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EAN : 9782253059240
285 pages
Le Livre de Poche (30/11/-1)
3.48/5   59 notes
Résumé :
Cizia Zykë écrit comme on frappe. Aussi, comment faire dans la dentelle lorsque vos deux « héros », tombés en rade dans un sale coin, découvrent un monde de ripaille, de sexe et de folie...
Derrière les hauts murs d'une hacienda étrangement accueillante, César et Couicou vont basculer de l'orgie vers l'horreur.
L'énigmatique Dona Mercedes leur mitonnant un drôle de banquet...
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
La Cadillac soulève un vent de poussière dans ce désert de rocaille et de soleil brûlant. Quelques orangers, laissés à l'abandon, parfument cette Andalousie sauvage. de son mauve rutilant, la voiture chevauche les chemins de cailloux. Quand tout s'arrête, moteur cassé ou je ne sais quoi - après tout je suis pas mécano, je suis juste un lecteur qui boit dans la poussière de sa vie une Rince Cochon, César et Couicou continuent leur route dans la poussière de leurs santiags. le prochain village doit bien être à plus de 40 bornes... Tel un mirage survenu de nulle part, une hacienda s'offre à leurs regards. Dring dring, ils entrent, en bons représentants de commerce, un pied dedans et la maison leur appartient. Dona Mercedes, belle matrone, vit là depuis des lustres de poussière, avec sa fille, jeune pucelle au doux nom de Carnelle, et ses deux fils, une montagne nommée Attila et un simplet Goupil, sans oublier le vieux baveux dans sa chaise roulante. Heureux de se retrouver ici, au milieu de ces si ravissants sourires andalous, Dona Mercedes est à l'image de l'hospitalité de ce coin, à l'abri des regards et des conventions, reculé du monde civilisé.

Et pour se mettre en appétit, le Buffet Campagnard. Magistral, gargantuesque, que j'accompagnerai bien d'un verre de vin rouge, aussi charnu que le cul de la maîtresse de maison.

Sacré César... Les repas n'en finissent plus. Toujours plus pantagruéliques, dans la démesure. du petit déjeuner au souper. Alors, tandis que Couicou se laisse engraisser de ces tartines de saindoux au thym, César a des vues sur la gamine. Des seins qui recommandent le respect, il lui glisserait bien la fierté de son glaive dans sa jeune raie toute propre. Surtout quand elle s'occupe de ses cochons, bien roses comme ses rondelettes fesses. Il s'épancherait sur son cas et son cul, la pencherait en avant, la jupe retroussée, et les truies qui grouineraient dans la boue et son magnifique sexe qui la pénétrerait sauvagement... Quelle chaleur, il fait subitement. J'ai dû trop abusé du rôti de porc au chou rouge et aux marrons... Et du rôti de porc aux foies gras avec son lot de pruneaux, d'airelles et de groseilles... Et des côtes de porcs... Et du ragoût de porc à la moutarde... Et des côtes de porc à l'ardennaise avec du bacon et du gruyère... Et de ce délicieux rôti de porc aux pommes, sublimement confit dans le four... J'ai le ventre plein... Passe moi cette jarre de vinasse que je fasse descendre tout ça...

Et c'est dans cette orgie de victuailles que les jours et les nuits se distillent sur le même schéma. La gosse nourrit les cochons, Couicou se nourrit de cochons et César n'arrive pas à baiser la mère bourgeoisement chaleureuse ou la fille plantureusement en chaleur. Les pierres du domaine surchauffées par le soleil apportent cette chaleur si étouffantes qui ne donnent envie que de s'allonger à l'ombre d'un olivier en attendant le prochain repas, que Carnelle finisse de nourrir les cochons, pour m'apporter un verre de vin, un Beaujolais et plus si affinité... Et qui passera à la casserole ?
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Zykë nous offre à nouveau un concentré d'humour noir bien féroce, dans une histoire d'épouvante dont on devine très vite l'issue mais qui vous tient malgré tout et malgré vous jusqu'au bout.


Deux voyageurs de commerce mal assortis, tombés en panne au fin fond de la campagne du Sud espagnol, demandent l'hospitalité dans une ferme isolée, aussi séduisante qu'inquiétante, aux habitants tous plus étranges les uns que les autres, et, on le comprend rapidement, bien différents de ce qu'ils paraissent. Les deux hôtes s'accommodent chacun à leur manière de ce huis-clos forcé : tandis que Couicou (au nom prédestiné) s'enfonce peu à peu dans des vacances oisives et gourmandes, César, qui pensait d'abord profiter de la naïveté d'une famille de ploucs, sombre bientôt, et avec raison, dans la paranoïa.


Au fil des pages, dans cette luxueuse ferme bâtie autour de l'élevage du cochon, c'est toute la bestialité humaine qui prend forme : goinfrerie et paresse pour l'un, stupre et avidité pour l'autre, sans parler de la ruse des propriétaires des lieux qui sévissent depuis des générations.


