Un autre livre de jeunesse que je ne cesse de revisiter. Une bonne base pour découvrir monsieur Watts.
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Cette sensation d'isolement, cette façon de se considérer comme des visiteurs très provisoires dans l'univers est en contradiction totale avec tout ce que les sciences nous apprennent sur l'homme.
Nous ne venons pas "en ce" monde; nous en sortons comme les feuilles de l'arbre. Comme les "vagues" de l'océan, comme les peuples de l'univers. Chaque individu est une expression de tout le royaume de la nature, un acte unique de l'univers dans sa totalité. Ce fait, la plupart des gens ne le vivent que rarement, ou jamais.
Il faut toujours se méfier des problèmes qui demeurent résolument insolubles et se demander s'il ne s'agit pas de questions mal posées, comme celle de la cause et de l'effet. Divisez à tord un même processus en deux, oubliez que vous l'avez fait et demandez-vous ensuite pendant des siècles comment les deux paries ont pu se réunir.
Cette hallucination [la conception que nous avons de nous-mêmes, celle d’un moi séparé enfermé dans un sac de peau¹] détermine le mauvais usage que nous faisons de la technologie, employée à subjuguer par la violence l’environnement naturel de l’homme et menant, par conséquent, à sa destruction future.
Le problème fondamental. La véritable question se situe au niveau de notre façon de sentir et de nous concevoir en tant qu'êtres humains, du sentiment que nous avons de notre existence individuelle et de notre identité. Nous souffrons d'une hallucination; notre propre existence d'organismes vivants, nous la percevons d'une manière fausse et déformée. Nous ressentons presque tous notre "moi" comme un centre indépendant de sentiment et d'action, vivant à l'intérieur du corps physique et borné par lui de toute parts.
Ce que la mort détruit, ce n'est pas l'individu, ni l'organisme/environnement : c'est l'ego ; et par conséquent la libération par rapport à l'ego est synonyme de la pleine acceptation de la mort.