennent et se transforment en tragédie.

La démesure intempestive, l'exubérance cyclonique, les excès maladifs, basculent lors du point de rupture, dans la haine et la vengeance.
*
Analyse des caractères, mécanique des comportements, psychanalyse des personnages (clin d'oeil à l'amitié entre Zweig et Freud).
*
"Ce n'était qu'une présomption lancinante, cruellement lancinante. Ce n'était qu'un soupçon légitime, atrocement légitime. Mais il manquait la certitude, la certitude inébranlable".
*
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Ce petit recueil contient deux nouvelles de Stefan Zweig. Dans "Etait-ce lui ?", la plus longue des deux, la narratrice nous raconte comment son mari et elle se sont fait construire un cottage à la campagne, dans un endroit verdoyant avec un canal aujourd'hui désaffecté mais très "romantique" passant au bas de leur propriété. Quelques temps après, un couple beaucoup plus jeune se fait construire une maison à côté de la leur. Autant le mari est jovial et exubérant, autant sa femme est discrète et mélancolique. La narratrice a alors l'idée d'offrir un chiot à sa jeune voisine. La nouvelle commence par ces mots : "Personnellement, je suis quasiment certaine que c'est lui l'assassin mais il me manque la preuve ultime". La narratrice va nous éclairer pas à pas sur ce qui l'a amené à émettre cette étrange hypothèse. Une étude toute en finesse comme sait si bien les faire Stefan Zweig.
La nouvelle intitulée "Un homme qu'on n'oublie pas" est très courte. L'auteur nous parle d'un homme dont il a fait la connaissance dans la rue de façon fortuite et à l'égard de qui il se sentira redevable toute sa vie.
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Un nouveau genre littéraire pour moi, et c'est une belle découverte, deux nouvelles courtes de Stephan Zweig, les intrigues sont vues et racontées par les yeux du témoin lui-même et cela n'est pas courant dans les romans.

Une écriture et une plume très prenante, ce n'est pas le dernier roman que je lirais de cet auteur.
Des descriptions bien précises des personnages et des lieux, je ne peux vous en dire trop au risque de vous spoiler.

Un auteur de talent, j'ai hâte de découvrir d'autres romans de ce M. Zweig.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Superbe découverte !

J'aime aller à la rencontre d'un auteur classique par le biais de la nouvelle. Même si les biographies de Zweig me tentent énormément et que j'avais adoré le joueur d'échecs, j'ai préféré ce format pour le challenge solidaire "des classiques contre l'illettrisme". (Marie-Antoinette et Marie Stuart seront de toute façon un jour ou l'autre dans ma PAL)
Et grand bien m'en a pris car j'ai passé un excellent (mais trop court) moment de lecture.

Deux nouvelles dans ce recueil : Un homme qu'on n'oublie pas - histoire vécue et Était-ce lui ?

La première est extrêmement courte - à peine 10 pages - mais peut largement rivaliser avec les pavés d'aujourd'hui, qui malgré des pages et des pages n'auront jamais la force de ce que Zweig fait passer.
Je n'ai pas envie d'en faire un résumé, ça rendrait cette histoire banale alors qu'elle ne l'est pas.
Un message d'une grande humanité est passé dans cette nouvelle, qui est aujourd'hui encore - et peut-être même encore plus dans cette société de surconsommation, d'une grande actualité.
Un pur bijou !

La seconde a également été une véritable perfusion d'émotions.
La nouvelle débute par ces mots "Personnellement, je suis quasiment certaine que c'est lui l'assassin, mais il me manque la preuve ultime, la preuve inébranlable."
Qui est mort ? Comment ? Pourquoi ? Et qui cette femme soupçonne-t-elle ?
Des personnages hauts en couleur qui posent de vraies questions philosophiques (sur l'éducation, les relations, les émotions...) sous des airs de petite histoire dramatique.
Zweig nous balade pendant plusieurs pages, on ne sait pas où il veut réellement en venir même si on prend un réel plaisir à détester son personnage. Puis on sent venir l'inéluctable. On a beau se cacher sous la couette, assassin il y a, on le sait depuis le début...

Si ces 2 nouvelles nous donnent des émotions très différentes, passant de la foi en l'humanité au désespoir et l'angoisse, toutes 2 exploitent pourtant le même thème : la bonté, la gentillesse... avec des conséquences bien différentes.

Je me suis régalée avec ces nouvelles et j'en aurai bien repris encore un peu !
A lire !
Lien : https://demoisellesdechatill..
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Voilà un livre qui regroupe deux nouvelles bien différentes l'une de l'autre, la première est une expérience altruiste, vécue, et qui pourrait inspirer un nouveau mode de fonctionnement de nos sociétés si l'homme était naturellement bon et désintéressé (malheureusement, l'avidité qui le caractérise empêche ce mode de fonctionnement mais il devrait au moins nous faire réfléchir...); la deuxième nouvelle de ce recueil est une histoire tragique, une histoire racontée par un témoin proche et qui aurait pu défrayer la chronique des faits divers, mais en mode sous-jacent c'est bien la psychologie humaine qui est remise en question par l'auteur, et c'est aussi et surtout une invitation à réfléchir sur la responsabilité (bien plus importante qu'on ne le croit car trop souvent sous- ou mésestimée) que nous avons tous par rapport à nos proches et à notre entourage... ''Était-ce lui'' c'est donc un petit livre porteur de deux messages chocs qui doivent nous interpeller et nous faire réfléchir pour que chacun essaie toujours d'exprimer au mieux le meilleur de lui-même en prenant conscience de ce que peut être le pire.
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