Avec son habituelle efficacité narrative, ses personnages et leurs répliques saisissants de vérité, son style cru et empli de dérision, Zykë nous emmène encore une fois au bout de la folie, de l'abjection et du dégoût, comme si finalement bien peu de choses séparaient l'homme du cochon. Comme d'habitude avec Zykë, pour public plutôt averti.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Un excellent ZYKE pour sûr peut-être son meilleur ! L'intrigue commence comme souvent avec lui, par un duo antinomique : d'un côté le beau parleur charismatique César qui règne en despote sur son amitié avec son acolyte Couicou (rien que le nom évoque le porc). Tombés en panne au milieu de nul part les deux amis vont demander l'hospitalité dans une maison aussi aguicheuse qu'effrayante.

La famille qui les accueille ressemble énormément à celle du film : massacre à la tronçonneuse (le grand-père, l'immense attila..) et d'ailleurs je pense que le livre doit énormément de son inspiration à ce film qui vous laisse deviner totalement ce qu'il pourrait se passer à la fin.. Au début du livre tout va bien : repas gargantuesque, chambre pour les deux, superbes jardins qui entoure la demeure.

Mais rien ne va se passer comme voulu. Entre la fille de la famille Dona mercedes, Attilia le géant à la force surhumaine mais timide dans la vie et groupil cet espèce de clown démoniaque fin et hirsute comme un démon. Sans parler du grand-père semblant être fou, on comprend qu'un terrible drame se cache derrière leur fascination des cochons et de l'appétit d'ogre des protagonistes.

La fin est véritablement bluffante de cruauté, plus les scènes obscènes à mourir de rire, laissant ce livre à un public relativement averti. Quoi qu'il en soit ZYKE a voulu faire ressortir la bestialité de l'homme à travers tous ses pêchés : bouffe,sexe,alcool, paresse ... comme si l'homme n'était jamais tant éloigné du cochon.
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Surprise pour le lecteur! Des repas pantagruéliques dans une ferme aux confins d'un désert pour deux aventuriers égarés. le dessein des hôtes est tellement énorme que l'on met un temps avant de le deviner. Pour ma part je l'ai lu en frissonant mais envie d'aller jusqu'au bout.
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On ouvre le livre, on ne sait pas si on ira au bout, et puis on commence à se marrer, d'un rire bien gras, genre spectacle de Jean-Marie Bigard avant 2001, on appelle nos potes, on leur lit les blagues, on se marre bien, on raccroche et puis on se délecte de pages remplies de bouffe et on se dit qu'un jour Zyke aurait pu devenir quelque chose comme Blaise Cendrars (si si, lisez L'homme foudroyé et vous verrez), et puis on commence à se sentir un peu lourd, on rit moins, on se sent de plus en plus mal à l'aise, on a mal au ventre, on est dans Chien de Paille de Peckinpah ou dans Délivrance de je sais plus qui et on sent que ça va arriver, on le sent, ça va arriver, c'est sûr, et ça n'arrive pas, ça n'arrive pas, on a mal au ventre, on est mal mal mais on continue, on ne dévore plus, on se force à finir, on a plus faim mais on continue de manger et paf ! ça arrive ! c'était sûr ! on le savait ! on a eu ce qu'on voulait, on referme le livre, c'est fini.
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
La table paraissait littéralement surgie d'un conte de fées.
Un cochon de lait confit, la gueule envahie de verdure, le corps rosâtre découpé en grosses tranches jusqu'à l'arrière-train, trônait au centre. Autour étaient disposées une dizaine de terrines grandes comme des soupières contenant divers pâtés, des saucissons, des andouilles, des crépinettes, un jambon fumé entier, des têtes et des pieds de porc en vinaigrette...
Une montagne de tranches de gros pain gris et deux jarres de terre cuite emplies de saindoux complétaient le festin.
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En pique-assiette professionnel, comme tout honnête représentant, les principes qui dirigeaient son existence étaient simples et immuables ; et au nombre de trois :
Manger dans le frigo des autres.
Baiser, en cas, la femme des autres.
Prendre, sous prėtexte de vente, le pognon des autres.
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Vous savez ce que dit maman, monsieur César... Elle dit que la seule différence entre les hommes et les cochons, c'est la queue ! Celle des porcs, elle est toute tordue !
Et elle partit d'un éclat de rire qui se fondit dans le lointain.
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Cent fois il se leva d'un bond, les sens et la verge en émoi.
Cent fois il fut sur le point de partir à la recherche de la chambre de la jeune fille, de la découvrir, et de la mettre jusqu'à la garde, en profitant de son sommeil.
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Le vin avait la couleur du rubis. Il était vieux, très mûr, avec un râpeux qui titillait agréablement le palais.
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Videos de Cizia Zykë (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Cizia Zykë
« Alma », la bande-annonce. L'ultime roman inédit de Cizia Zykë.
Une petite fille aux étranges pouvoirs vient au monde. Autour d'elle, c'est l'Espagne du Moyen Âge, barbare autant que raffinée, à la fois religieuse et brutale, où la reine Isabelle la Catholique s'apprête à chasser tous les Juifs du royaume. La petite Alma, celle qui parle avec Dieu, deviendra-t-elle le guide dont son peuple a besoin, ou bien sera-t-elle comme tant d'autres balayée par le vent mauvais de l'Histoire ? L'épouvante se mêle au comique, les destins s'enchevêtrent, aussi grandioses que pitoyables, dans un récit haletant, à la force d'une légende.
Roman disponible le 6 septembre 2018 (papier & numérique).
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