Citations sur Les aventures d'Olivier Hauteville : Dans les griffes.. (6)
Le roi [Henri IV], que l'on nommait de plus en plus souvent le Sardanapale de France ou le porc du Béarn, ne s'occupait pas seulement à piller des villes ou ,à massacrer les bons catholiques, il s'intéressait aussi aux dames, faisant l'amour à tout venant. Abbesses, fermières, bourgeoises, meunières, servantes, paysannes, il les aimait toutes...
Ces rumeurs confirmaient hélas ce que son amant lui avait écrit dans la lettre remise par le duc d'Aumale. Le roi s'y vantait d'avoir eu plus de maîtresses qu'il n'existe de filles sages à Paris.
La paillardise du calviniste maudit était bien sûr dénoncées par les prédicateurs qui assuraient que l'hérétique avait plus d'appétit que le roi Salomon, lequel se contentait de sept cents femmes.
Quelques-uns brandissaient quand même un crucifix et ceux-là n'étaient pas les derniers à vociférer qu'il fallait faire périr le porc béarnais, le Sardanapale bourbonien, le lépreux hérétique. D'autres hurlaient : "Vive la Ligue ! Vive la sainte Union ! Dieu damne le béarnais ! Mort aux Bourbons !"
Sur la place, le curé de Saint-Cosme, armé comme saint Georges, les rangeait par couvents : Chartreux, Feuillants, Capucins et Minimes s'avéraient les plus bruyants. Les écoliers de l'Université les ayant rejoints, il leur fit battre le tambour, sonner les trompettes, puis débutèrent les bénédictions et les hymnes. L'évêque entonna un grand discours se terminant par : "Seigneur Dieu ! Débourbonnez-nous ! Ôtez-nous des mains de cette race de Bourbons hérétiques maudits !"
Jean d'Aillon poursuit avec ce livre, intitulé "dans les griffes de ligue", le récit palpitant des aventures d'Olivier Hauteville.
Le cadre est cette fois celui d'une enquête sur les circonstance de l'assassinat du roi Henri III.
Grâce à un style épique et très vivant, ce roman nous plonge avec talent dans l'univers si français des romans de capes et d'épées.
Un vrai bonheur.
(extrait du 12ème numéro de "Histoires de France" paru en juin/juillet 2014)
Vous êtes un ennemi, monsieur Hauteville, mais un ennemi honorable et il n'y a pas de raison pour que cette guerre ne soit conduite dans l'honneur.
Cette bataille décisive allait opposer le fanatisme à la tolérance, l'Espagne à la France, l'intrigue à la vertu. Elle déciderait du sort de la France.
- Sachez, Monsieur, qu'il n'est pas permis à Paris de se montrer autre que ligueur ! répliqua-t-il durement. S'afficher politique, c'est s'exposer à la perte de sa vie, à voir ses gens et sa famille battus et violentés, à finir à la potence ou dans un sac en Seine.